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344 ZOOLOGIE. .
coquilles, vicies, décolorées, flottent par milliers
sur ses bords.
Nous trouvâmes, dans les bois, deux élégantes Vitrines,
dont la coquille de l’une d’elles est d’un vert
agréable comme son animal. Cette couleur disparaît
par la dessiccation.
Les contours du lac nous donnèrent deux magnifiques
Hélices, des Bulimes et nn Planorbe.
En laissant Manado, nous profitâmes de ce qu’on
avait laissé tomber l’ancre devant le village de Li-
coupang, poury aller faire une courte excursion. La
plage, en partie sablonneuse, a quelques roches sur
lesquelles nous trouvâmes des Turbos, des Buccins
et d assez grosses Patelloïdes. La mer forme devant
le village nn marécage où sont des Cérites , des
Huîtres très - allongées et quelques bivalves, surtout
une petite Donace striée, en grande quantité.
En général dans ces parages les courants sont
si violents, que la mer n’est pas plus riche en Mollusques
et en Zoophytes que les cotes qu’elle baigne.
Toutefois Célèbes est si considérable et tellement
découpée, que dans les nombreux golfes
qu’elle forme il doit y avoir des localités où ces
animaux peuvent se développer paisiblement sous
l’influence de causes favorables.
AM B O IN E .
Le naturaliste qui arrive dans cette île est surpris
de l’immense quantité de coquilles que les
marchands chinois et malais viennent lui offrir.
C’est que de tout temps Amboine a été le centre
de cette sorte de commerce, déterminé par le goût
que les Hollandais ont eu les premiers pour ces
agréables productions de la nature. C’est en partie
par eux qu’elles ont été répandues plus tard en
Europe. Les cabinets de coquilles acquis à des
prix très-élevés ont été le commencement de l’étude
des sciences naturelles. Il y avait, et il y a
encore de ces enveloppes , qu’on évalue et que
l’on paie jusqu’à plus de deux mille francs. Lorsque
nous foulions aux pieds les jolies Phasianelles
de la Nouvelle-Hollande nous nous rappelions
qu’autrefois un officier, grand amateur de ces sortes
d’objets, avait payé trente louis une Phasia-
nelle, qu’il porta dans sa poche pendant tout le
temps d’une longue guerre.
Quoi qu’il en soit de ces valeurs fictives données
jadis en Europe à certaines coquilles, et que
l’amour mieux entendu de la science a réduites à leur
juste valeur, les Hollandais d’Amboine n’en conservent
pas moins l’habitude de ce commerce. Certes,
ce n’est par leur île qui l’alimente et l’entretient; elle