
Les connaissances que fournit l ’ac-
covij lement des animaux sont dornf insuffisantes
pour rlistinguer les espèces des
simples variétés. On tenterait également
en vain d’arriver à cette connaissance au
movende quelques caractères qui paraissent
constans. Les pupiles sont rouges
et les poils blancs dans la variété blanche
du lapin; cependant cecaractèreinvariable
nesaurait devenir spécifique.
L analogie et lavraisemblance paraissent
pour ainsi-dire les seuls moyens de parven
ir dans l ’étude de la zoologie à la connaissance
des espèees.
Les dents molaires des éléphans d’A frique
ne ressemblent point à celles des
éléphans d’Asie; j ’ignore si dans ces régions
é loignées, ces animaux ont produit
ensemble, et si leurs dents sont constamment
différentes; mais cette variété de
caractère,s’éthnt constamment offerte dans
celles que ] ai observées, et ne connaissant
pas d’exemple d’un changement analogue
provenu de la dégénération, j ’en conclus,
( *<*5 )
par an a lo g ie , que ces éléphails constituent
deux espèces distinctes.
te
Le furet ne paraît au contraire qu’u n e
simple variété du putois, non parce qu ’ils
produisent ensemble, mais parce que le
premier a ie s pupiles rouges, et que l ’analo
g ie m’a démontré que toits les mammaux
dont la coroide est privée d’un vernis n o irâ
tre , sont des variétés dégénérées de l ’espèce
primitive.
§ 24 *
Adaptation du paragraphe précédent à cette
question : Le genre humain est-il composé
de variétés ou d’espèces ?
On voit facilement le but que je me propose
: l ’analogie me p a ra ît, en effet, le seul
moyen de parvenir à la solution du problème
précédent ( § 22. )
Mais en suivant cette route, il faut sans
cesse avoir présentes *à l ’esprit ces deux
règles de philosophie du grand Newton :
i ° . '« Tout effet naturel semblable doit
» être rapporté aux mêmes causes. »
H