clans les viscères, dont on ne peut cependant pas
trop sc servir pour la classification de ces êtres ,
laquelle doit plutôt être prise des formes extérieures,
et surtout des tentacules qui entourent
la bouche. Les principales fonctions de ces appendices
sont, comme nous l’avons vu très-souvent,
de porter dans foriiice buccal les particules
nutritives qui peuvent se trouver à leur portée.
A cet effet, lorsque tout le discjue est épanoui,
chacun d’eux se recourbe et s’enfonce dans la
bouche, pour eu ressortir promptement et faire
place à lia autre. Il est rare que deux agissent à
la fois. C’est ainsi que , dans les plantes et pour
une autre fonction, on v o it , au temps de la fécondation
de la rue, les étamines se porter tour à
tour sur le pistil.
Les Holothuries ont encore un autre moyen
<le se nourrir, c’est d’avaler une grande quantité
de sable , parmi lequel se trouvent quelques
animalcules. Leur long intestin en est toujours farci,
et c’est tout au plus si ces délicates membranes
peuvent en supporter le poids.
Toutes les espèces ne sont pas dans fbabitude
de rejeter leurs viscères, lorsqu’on les touche ou
(¡u’oii les tourmente; celles, par exemple, qui
sont coriaces, comme cartilagineuses, ne le font
pas. La rade du Port-Jackson nous en a donné de
cette nature, qui se tiennent à une assez grande
profondeur, sans qu’on les voie jamais ramper sur
le rivage. Le plus grand nombre se tient sur les
fonds sablonneux, pour la raison que nous venons
d’indiquer. Il en est même, comme fllolothurie
noire, qui se recouvrent en partie de sable, à l’exception
des points du dos où se trouvent ce que nous
iiommons les spiracules, qui sont à nu. D’autres
fuient la lumière, et se tiennent constamment
cachées sous les pierres. Mais la chose la plus surprenante
que nous ayons vue, a été de trouver
dans la grande Holothurie Ananas un poisson vivant
long de six pouces, du genre Fierasfer. Cette
circonstance n’était point due au hasard, car elle
s’est reproduite plusieurs fois, et au retour de
notre voyage nous avons vu dans les beaux travaux
de M. Mertens sur les Holothuries, qu’il avait
rencontré la même chose dans d’autres lieux que
nous. Ce poisson très-allongé, un peu aplati, ne saurait
par sa grosseur loger dans festomac. Comme
de sa nature il n’y voit que fort peu, et fuit la
lumière, lorsqu’il donne au milieu des tentacules
è[)anouis de ces grandes Holothuries, il .s’introduit
par la bouche, rompt foesopbage et demeure
entre les viscères et l’enveloppe extérieure; probablement
au milieu de feau qui a dù s’introduire
avec lu i , ou que les spiracules y apportent. Nous
avons quelquefois rencontré deux de ces poissons
parasites à la fois, sans que rien indiquât leur
présence, et que l’animal parût en souffrir. Nous
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