jour, nous ne savons trop pourquoi. D’ailleurs un
grand nombre de Méduses en sont dépourvues et
se reproduisent comme les autres. Nous ne nions
pas qu’il est des individus où les ovaires doivent
entourer l’estomac, ou en être fort près. L ’exposition
de l’organisation de ces êtres montrera de
nombreuses variétés à ce sujet.
Ces Zoophytes doivent multiplier considérablement,
car il nous est quelquefois arrivé de naviguer
plusieurs jours au travers. Une fois entre
autres dans les Moluques, en entrant dans la rade
de Bonrou, notre navire se frayait une route parmi
des amas de gros individus pesant plusieurs livres.
En laissant les Zoophytes ballottés par les flots,
si nous portons nos regards vers ceux qui sont
fixés et que nourrissent les rivages, nous verrons
qu’il n’est pas de plus beau spectacle pour l’observateur
que cette admirable fécondité de la nature
entre les ti'opiques. Le soleil ardent qui v ivifie
tontes ces existences, fait que les rescifs sur
lesquels il n’y a que quelques pieds d’eau, représentent
un vrai parterre sous-marin émaillé des
couleurs les plus belles et les plus suaves en
même temps ; car le liquide qui les recouvre contribue
à leur donner à toutes une teinte inimitable
de velouté. Mais ce qu’on prendrait pour
des plantes et pour des fleurs, sont autant d’animaux
qui s’agitent et se retirent sons la main qui
les touche. Un bloc de madré])ore est un petit
monde recélant une foule d’être divers, qui trouvent
dans ses anfractuosités un refuge et l’existence.
Ainsi, indépendamment du Zoopbyte lui-
même couvrant de ses polypes son enveloppe
pierreuse, on trouve tout à la fois entre ses branches
des petits poissons, des Mollusques libres,
d’autres incrustés dans sa substance, des Anné-
lides, des Ophiures, des polypiers flexibles, des
éponges, des Tbalas.siopbytes, et enfin de ces substances
que les naturalistes n’ont encore pu classer,
lesquelles se tiennent sur la limite des corps
qu’on nomme organisés de ceux qui ne les ont
pas.
Au milieu de tant de richesses que nous ne pouvions
toutes saisir, nous étions forcé de n’étudier
que les choses principales, celles qui nous paraissaient
entièrement nouvelles. Nous suivîmes ici
la même marche que nous avons déjà indiquée
pour les Mollusques, de dessiner tous ces Zoophytes
vivants. Si leur étude était plus minutieuse
que celle des Mollusques, nous avions du moins
l’avantage de pouvoir les conserver vivants plusieurs
jours. Quelques-uns avaient besoin de
ce temps pour s’épanouir complètement. Parmi
ces êtres à configurations si diverses qui conservent
leurs formes et quelquefois leurs teintes,
même après avoir été mis dans l’esprit-de-vin,
nous citerons les Astéries et les Oursins.
IjCs premières nous ont présenté leurs variétés