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M O L L U S Q U E S .
’ Nous avons déjà indiqué dans cet ouvrage que
tous les Mollusques se conservaient parfaitement
dans l’esprit-de-vin, et que l’eau saturée de sel
ou de deutoclilorure de mercure, le vinaigre dont
on s’est quelquefois servi à son défaut, ne le remplaçaient
qu’imparfaitement. Vingt degrés est la
force qu’il doitavoir pour nepastrop racornir ces
animaux. On peut le mettre pur si on est forcé
d’en entasser beaucoup à la fois. Il est des Mollusques
qui rejettent une si grande quantité de mucus
, lequel se coagule aussitôt autour d’eux, qu’il
est bon, pour que la liqueur les pénètre, de les
changer quelques jours après qu’ils y ont été mis.
Il faut casser l’extrémité de la spire de ceux à
coquille, pour que le foie qu’elle contient puisse
se conserver. Autrement on ne trouverait à la longue
que la portion antérieure de l’animal. On en
trouve où l’on brise un peu les bivalves, pour que
l’alcool pénètre leur intérieur. La coquille doit
toujours accompagner l’animal, pour en déterminer
le genre et l’espèce, à moins qu’elle ne soit
trop grosse, dans lequel-cas on la conserve à part,
après avoir introduit dans le flacon une note
écrite sur parchemin.
Il est des Mollusques, comme les Ptérocères, les
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Cônes, les Mitres, les Vis, certaines Cérites, qui
sont d’une grande dureté, et extrêmement difficiles
à casser convenablement sans endommager
l’animal. La sagacité du naturaliste pourvoira à
ce qui doit être fait en pareille circonstance. Nous
avons dit ailleurs qu’un étau fixé était très-com-
niode pour cela.
Z O O P H Y T E S .
Il est de ces animaux qui sont si peu consistants,
comme certaines Médusaires de grande taille,
qu’il serait inutile de chercher à les conservér.
D’ailleurs les modifications que l’esprit-de-vin leur
aurait fait subir ne les rendraient presque plus
reconnaissables. L’habitude de les toucher fera
facilement reconnaître ceux qui peuvent être gardés
dans la liqueur pure , de ceux qui ne l’exigent
qu’à seize ou vingt degrés. C’est un excellent
moyen pour conserver les êtres les plus fragiles,
comme, par exemple, les Polypiers flexibles dont
les animaux gardent toutes leurs formes.
Les vases doivent être de petite dimension et
très-miütipliés. Indépendamment de notre grande
collection, nous avions toujours sons la main plus
de six cents bocaux, de deux à trois pouces de
hauteur, contenant tous les Mollusques et les
Zoophytes qui avaient servi à la confection de