
5 5 -2 O R N I T H O L O G I È.
avec ce mammifère par ses couleurs, par son
vol incertain et plus rapide qu’en toute aufte espèce.
C e naturaliste espagnol l’a nommée Fen-
cejilla y parce qu’il trouve qu’elle se rapproche
du Martinet d’Europe ; en effet, elle ne peut,
comme celui-ci, se tenir à terre ; mais ses ongles
crochus, très-forts et très-aigus^ui donnent la
facilité de grimper. Elle est très-commune dans
les bois du Paraguay ; elle* y vole toujours au-
dessus des plus grands arbres ; et s i, dans les campagnes,
elle s’approche quelquefois'jusqu’à trente
ou quarante pieds au-dessus de la terre, elle remonte
bientôt à son élévation accoutumée. Cette
Hirondelle est sédentaire et très-farouche , passe
la nuit dans des trous d’arbre , y arrive au coucher
du soleil par petites troupes q u i, avant d’y
pénétrer, volent trois ou quatre fois autour à
une grande distance, de l’arbre. Le cri qu’elle
jette en volant est semblable au bruit répété
d ’une très-petite casràgnette.
I l n’y a point de différence entre le mâle, la
femelle et le jeune ; ils sont d’une teinte noirâtre
, plus foncée sur la tête, et mêlée d’un rouge-
brun sur les couverturès inférieures de la queue ;
le menton est blanc et l’oeil noir. De Afara y
Apuntamientos para la Hist. nat. de les Paxar&s
del Paraguay y Rio dé la P lata y torn. i . p. 512.
2e édit.dunouv. Dict.d* Hist. nat. tom. 14.P. 473.
U Amérique méridionale.
L . 4 w B Ê i T f . 'P . . R..
* L ’H iron d el le brune acu tipenn e de la
L ou isiane. 55. H. Pelasgia. H. Corpôresupra
nigricante-fusco y subtus fusco-griseo ; gutture al-
bïdo ; rectricibus aqualïbus y apice nudïs et su-
bul'àds.
L e dessus du corps, d’un brun-noirâtre ; le
dessous , d’un gris - brun ; la gorge , blanchâtre
; les rectrices égales, nues et subulées
à‘ leur pointe.
Cette Hirondelle est une-de celles qui montrent
le plus d’industrie dans la construction de
son nid. Elle le place ordinairement au haut des
cheminées, ou dans k s crevasses des rochers,
si elle n’a pas d’autre choix. Elle établit d’abord
une sorte de plate-forme composée de branches
sèches et de broussailles, liées ensemble avec la
gomme ou le styrax du liquidambar( liquidambar
ïtyracïflua y Linn.). Les matériaux sont en si
grande abondance, qu’ils obstruent quelquefois
l ’ouverture de la cheminée. On prétend que
l ’oiseau se soutient dans son travail, en appliquant
les pointes de sa queue contre le mur*
C ’est sur cet échafaudage qu’il place le berceau
de ses petits, qui n’est composé que de bûchettes
collées ensemble avec la gomme indiquée
ci-dessus, et disposées à peu près comme les
osiers du petit panier qu’on donne aux pigeons
pour couver. C e nid a la forme d’un tiers de cercle
, est beaucoup plus petit que celui de l’iïï-
rondelle de fenêtre y et est attaché par les deux
extrémités aux parois de la cheminée. La ponte
est de cinq oeufs blancs, alongés, très-gros à
proportion de l’oiseau, tachetés et rayés de noir
ét de gris-brun vers le gros bout.
Toutes les parties supérieures sont d’ un brun-
noirâtre , mais cette teinte est plus fohcée sur les
pennes de t’aile et de la queue ; toutes les inférieures
sont d’un gris-brun. Des individus ont le
devant du cou et de la gorge , d’un blanc sale,
tacheté de brun ; d’autres ont ces parties blanchâtres
et sans taches.
Cette espèce arrive dans les Etats-Unis au
mois d’avril, et disparoît à l ’automne ; ainsi que
la précédente, elle vole toujours à une très-
grande élévation. B ris s on y Ornhh. tom. 1. p. 501.
n. cf. (Hirondelle de la Caroline.) Bujfony Hist.
nat. des Oiseaux , tom. 6. p. GyyCpl. enl. n. y 16.
fig, 1. ( Hirondelle à queue pointue-de la Louisiane.)
VAmérique septentrionale.
L . 4 j . E.. P.. R . T o.
* L ’H irond elle noire acu t ip enn e de la
MARTINIQUE. 5 6. H. Acuta. H. Suprà nigra y
sûbtùs, fusca ; gulâ griseâ ; rectricibus apice nudïs
et subulatis ; rostro nigro ; pedièus fuscis.
Noire en dessus ; brune en dessous; gorge
grise ; rectrices à tige nue et subulée à leur
pointe; bec noir; pieds,bruns.
De toutes les espèces dont se compose la famille
des Hirondelles y cctle-ci est la plus petite;
elle n’est pas plus grosse que le Roitelet > et a le
dessus du corps noir ; ,1a gorge, d’un brun-gris,
et toutes les parties postérieures, d’un brun obscur
: les ailes, en état de repos, dépassent la
queue. L ’individu figuré sur la planche enluminée
de Buffon, a le dessous du corps d’un brun-
rougeâtre. Bujfony Hist. nat. des Oiseaux} tom. 6.
p. y o i.p l. enl. n. 544. fig. 1. La ^ône torride.
L . 3 , j . E.. P.. R . 10.
