reste, il est toujours certain que l'historien de
la Louisiane parle du Cardinal huppé,et non pas
du Pyranga rouge; car il signale son Cardinal
par un capuchon, qui n’est autre chose que l’aigrette
de ce gros-bec ; ce Pyranga n’ayant pas
même les plumes de la tête assez longues pour
représenter une sorte de huppe quand il est agicé
. de quelque passion. Le ramage du mâle est fo r t ,
sombre et plaintif.
L e plumage du mâle est totalement rouge, à
l ’exception de l’extérieur des pennes alaires , qui
est brun. La couleur rouge ne se présente pas
chez tous les individus sous la même nuance ;
elle est vive chez les uns et se rapproche de celle
de la brique chez d’autres^ ce qui dépend de
1 âge plus ou moins avancé..
L a femelle , a toutes les parties supérieures
d’un jaune olive brunâtre, plus clair près de
l ’oe il; la gorge , le devant du cou et. toutes les
parties postérieures^, d’un jaune-orangé terne ;
l ’extrémité et les barbes intérieures des pennes
alaires, brunes; les pennes de la queue plus
claires en dessous qu’en dessus. L e je u n e , dans
son premier âge, est d’un vert-olive en dessus,
et presque pareil â la femelle sur les parties inférieures.
Il ne commence à prendre son plumage
parfait qu’au printemps et pendant l’été. | Les
jeunes mâles se distinguent alors des femelles
par la bigarrure de leur vêtement; le jaune et
le vert-olive sont tachetés d’une teinte fauve, qui
ne parvient â la couleur rouge que graduellement
; ces taches sont semées irrégulièrement
sur tout le plumage jusqu’au mois de juin, époque
où il reste souvent aux ailes et à la queue quelques
plumes vertes. Il est résulté de cette variation
dans le plumage, des espèces purement nominales
, savoir, dans Latham, les Tanagra va-
riegata et virginica> et dans Gmelin , le Tanagra
variegata et le Loxia virginica.
Cette espèce fait son nid dans les b ois , sur la
branche horizontale d’un'arbre moyen, et préfère
souyent celui qui ne perd pas sa verdure. Elle le
place à dix ou douze pieds de terre , le Compose
de tiges de lin sèches et en tapisse le dedans
d’herbes fines. L a ponte est de trois ou quatre
oeufs d ’un bleu clair. L e cri de la femelle, quand
on en approche, semble exprimer les syllabes
chicky - touck 3 chicky - toucky 3 touck. Latham 3
Index y n. 3 et 7 {Tanagra astiva et Tanagra mis-
stssipensis). Brisson3 Ornithol. tom, 2. p. 452.
n. 27 [Gobe mouche rouge delà Caroline). Buffon,
Jlist. nat. des Oiseaux3 tom. 4, p. 1 5 i .p l. enl.
n. 741 ( Jangara du Mïssissipi). Ibidem, p. 58«
( Preneur de mouches rouges ). VAmérique mérU
dio nale.
L . £ b E.; P.. R . 12.
* L e P yranga rouge e t noir. 7. P. Etythro-
mêlas. P. Rubra3 alis caudâque nigris • rostro fus-
cescente-Jlavo; pedibus dilutè caruleis.
Rou ge; ailes et queue noires; bec jaune-
brunâtre; pieds d’un bleu clair.
Selon Latham et Gm e lin , cet oiseau seroit
le type de l’espèce dont le Jacapa scarlatte, seroit
une variété ; mais nous avons prouvé , â l ’article
de ce derniery qu’il constituoit une espèce distincte
et particulière. En effet, ce Pyranga en
diffère non-seulement par la conformation de
son bec, mais par la nuance de sa couleur rouge,
qui ne jette point de reflets et qui se rapproche
de celle du feu , d’où lui est venu le nom de Fin-
bire (oiseau de feu) qu’on lui a imposé dans les
Etats-Unis, mais où il arrive au princemps et d’où
il pénètre jusqu’au Canada. I l se tienc près des
habitations rurales et dansjes vergers; mais il
se plaît beaucoup plus dans les bois, où il recherche
les arbres les plus feuillés. Son cri
semble exprimer les syllabes chip 3 chourr3 répétées
par intervalles, d’un ton morne, de manière
qu’on le croit loin de s o i, quoiqu’il en Soit
. très-près. L e chant du mâle ressemble en quelque
sorte à celui du Baltimore.
Cette espèce se nourrit d’insectes, qu’elle
prend quelquefois au v o l, et de baies tendres,
surtout de cerises, dont elle paroît très-friande.
Elle place son nid sur les arbres, quelquefois sur
un pommier, le compose â l’extérieur de tiges
de lin et d’herbes sèches, et en forme un tissu si
lâche qu’on peut apercevoir la couche sur laquelle
la femelle dépose trois ou quatre oeufs d’un bleu
terne, tacheté de brun et de pourpre.
L e mâle , âgé de deux ans, a la tê te , le cou et
tout le corps d’un beau rouge de feu ; les ailes et
la queue d’un noir velouté ; l’iris jaunâtre. Le
même, à l’âge d’un an , est d’un rouge plus clair
et moins éclatant, et a les pennes des ailes et de
la queue, d’un brun-noirâtre; les rémiges primaires,
bordées d ’un blanc sale en dehors, et
les autres terminées de la même teinte ; cet
oiseau a non-seulement les plumes du corps
rouges^ mais encore sa graisse et la moelle de
ses os.
