Cette espèce en bon état de conservation n’a que
trois pouces de longueur totale. Son axe et sa
vessie natatoire sont fort courts; cette dernière
est ovalaire, villeuse et couleur de laque à son
sommet. Elle est presque enveloppée par cinq ampoules
qui demandent une description particulière,
parce que leur forme, ainsi que celle de l’extrémité
des tentacules, est un bon caractère pour
arriver à la connaissance des espèces.
Dans celle qui nous occupe, ces corps natateurs
sont ovalaires, subaplatis, bifurqués en avant,
légèrement échancrés en arrière et pourvus d’une
ouverture valvulaire quadrilatère, donnant dans
une cavité façonnée en gourde, striée par trois
vaisseaux. Dansfeauces ampoulesparaissentgrou-
pées d’une manière radiaire autour de l’axe, quoiqu’elles
puissent réellement être placées symétriquement
de chaque côté. Cette opinion est celle
de M. de Blainville; nous ne sommes point éloigné
de la partager, malgré les apparences contraires,
parce qu’elle se rattache à des principes d’organisation
sur ces animaux, qnenous représentons
tels que nous les avons dessinés.
Au dessous des ampoules sont des appendices
encore plus pressés entre eux, allongés, cylindriques,
pointus et recourbés, sans ouverture à leur
extrémité, bien qu’ils paraissent creux : on y remarque
un corps ronge et une strie ondulée dans
le sens de la longueur. En Icif urrachant de l’axe
ZüüPHYTES.
on voit qu’ils y tiennent par iio long filament.
On ne peut pas considérer ces corps comme des
suçoirs. Au milieu d’eux est une ampoule renflée
en massue ayant une ouverture fort petite étoilée
à huit rayons. D’après M. de Blainville, qui place
la bouche à l’extrémité aérienne et opposée, ce
devrait être l’orifice anal. Mais nous allons voir
bientôt une autre Pbyssophore en avoir deux.
Des côtés de faxe partent deux tentacules très-
rétractiles, qui donnent naissance de chaque côté
de leur tige à des filaments terminés par un bouton
ovalaire, membraneux, enveloppant nn corps
ronge strié en vis. Ces appendices varient dans
chaque espèce ; leur axe offre dans son intérieur
des plaques d’un blanc mat, régulièrement espacées.
Les parties que nous venons de décrire étaient
douées pour la plupart d’une grande irritabilité ;
surtout les ampoules qui s’agitaient et pirouettaient
dans tous les sens, même après être détachées
du corps.
Cette Pbyssophore a été prise par M. le capitaine
d’Urville dans focéan Atlantique , en août
1826, par 3o° de latitude sud et i 5° longitude O.