I **. G e n r e .
M A R T IN E T , Cypselus.
Corpus subovatum , nigro y albo pïetum. ,
Cap ut suhvotundum.
O R N I T H O L O G I E . 5 3 5
Rostrum breve, fissisSimum, hast depressum,
tngonum, apice lateraliter comprcssum, angus-
tum i rriandibula superior adapitememarginata et
iheurvata; inferior brevior, apice paulisper recurvata.
Rictus amplissimus.
Hares basales slots., postieè membranâ plumilis
front airbus obsitâ clause , et d medium pertuss.
lingua brevis, lata, cartilaginea, apice bifida.
Collum brevissimum.
-41s elongate, rcmigibus duabus prwianis lon-
gtoribus.
Femora extra abdomen posita; tibu to ts'plu-
moss.
Tarsi hrevissimi, hirsuti.
Pedes tetradactyli ; digiti quatuor ad imum
fissi ; posterior parte interna tarsi positus , ver-
satilis; ungues breves, arcti, arcuatissimi ,y cu -
minati, valdè rétractiles.
Cauda forficata , rectricibus 1 o.
Cypseli habitant in Europâ, Afrïcâ, A s iâ , in
aids turribus, templis, rupibus, interdià latentes,
mane prssertim et vespere drcumvolantes ; au-
tumno ev ânes cernes in regiônibus frigidioribus,vere
reduces. Muscis aliisque insectis alatis glutitis vï-
vidis victitant; in turrium, rupium, arborum cavis
nidificant ; ova quatuor aut quinque vulgo a lla
pariant. Pullis cscigenis mater escam in os ingerit,
et dim è ntdo disçedunt, ad volandum apti sunt.
Corps un peu ovale, peint de noir et de
blanc.
T ê te arrondie. j Bec court, très-fendn, déprimé et trigone a
sa base, comprimé latéralement et étroit a sa
pointe mandibule supérieure échanctée et courbée
à son extrémité j 1 inferieure, plus courre et
un peu recourbée en haut a son bout , bouche
très-ample. 1 • ■'
Narines situées à la base du b e c , larges, closes
eu arrière par une membrane couverte des
petires plumes du front, ouvertes vers le milieu.
’ , I , . .. , i
Langue courte, large, cartilagineuse et bifide
' à sa pointe.
Cou rrès-courr.
Ailes alongées; les deux premières rémiges
les plus longues de tomes.
Cuisses posées hors l’abdomen ; jambes totalement
couvertes de plumes.
Tarses très-courts, emplumés.
Pieds rétradactyles j cjuatre doigts totalement
séparés ; le postérieur pose sur le cote externe du
tarse e t versatile j ongles coures, étroits, très-
arqués , acuminés, fort retracti.es.’
Queue fourchue, â dix rectrices.
Les Martinets habitent l’Europe, l’Afrique
et l’Asie ; se tiennent dans les tours, les temples
et les rochers élevés, s’y cachent pendant le jour,
et volent autour, surtout le matin et le soir ;
quittent les pays’ froids à l’automne, y reviennent
au printemps. Ils se nourrissent de mouches
■ et d’ancres insectes ailés ; ils nichent dans les
trous des tours, des rochers et des arbres. Leur
ponce est de quatre ou cinq oeufs, ordinairement
blancs ; les petits sont appâtés par la mère dans
leur nid, et ne le quittent qu’en état de voler.
L e Mar t in e t n oir. i . C. Apus. C. Nigri-
cans ; gulâ albd ; rostro nigro; pedibus nigrican-
tibus ; caudâ furcatâ.
Noirâtre; menton blanc; bec n o ir ; pieds
noirâtres ; queue fourchue ( PI. 134 .fig. 4-’)
D e tous nos oiseaux printanniers, le Man inet
arrive le dernier ; c’est ordinairement vers la lin
d ’avril ou dans les premiers jours de mai. Il
paroît certain qu’il cevienc constamment au
même gîte , et il semble que les pères et mères
le transmettent à leurs petits. I l construit son
nid dans un trou des grands édifices, le compose
à l’intérieur de brins de fil de chanvre, de petits
paquets de lin ou découpés, de paille ou de
plumes’; il en revêt l’intérieur de son gluten,
qui est semblable.à un vernis, dur, élastique, de
couleur cendrée et demi-transparent. Cette substance
consiste en une humeur visqueuse qui enduit
constamment la gorge et le bec de cet
oiseau,.et lui sert comme de glu pour attraper er
retenir les insectes. Cette humeur pénètre le nid
de .toutes parts, lui donne de la consistance et
même de l’élasticité ; .on peut le comprimer
encre les mains, le rapetisser sans le rompre :
quand la compression cesse, il çeprend sa forme.
Les Martinets ne pouvant , d’après leur conformation
, ramasser à terre les matériaux propres
à leur nid, ils.les pillent dans les nids de Moi-
neaux et à'Hirondelles., ou saisissent dans les airs
ceux qui y sont portés par le vent. Ils ne, font
qu’une .ponte, composée de deux à quatre oeufs
blancs, pointus, d’une forme très-alongée, et
dont la coque est très-fragile. Çes oiseaux quittent
nos.contrées dès la fin de juillet ou au commencement
d’août ; leur vol est .rapide et. leur
vue très-perçante, puisque, dans une expérience
de Spallanzani, il est démontré qu’ils aperçoivent
distinctement un objet de cinq lignes de
diamètre à la distance de trois ou quatre pieds.
Le.mâle et.la femelle se ressemblent ; ils ont