mentant dans un vase. Lorsqu’ils sont morts et
commencent à se putréfier, la bulle d’air persiste
encore dans la double, et résistante membrane qui
la contient.
Toutes les parties de ces êtres n’ont pas la
même vitalité. Les appendices natateurs creux
sont souvent très mobiles et vivent plusieurs
heures, pourvu qu’on renouvelle l’eau. Ceux au
contraire qui sont pleins n’ont point de mouvement,
ou du moins n’en manifestent que lorsqu’ils
font partie de l’animal complet. L’axe et les
tentacules sont d’une irritabilité extrême, quoique
séparés des autres parties. Nous en avons vu vivre
pendant douze heures sans renouveler l ’eau. Ils
s’allongent et se développent prodigieusement ,
pour rentrer brusquement au moindre contact
sous les folioles qui les cachent. Les suçoirs ressemblent
dans leur mouvement continuel à de
petites sangsues.
Ces Zoophytes sont quelquefois incolores dans
toutes leurs parties, et tellement hyalins, qu’on
a de la peine à les apercevoir dans le vase qui les
contient, bien que leur longueur soit souvent de
plusieurs pouces. D’autres brillent des plus élégantes
couleurs, auxquelles il faut ajouter la dia-
phanéité que ne peut rendre aucun dessin. Tous
ont ordinairement l’extrémité de leurs cirrhes tentaculaires
colorée. Leur fragilité est telle qu’on
est fort heureux lorsqu’ils ne laissent pas, sur le
filet d’étamine qui sert à les prendre, une partie
d’enx-mêmes.
Mis dans un vase convenable, il faut que l’observateur
attende qu’ils veulent bien se développer,
s’agiter et montrer fensemble de leur organisation,
qui est fort compliquée. Nous avouons
avoir éprouvé de grandes difficultés à ce sujet, et
nous laissons sans doute beaucoup à désirer.
Comment cela ne serait-il pas, lorsque sur un
plan peu stable, il faut constamment avoir le vase
d’une main et la loupe de l’autre pour faire tomber
sur un animal mobile les rayons de lumière
les plus convenables. Ces animaux ont parfois
des mouvements très-rapides, surtout ceux qui
ont des appendices locomoteurs creux. Il est curieux
de voir comment toutes ces ouvertures,
qui ressemblent à de petites bouches, s’animent
et s’agitent pour concourir à déplacer l’individu.
Nous n’avons point été à même de saisir leur nutrition,
nous pensons cependant quelle a lieu de
la même manière que dans les Physales et chez
certaines Méduses; c’est-à-dire que le plus souvent
elle est moléculaire, mais que dans certains
cas de petits animaux peuvent être absorbés par
les suçoirs des individus qui en sont pourvus.
Nous avons remarqué que les ampoules creuses
rejetaient quelquefois une sanie blanchâtre. Se-
¿oologic. T. IV. 4