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L a forme de ce berceau présence le quart d’un
demi-sphéroïde creux, alongé par ses pôles d’environ
quatre pouces et demi de rayon, adhérant
par ses faces latérales au jambage et au châssis*
de la croisée, et par son équateur à la plate-
bande supérieure; son entrée esc près de cette !
place-bande, située verticalement, demi-circu- j
laire et fort étroite : tel étoic le nid observé par
Montbelliard. Le s mêmes nids servent plusieurs
années de suite, soit au même couple, soit à
d ’autres. L a ponte est de quatre à cinq oeufs
blancs. Les Hirondelles de cheminée vivent par
couples isolés pendant toute la belle saison ; celles
des fenêtres, au contraire, se tiennent toujours
en société, et présentent des attributs qui
leur sont communs avec les Martinets 3 par leurs
pieds pattus, par leur doigt postérieur qu’elles
peuvent tourner en avant. Comme eu x , elles
s’accrochent aux murailles et aux rochers, se
posent rarement à terre, hors l’époque où elles
s ’occupent de la construction de leur nid rampent
plutôt qu’elles ne marchent, volent par les
grandes pluies, et se réunissent alors en plus grand
nombre que de coutume. Elles se rapprochent
des Hirondelles de cheminée par leur gazouillement
, par leur familiarité, et en donnant à leur
nid. la même construction.
L a tête, le cou et le dos de VHirondelle de fe-
nêrre sont d’un noir lustré, à reflets bleuâtres ;
les pennes des ailes, brunes, avec des reflets verdâtres
sur leur bord extérieur ; mais les trois
pennes secondaires, les plus proches du corps,
ont leur extrémité bia'nche ; cette couleur est
celle du croupion, de la gorge, de tout le dessous
du corps, et du duvet des pieds et des doigts ;
la bouche est d’un rouge pâle.
L e noir de la femelle est moins prononcé, et
le blanc moins pur. L e jeune est d’un brun-noirâtre
sur toutes les parties supérieures, les ailes
et la queue, avec quelques foibles reflets sur le
dos ; gris sur la gorge et sur le devant du cou ;
blanc sur la poitrine, les parties postérieures, le
croupion et à l’extrémité de quelques pennes secondaires
, où cette couleur prend la forme d’un .
croissant. Brisson _, Ornith. tom. i . p, 48 a. n. 1.
Buffonj Hist. nat. des Oiseaux 3 tom. 6. p. 6 14.
pl, enl. n. 5 ^ i.jîg . 1 . U Europe.
L . 5 f . E.. P.. R . n .
* L ’H ir o n d e l l e s a l a n g a n e . 5. H. Esçulenta.
H. Corpore supra nigricante 3 subths albido ; rec-
tricibus omnibus apice albis ; rostrp nigro ; pedibus
fuscis 3 caudâ furcatd.
O L O G 1E.
L e dessus du corps, noirâtre ; le dessous, blanchâtre
; toutes les rectrices, blanches à leur
pointe ; le bec noir ; les pieds bruns ; la queue
fourchue. 9
Les habitans des Philippines ont imposé le
nom de Salangane â cette petite Hirondelle de rivage
, célèbre par les nids singuliers qu’elle sait
construire. Ces nids ont été comparés â ceux que
les Anciens appeloient nidsd*Alcyons ; maison est
certain présentement que les productions maritimes
qu’ils appellent ainsi, sont des polypiers ou
des loges de polypes qu’on désigne sous le nom
di alcyonium.
Les nids des Salanganes sont très-recherchés
par les Chinois et divers autres peuples de l’Asie*
et regardés comme un assaisonnement très-délicat
dans les mets. On n’est pas d’accord sur leur nature
, sur leur forme et sur les endroits où ils se
trouvent. Suivant des voyageurs, la matière dont
ils sont composés, est une écume de mer ou du
frai de poisson, qui est fortement aromatique,
et q u i, selon d’autres, n’a aucun goût. I l en est
qui prétendent que c’est un suc recueilli par ces
Hirondelles 3 sur l’arbre appelé calambouc ; d’autres,
que c’est une humeur visqueuse qu’elles
rendent par, le bec au temps des amours ; plusieurs
attestent que ces nids sont composés de
débris d'holochuries ou poissons-plantes ; enfin,
Koempfer. dit que ce n’est autre chose qu’une
préparation faite avec la chair des polypes. La
forme des nids que nous avons vus est celle
d’une vulve de coquille avec ses stries ou rugosités;
ils étoient attachés en forme de bénitiers
aux parois d’une caverne assez profonde,
creusée dans les rochers qui bordent la mer.
P o iv r e , observateur très-éclairé, et cité par
Montbelliard, nous assure, d’après des informations
prises chez les Malais, les Cochinchi-
nois et les Indiens sauvages des îles Philippines,
que ces nids sont faits avec du frai de poisson,
dont sont couvertes, aux mois de mars et d’avril,
les mers qui s’étendent depuis Java jusqu’au
nord de la Cochinchine, et depuis la pointe de
Sumatra à l’ouest, jusqu’à la Nouvelle-Guinée i
l ’est. Les Salanganes le ramassent, soit en rasant
la surface de la mer, soit en se posant sur le*
rochers où ce frai vient se déposer et se coaguler.
