ignorée jusqu’à ce jour. Nous y recueillîmes en
même temps nn très-petit Cyclostome à tentacules
rouges.
C’est dans le trou Fanfaron, à la carène des
vieux navires, ou sur les morceaux de bois qui
séjournent depuis long-temps dans l’eau, qu’il
faut aller chercher le Polypier flexible, qui forme
notre nouveau genre Dédale. Dans cette eau paisible,
il se développe très-promptement en touffes
ramifiées. A sa forme on le prendrait même pour
nn fucus. Il faut beaucoup d’attention pour en
apercevoir les Polypes , qui sont blancs.
Enfin; si nous joignons à cela les oiseaux, les
poissons et les végétaux, il n’est pas d’île qui, relativement
à son peu d’étendue, possède plus de
variétés dans les productions de la nature. L’histoire
complète en sera faite quelque jo u r , nous
n’en doutons point , par les enfants mêmes de
cette heureuse contrée, sans égale pour l’hospitalité.
Les Créoles de l’Ile-de-France joignent, à la
sagacité qui les distingue; la persévérance qui assure
le succès.
C A P D E B O N N E -E S P É R A N C E .
On suppose bien qu’une grande baie située au-
delà du tropique par 33“ de latitude, ouverte
et exposée à l’action d’une mer sans bornes, ne
doit pas être riche en Mollusques, encore moins
en Zoophytes. Une partie de la côte est sablonneuse,
et ne présente rien à recueillir. Celle qui
commence au-dessous de la v ille , et s’étend fort
loin, est formée de rochers sur lesquels croissent
de nombreux fucus. C’est parmi eux que certains
Mollusques nus cherchent un abri. Nous y
trouvâmes autrefois des Polycères, division des Doris,
que nous n’avons rencontrées nulle autre part.
Dans les branches ou les racines de ces végétaux
marins adhèrent plusieurs sortes de Patelles,
comme celle en bateau, la Scutellaire, la Granulaire
, ainsi que des Sabellaires , et beaucoup de
Polypiers flexibles. Parmi les Patelles, il ne faut
pas confondre les Siphonaires, qui s’y trouvent
mêlées en petit nombre. Joignant à ces animaux
des Troques, des Pourpres, des Crépidules, des
Oscabrions, des Holothuries, des Oursins, des Astéries
et quelques Crustacés, nous aurons à peu
près l’ensemble des êtres sans vertèbres que produit
cette côte. Les Buccins Ondé et Agate sont
propres à cette localité. Ils se tiennent à une
assez grande profondeur. Quoique aveugles, ils se
portent à l’aide de l’odorat sur la chair qu’on
coule au fond pour servir d’appât. C’est par ce
moyen, ou à l’aide de la seine, que nous pouvions
nous procurer ces Mollusques, que nous n’avons
jamais aperçus sur le rivage.
Comme on n’arrive dans la baie de la Table que
dans la belle saison, et que les vents et la chaleur