persiste pas moins à le présenter encore aujourd
’hui comme une femelle de ces derniers, et
cela sans avoir sorti de son cabinet; tandis
que les naturalistes qui ont suivi ces deux Cassiques
dans leurs habitudes et leurs moeurs , assurent
que ce sont deux espèces distinctes, telles que
l ’ont dit avec raison Montbelliard et Maiiduyt.
C ’est bien , selon Sonnini, une espèce séparée
qu’il a observée sur les lieux mêmes qu’habitent
ces Cassiques , dont les individus qui la compo-
posent , vivent ensemble et ne se mêlent point
avec les autres espèces ; ils ont la même manière
de construire leurs nids que les Cassiques jaunes,
que les Cassiques rouges ; mais ils ne se tiennent
pas comme ceux-ci au bord des eaux. Les colons
de Cayenne leur donnent un nom particulier,
parce qu’ils savent bien que ce sont des oiseaux
d ’espèces différentes, et ils les nomment Gros
culs-jaunes.
La grosseur de ce Cassique est à peu près celle
de la Corbine/«cependant il en est de plus petits.
L e devant de la tête porte deux plumes longues
de deux à trois pouces et olivâtres ; le bec est
fort épais à sa base, et forme sur le front une
protubérance qui se prolonge jusqu’au tiers du
sommet de la tête; toute la partie antérieure,
tant dessus que dessous, y compris les couvertures
des ailes, est verte ; la partie postérieure,
marron ; les pennes des ailes sont noires ; celles
de la queue en partie de cette couleur et en partie
jaunes. Bujfon y Hist. nat. des Oiseaux, tom. 3.
pl. enl. n. 3 3 8. Latham, Index ( Oriolus cris ta-
tus y yar. ). VAmérique méridionale.
L . 14. E . 18 à 19. P.. R . 12.
L e C A S S IQ U E Y A POU. 7 . C. Icteronothus. C. N iger;
dorso postico 3 macula tectricum alarum basique
rectricùm luteis ; rostro Jlav es cente ; pedibus
. nigris.
N o ir ; bas du dos , tache sur les tectrices des
ailes et base des rectrices, jaunes ; bec jaunâtre ;
pieds noirs. ( P l. 1 66. fig. 1, sous je nom de Ças-
sique jaune. )
Dans l ’état sauvage, les Yapous ou Cassiques
jaunes se tiennent en troupes, et lorsqu’ils sont
- perchés sur quelqu’arbre, ils paroissent, parla
variété de leur sifflement et les différentes e x pressions
de leur propre ramage et des sons étrangers
qu’ils imitent, se moquer des personnes qui
les écoutent. L e nom brasilien Yapouy et celui
de Galibi y.acou3 sont également l’expression de
leur cri naturel ; ils prononcent la première syllabe
d’un ton un peu aigri, et après un petit'repos
, ils donnent aux deux autres un ton grave et
rauque, y-a-pouy y-a-cou : la seconde syllabe
seule est brève ; les deux autres sont longues.
Les nègres, et d’après eux quelques créoles
de Cayenne, les appellent Jeans quanakous, dénomination
qui a aussi quelques rapports à leur
cri ; les naturels de la Guyane' française les
nomment Sakokè en langue guaripone ; mais ils
ne sont guère connus parmi les colons de Cayenne
que par la dénomination de Culs-jaunes. Sonnini,
à qui nous devons -ces détails, en ajoute
encore d’autres non moins intéressans ces derniers
ont rapport aux qualités sociales dé ce Cassique.
C ’est, d it - il, un oiseau très-facile et en
même temps très-agréable à élever. Son naturel,
qui le porte â vivre en compagnie de ses semblables,
lui donne des dispositions à s’accommoder
aussi de la société de l’homme,.et à oublier
près de lu i, par l’habitude d’une aimable
familiarité, les douceurs d’une vie libre et plus
analogue à ses goûts. Sa voix est*mâie, claire et
sonore,.et son aptitude à imiter le ramage et
même les cris de divers animaux, le rend susceptible
d’apprendre aisément des airs de serinette
et de répéter différens s6ris. Il contrefait fort
bien le ris d’un homme, l’aboiement d’un
chien, e tc ., et semble prendre plaisir à imiter
tout ce qu’il entend; et cette flexibilité dû gosier,
et de la langue peut faire présumer, avec beaucoup
de vraisemblance, qu’il articulerpit des paroles
aussi bien que notre Etourneau. Peu diffir
cilé sur le choix de sa nourriture, il mange â peu
près tout ce qu’on lui présente.
Cette espèce suspend son nid â l’extrémité des
branches les plus élevées, et presque toujours dans
les lieux découverts et près des eaux ; une cucur-
bite étroite, surmontée de son alambic., présenté
la forme de ces nids, composés simplement
d’herbes desséchées, et l’on voit souvent
plusieurs centaines de ces nids suspendus au
même arbre.
L e plumage est d’un noir v elouté, avec du
jaune sur le bas du dos, le croupion, le bas-ventre
et les couvertures de la queue, ses pennes
alaires jusque vers leur extrémité, et la partie
des grandes couvertures des ailes qui en occupe
le milieu, lorsqu’elles sont déployées. La femelle
diffère du mâle par des couleurs moins brillantes.,
Brisson , Ornith.'tom. z .p . 100.. n. 14 ( Cassique
jaune). Bujfon, Hist. natur. des Oiseaux y tom. 3*
p, i f f . p l . enl, n. 184 ( Cassique jaune du Brésil)'
latham3 Index , n. 1 ( Orïolus persicus). VAm é rique
méridionale*
L .. E.. P.. R . n .