Comme, à l’époque de la construction du ni 1,
on a vu des fils de cette matière visqueuse pendant
au bec de ces oiseaux, on a cru qu’ils le
tiroient de leur estomac au temps de leurs
amours. Il ne doit plus rester de doute, puisque
P o ivre , ayant ramassé de ce f ra i, et l’ayant fait
O R N I T H O
sécher l’a trouvé sèmblable à la matière de leur
nid, .qui présente, par sa forme'^la moitié d’un
ellipsoïde Creux, alongé et coupé à angles droits
par le milieu de son grand axe. Son extérieur
est composé de lames très-minces, à peu p*rès
concentriques et couchées en recouvrement les
unes sur les autres ; l’intérieur présente plusieurs
couches de réseaux irréguliers à mailles fort inégales,
superposées les unes sur les autres, formées
pat une multitude de fils de la même matière
que les lames extérieures qui se croisent en tous
sens. On dit que ces oiseaux emploient plus de
• deux mois à sa construction : la ponte est de deux
oeufs blancs. Il paroît, d’après l’opinion de Geor-
oes Stonnton ( Amb. to China 1 , p. 19 0 ), qu’il
y a plus d’une eîpèce à!Hirondelle qui fait de ces
nids.
•La Salangane a toute la partie supérieure de
son plumage noirâtre ; l’inférieure blanchâtre ,
de même que l’extrémité de la queue; l’iris,
jaune: tel est l’individu décrit par Brisson et
par Buffon. Nous voyons dans le 2e supplément
au generdl Synopsis de Latham , la figure d’une
Salangane3 avec son nid , bien différente de la
i précédente. Elle a près-de quatre pouces et demi
de long ; toutes les parties supérieures, noires et.
à reflets brillans ; toutes les inférieures cendrées ;
i les ailes et la queue, noirâtres ; des pieds couverts
d’un duvet blanc. N e seroit-ce pas l’espèce dont
parle Stonnton ï Brisson3 Ornith. tom. 1 1 . p. ; 1 q.
n. x^ipl. 46. fig. 1. Bujfon 3 Hist. nat. des O iseaux
3 tom. 6. p. 68 2. Les Grandes-Indes.
L . 3 E.. P.. R . - ix .
[** L’H iu o n d e l l e d e Sib é r ie . 6,. H. Daua
l> rica. H. Supra c&rulea 3 subths alba; temporibus
I uropygioque ferrugineis ; rectrice extimà longis-
i .simâ j macula albâ inths notatâ ; pedibus fuscis.
Bleue en dessus, blanche en dessous ; tempes
.et croupion, ferrugineux; la dernière penne de
chaque côté de la queue très-longue et marquée
d’une tache blanche à l’intérieur ; pieds bruns.
Le célèbre naturaliste Pallas a vu cette Hirondelle
en Sibérie, sur les monts AIcaïs. Elle niche
dans les cavernes, et quelquefois dans les bâci-
mens abandonnés ; donne à son n id , qui est fort
grand, une forme hémisphérique, le construit
| de boue détrempée et sans aucun mélange d ’autres
matièrès : l ’entrée de ce nid est un canal
cylindrique, long de plusieurs pouces.
Un gris-bleu à reflets cuivrés colore.les parties
antérieures' du corps ; une teinte ferrugineuse
couvré le bas du dos, le croupion et les tempes;
L O G I E . S19
elle se prolonge sur les côtés de la tê te , et finie
par former un bandeau qui s’étend sur la nuque ;
le dessous du corps est d’un blanc sale, rayé de
noir ; les couvertures inférieures de la queue
sont d’un gris-cendré et terminées de noir ; ses
pennes, d’un noir luisant ; et les deux plus longues
ont une tache blanche oblongue sur leur
bord interne ; les primaires des ailes sont noirâtres,
avec une grande barre brune vers leur extrémité.
La raille de cette Hirondelle est un peu
plus grande que celle de notre Hirondelle do cheminée
; son bec est plus large et ses pieds sont
plus longs. Pallas 3 Voyage 2. p. 705. n. 19.
Buffon, édit, de Sonnini 3 tom. 55. pag. 197.
La Sibérie.
* * L ’H ir o n d e l l e t a p é r e . 7. H. Tapera. H.
Corpore supra fusco 3 subths griseo fusco ; abdo-
mine albo 3 rostro nigro ; pedibus fuscis.
L e dessus du corps, brun ; le dessous, d’un
gris-brun; l’abdomen, blanc; le bec, noir; les
pieds, bruns.
Les savanes et les plaines sont les lieux que
cette espèce fréquente plus volontiers au B ré s il,
à la Guyane et à la Jamaïque ; mais elle n.e reste
que pendant six mois dans cette île.
Son plumage est brun en dessus ; cette couleur
prend une nuance grise sur la g o rg e , le devant
du cou et la poitrine; un ton-noirâtre sur
les ailes et sur la queue,.dont les couvertures inférieures
sont blanches, ainsique le ventre et les
parties postérieures. Brisson3 Ornithol. tom. 2.
pag. 502. n. 10. Buffon 3 Hist. nat. des Oiseaux3
tom. 6. pag. 678. L 3Amérique méridionale.
L . $ j . E.. P.. R . 12.
* L ’H ir o n d r l l e t a c h e t é e d e C a y e n n e . 8.
H. Maculata. H, Corpore suprà3 alis caudâque fuscis3
subths albo3 maculis fuscis ’ rostro nigro 3 pedibus
fuscis.
L e dessus du corps, brun ; le dessous, blanc,
tacheté de brun ; le bec, noir ; les pieds, bruns.
{ p i - ' l y f ig - 1 -),..
Montbelliard présente cet oiseau comme une
variété de Y Hirondelle à ventre blanc, mais elle
est plus grande ; ce q u i, joint à la différence des
couleurs , fait'soupçonner qu’elle ne peut appartenir
à la même espèce. Au reste, on le trouve
à Cayenne, dans les mêmes endroits.
Il a le dessus du corps, les pennes alair§s et
caudales, d ’un brun uniforme sans reflets; le
dessous, blanc et parsemé de ..taches brunes,
ovales, plus serrées sur le devant du cou et sur