Le.s limites les plus extrêmes dans les deux
hémisphères où nous ayons trouvé des polypiers,
sontlejiortduRoi-Gcorges à la Nouvelle-TIollandc,
et Algesiras en Espagne. Ils étaient en petit nombre,
vivement colorés, et appartenaient au genre
Astrée.
Deux faits recueillis dans ce dernier voyage,
prouvent ce que nous avons dit ailleurs, <jue dans
les contrées équatoriales les polypiers coralligènes
ne .s’accroissent pas avec autant de rapidité qu’on
a bien voulu le dire. Le premier est relatif aux
ancres et aux canons des vaisseaux de La]iérouse,
dans l’île de Vanikoro, située par i i ° de latitude.
Ils étaient par environ quinze pieds de profondeur
encroûtés seulement de quelques pouces de polypiers
mélangés de coquilles, mais non recouverts
et cachés par ces animaux qui, depuis quarante
ans, auraient dù les avoir enfouis si leur croissance
eût été très-active. On ne peut pas objecter que
la nature des métaux ne leur était pas convenable
pour s’élever; car alors ils l’auraient fait tout
autour, et en les circonscrivant eussent placé
ces objets comme dans une fosse; ce qui n’était
pas; des saumons de plomb même étaient visibles.
L ’autre fait qui .s’est passé par environ i 3° de
latitude nord, dans fîle de Tinian, a pour objet
l’ancre du vaisseau d’Anson, qui depuis plus de
85 ans était sous les eaux à vingt-deux brasses de
pi’ofondeur. Noii-seulcmciit elle fut retirée, mais
vue auparavant, ce qui annonce des eaux calmes
et limpides , de bons yeuxet surtout qu’elle n’était
pas trop recouverte de Maclrépores. Eu effet elle
ii’eii était revêtue (pie de (|uelquos pouces, qu’on
fit tomber eu la chauffant. On sait que le vaisseau
de l’amiral était de soixante canons; aussi
cette ancre cpie nous avons vue à Guam avait-i;lle
dix-sept picîds de tige.
11 est des corps qui par leur croissance régulière,
symétrique et toujours la même, semblent
tenir aux polypiers coralligènes sans qu’il soit possible
d’y reconnaître la moindre trace d’être organisé,
comme les Corallines, les Acétabules, les
Polypliyses*, ainsi ([ue ces petits corps discoïdes,
ombiliqués, crétaci-s** que nous trouvions libres,
et toutes ces plaques de même nature, ramifiées
ou mamelonnées, variées en couleurs, qui encroûtent
les corps marins. Ils peuvent être considérés
comme formant une sorte de passage de l’animalité
à une cristallisation minérale toute particulière;
de même que d’autres substances, comme
IcsTétbies, les G(';odies, semblent être placées sur
les limites de la viigétation.
Rien n’est encore plus vaguement indiqué que
la nombreuse famille des Polypes à huit tentacules:
* Les Polypliysesdiiïèi’ent des Acétabules et de ces autres corps crétacés,
en ce que les vésicules qui terminent l’extrémité .sont remplies d ’un liquide
gélatineux, qui tient de celui qu’on trouve dans certains i’iicus; ce qui a
))ro!)al)!erncnl fait que Dawson T u rn e r les avait placés parmi ces végétaux.
** (ien re Mnrginopore d c M .d e lUainviile.