L a femelle est d’un vert foible sur les parties
supérieures; jaune sur les inférieures ; d’un noir-
brunâtre sur les aijes et la queue. L e jeune mâle
lui
lui ressemble avant sa première mue, et ne prend
qu’au printemps les couleurs qui indiquent son
sexe. On soupçonne que le mâle porte deux
habits différens , l’un d’hiver qui ressemble â
celui de la femelle ou à peu près, et l’autre est
tel que nous l’avons décrit ci-dessus. Latham 3
Index3 n. 3 {Tanagra rubra). Brisson3 Ornithol.
tom. y . p. 48.. n. 28 {Cardinal du Canada).
Buffon 3 Hist. nat. des Oiseaux 3 tom. . . . V Am é rique
septentrionale...
L . 6. E.. P.. R . 12.
*Le Pyranga a tête verte. 8. P .C h lo ro -
cephala. P . Capite virescente ; corpore supra dilu-
tissimè cyaneo3 subtusjlavo ; rostro fusco ; pedibus
rubescentibus.
Tête verdâtre ; dessus du corps d’un bleu
très-clair; dessous jaune; bec brun; pieds rougeâtres.
Nous ne connoissons pas le pays de cette
espèce, qui est au Muséum d’histoire naturelle;
mais nous soupçonnons.qu’elle a été apportée de
l’Amérique méridionale.
L e mâle est verdâtre sur la tête; d’un bleu
très-clair sur le dessus du cou et du corps, sur les
ailes et la queue ; d’un beau jaune sur ia gorge et
toutes les parties postérieures. L a femelle ou le
jeune a la tête d’un gris-verdâtre ; toutes les parties
supérieures d’ un vert-olivâtre; les inférieures,
d’un jaune un peu verdâtre ; .le bec brun et les
pieds couleur de chair. 2e édit, du nouv. Diction.
àHlist. nat. tom. 28. p. 294. VAmérique méridionale.
L . <S b E.. P.. R. 12.
* * * G e n r e .
T A C H Y P H O N E , Tachyphonits. Tanagra3 Linn.
Lath.
Corpus oblongum 3 varïis coloribus pictum.
Caput rotundatum y interdhm cristatum.
Rostrum rectum 3 conico-longum , supra con-
vexumy robustum y versus apicem cornpressiuscu-
lum ; mandibula superior apice utririquè incisa ;
inferior integra, aqualis.
Nares oblonga 3 propè frontem s u a .
Lingua acuta 3 apice fissa.
Collum médiocre.
AU remigibus i â. et 7*. oequalibus; 3 . 3 4 . omnium
longissimis.
Femora extra abdomen posita ; tibia omninb
plumosa.
Pcdes tetradactyli ; digiti très anteriores, postic
us unus ; exteriores basi connexi ; hallux quem-
admodhm anteriores imo tarsi positus 3 sedilem
cingens y omnibus articulis humi incumbens.
Cauda rectricibus 12.
Tachyphoni in sylvis nemoribüsque America
meridionalis habitant.
Corps oblong, peint de diverses couleurs.
T ê te arrondie, quelquefois huppée.
Bec droit, longicone, convexe en dessus
for t, un peu comprimé vers le bout; mandibule
supérieure entaillée â la pointe ; l’inférieure entière
, égale.
Narines oblongues, situées près du front.
Langue pointue, fendue â son extrémité.
Cou médiocre.
Ailes à i re.e t 7e. rémiges égales; à 3e. et 4e.
les plus longues de toutes.
Cuisses situées hors de l’abdomen ; jambes
totalement emplumées.
Pieds tétradactyles ; trois doigts devant, un
derrière; les extérieurs réunis à leur base; pouce
posé au bas du tarse, sur le même plan que les
antérieurs, cerclant le juchoir et portant à terre
, sur toutes les articulations.
Queue â 12 lectrices.
Les Tachyphones habitent dans les forêts et
les bosquets de l’Amérique méridionale.
* L e TACHYPHONE ARCHEVÊQUE. 1. T.Archie-
pis copus. T. Capite y collo pectoreque violaceis ;
abdomine et uropygio cinereis ; dorso olivaceo ;
remigibus rectricibus que fusco-nigris 3 fîavescente-
viridi marginatis; rostro pedibusque nigris.
T ê t e , cou et poitrine , violets ; abdomen et
croupion cendrés ; dos olivâtre ; rémigès et rec-
trices d’un brun-noir,, bordées d’un vert-jaunâtre;
bec et pieds noirs.
M. Desmarest est le premier qui ait fait con-
noître cet oiseau et qui l’a parfaitement distingué
du Tangara évêque ou bluet 3 avec lequel il a
réellement des rapports dans ses couleurs ; ce qui
a pu donner lieu de les confondre ; mais on
remarque entr’eux des différences assez remarquables
pour les séparer, et de plus, pour les
placer dans deux genres particuliers, VArchevêque
ayant le bec autrement conformé. Ce Tachy-
phone 3 q\ie nous ayons vu vivant â Paris, l’année
passée , a un chant cou r t, mais fort et sonore.
O11 le trouve au Brésil et au Pérou. I l ne mange
point de graines; car il a refusé toutes celles
qu’on lui a présentées, mais il se nourrit facilement
de pain trempé dans du lait.
L a tête, le cou et la poitrine sont d’un violet
I i i i i