L X I I e. G e n r e .
P IE -G R IÈ C H E , lanius. Linnée, Latham.
Corpus oblongum , variis coloribus pictum.
Caput rotundatumy interdhm cristatum.
Rostrum validum ,. basi nudum, convexum ,
lateraàmcçmpressum ; mandibula superior ad une a,
versus etpieem utrinquè dentata ; inferior bre-
yior y apice recurvata y acuminata.
Nares rotunda x parva y propè plumas capistri
■ SUA.
lingua brevis y triangularis, apice lacera. Rictus
ciliatus^
Collum mediocre.
AU pennâ spuriâ h revis sim â ; remex 2*. vel 3*.
omnium longissima.
Femora extra abdomen posita ; tibia omninh
plumés a.
Pedes tetradactyli; digiti très anteriores, posr-
iic’us unus ; exteriores basi connexi ; hallux quem-
admodùm anteriores imo tarsi positus y omnibus
àrticulis hum i incumberis..
Cauda rectricibus 1 1*.
Lanii per omnem. orbem-y in sylvis y arboribus
dumisque habitant « insectis avicultsque victitant.
Mqs feminam incubantem alens , ipse incubons.
Pullis càcigenismater es cam in os ingerit ; hi e
nido discedunt y ad volandum tantum apti sunt.
Corps oblong,, peint de diverses couleurs.
Tête arrondie, quelquefois huppée.
Bec robuste,, nu à la base, convexe, comprimé
latéralement ; mandibule supérieure dentée
et crochue vers le bout; l’inférieure plus
courte, retroussée et aiguë à sa pointe.
Narines arrondies, ouvertes, situées près des
plumes du capistrum.
Langue courte ,. triangulaire, lacérée à sa
pointe. Bouche ' ciliée.
Cou médiocre.
Ailes â penne bâtarde très-courte ; 2e. ou 3 e.
rémige la plus longue de toutes.
Cuisses posées hors l ’abdomen ; jambes totalement
emplumées.,
Pieds tétradactyles; trois doigts devant, un
derrière ; les extérieurs unis à leur base ; pouce
posé sur le tarse, au niveau des antérieurs, portant
à terre sur toutes ses articulations.
Queue â douze rectrices.
Les Pies-grièches habitent dans tous les pays,
fréquentent les forêts, les arbres et les buissons ;
. se nourrissent d’insectes et de petits oiseaux. L e
mâle nourrit sa femelle quand elle couve et partage
l ’incubation. Les petits naissent aveugles,
sont appâtés dans le n id , et ne le quittent qu’en
état de voler. .
* L a ■ Pie-grièche ècorcheur. i . L. Collurio.:
L. Dorso griseo ; rectricibus duabus intermediis
uni.coloribus ; vittâ per oculos riigrâ ; rostro pedibus
que nigris.
. Dos gris ; les deux rectrices intermédiaires
d’une seule couleur ; bande oculaire noire ; bec
et pieds noirs. (P l . i- jo .jîg . 1.)
Le nord et le midi de l’Europe possèdent
cette espèce, ainsi que le Sénégal, la partie méridionale
de l ’A frique er même Pondichéry ;
mais là , son. plumage a éprouvé quelqu’alté-
rarion.. Elle n’entre point dans.les grands bois,,
mais elle en fréquente la lisière, suit les grandes
haies et se plaît sur les grands buissons. Son v o l
est court'er peu élevé ; elle a la faculté de contrefaire,.*
jusqu’à un certain p o in t l e cri des pe-
. ries: oiseaux, et même une partie de leur ramage..
Par cet artifice, elle les attire près d’elle , sur-tour
les jeunes, dont elle fait sa pâture; mais pour
lés tromper plus facilement, elle se cache dans,
l’épaisseur- d’un buisson ; ceux-ci, trompés par
cette imitation , se glissent.à travers le feuillage,,
et au lieu d’y trouver un oiseau de leur espèce,,
ils tombent au pouvoir de leur ennemû
Cette Pie-grièche place son nid dans les buis—
sons et les haies, à. la partie la plus touffue et la-,
plus élevée de terre, le compose en-dehors d’herbes
, de fibres de racines, et en dedans de plumes,,
de bourre et de laine. Sa ponte est de cinq ou six;
oeufs d’un blanc jaunâtre ou verdâtre, avec des.
taches et des points cendrés couleur de rouille..
Quand ces oiseaux voyagent, ils ne se réunissent
point en troupes, et chaque famille le fait iso*-
lément. Ils arrivent chez nous au printemps et
nous quittent à l’automne.
Le mâle a le dessus de la tête et du- cou d’un
gris plus ou moins bleuâtre; le bas du dos, le
croupion, les couvertures supérieures de la queue
et les jambes, cendrés ; le haut du dos* les scaoa-
laires et les couvertures des ailes d’un roux v if ;
une large bande noire sur chaque côté de la tête,
laquelle naît aux narines, passe à travers les
. yeux et s’étend vers l’occiput; là gorge-, lè devant
du cou, blancs ; la poitrine* le ventre et ses
.côtés, d’un roux rosé ; les pennes des ailes noirâtres,
les secondairesbordées de rouxen dehors