
présente sous diverses attitudes. Quand il pourchasse
les insectes et les mouches, sa principale
nourriture, il se tient caché dans l'épaisseur
d’un buisson, les guette au passage, les saisit
au vol et revient de, suite à son poste favori.
Son cri semble exprimer cha, cha, cha. I l ne
paroît pas très-sensible au fro id , car il passe
quelquefois l’hiver en Angleterre, et y reste
souvent jusqu’à Noël. On le rencontre non-seulement
en Provence, mais aussi dans la Guienne
et la Bretagne. Cette espèce construit son nid
au haut des genêts épineux, dans la partie la
plus fourrée, en compose l’extérieur avec des
tiges d’herbes sèches, auxquelles elle joint quelques
petits rameaux morts de ces arbrisseaux ;
l ’intérieur est garni de laine et de plumes. Les
oeufs sont au nombre de quatre ou cinq, d un
blanc un peu verdâtre et couverts de petits points
irréguliers, d’un brun-olivâtre et cendres, tres-
nombrèux et denses au gros bout, sur lequel leur
réunion prend la forme d’une zone.
L e mâle a la tête et le dessus du corps d un
cendré foncé ; les parties inférieures ferrugineuses,
avec des petits traits blancs, presqu imperceptibles,
chez l’individu avancé en âge ; le pli
de l’aile , le bord de l’aile bâtarde et le milieu
du ventre, blancs ; les couvertures^ supérieures-
des ailes, pareilles au dos ; leurs pennes et celles
de la queue, noirâtres et frangées de gris-obscur
3 les deux rectrices les plus extérieures de
chaque côté, blanches en dehors et a leur extrémité
chez des individus 3 c’est seulement la première
chez d’autres qui est de cette couleur. Les
paupières sont orangées et l ’iris est d un rouge-
jaunâtre dans les deux sexes3 les ailes sont cour-
- ■ te s , dépassent à peine l’origine de la queue, qui
est longue de deux pouces, et dont les huit pennes
latérales sont étagées, et les quatre intermédiaires
, égales entr’elles et les plüsüongues
de toutes. L a femelle diffère du male en ce qu elle
est, en dessus, d’un gris rembruni, plus foncé sur
la tête et d’un roux-clair en dessous du corps : des
individus.ont du roussâtre sur le dessus du corps.
Buffon, Hist. nat. des Oiseaux, tom. 5. p. 15 8.
pl, eril. n. 6 5 5. ƒ£. 1. f édit, du nom. Diction,
d’Hist. nat. tom: r i . p. 105). L ’Europe,
L . 4 7. E.. P.. R. n .
L a FAyVETTE TACHETÉE. S. Noevia, Latham-,
index, n. 29 , est une jeune Bergeronnette de
printemps, donnée mal-a-propos pour une Fauvette
par tous les auteurs, d’après la description
qu’Aldrovande fait de la bpurola ou boarina,
nom qui lui vient de ce qu’elle a l’habitude de
suivre les boeufs dans les prairies et les pâturages, ^
Quiconque a vu une jeune femelle Bergeronnette
de printemps sous sa première livrée, 11e peut
disconvenir que cet oiseau est Yavicula oblonga
du naturaliste italien, rostro etiam eîongo > ex
fusco rubescenti ; colore per totum dorsum et caput |
ex plumbeo cinereo et subluteo thixto ', gula et venter
totus candicant ; pectus verb nigris macuüs
distinguitur ; aU ex nigro lutescente alboque varia
; cauda longïuscula , nigra, a latere alba ■ ^
tibia et pedes nigricant. En effet, la taille de cette «
Bergeronnette est oblongue 3 le dos et la tête présentent
un mélange de gris de plomb et de jaunâtre
3 ces deux couleurs semblent ne former p
qu’une seule teinte 3 la gorge et le ventre sont ^
blanchâtres 3 la poitrine est jaunâtre et tachetée ;
de n o ir3 les ailes, en entier,, sont variées de
noirâtre, de jaunâtre et de blanchâtre 5 la première
couleur occupe le milieu de chaque plume 3
la deuxième est sur le bôrd des pennes secondai- |
res, et la troisième à l’extrémité des petites et des I
grandes couvertures 3 la queue est alongéé et ^
noire, avec ses deux pennes les plus extérieures
blanches de chaque côté. D e plus, si 1 on a égard
au genre de vie et au nid de la Boarina, 011 est
convaincu que c’est le même que celui de^ cette
Bergeronnette qui se tient toujours de préférence
dans les prés et les pâturages, y niche et se plaît
à la suite des bestiaux, habitudes totalement
étrangères aux Fauvettes.
Brisson n’a parlé de cette prétendue Fauvette
que d’après Aldrovande 3 cependant il s écarte
de sa description, en disant que les parties supérieures
sont variées de brun-roussâtre, cle jaunâtre
et de cendré. I l s’ est mépris en ajoutant ,
que les pennes des ailes sont bordées de blanc 3
mais s i, comme nous, il eût pu comparer au|
signalement le dessin en couleurs que l’ornithologiste
italien a fait de sa Boarina, il se seroïc ^
aperçu de sa méprise. En effet, le dessin la représente
telle qu’Aldrovànde 1 a décrite, et c estl
la fidèle image d’une )qmï\q Bergeronnette , avec|
tous les caractères qui distinguent son espèce,
comme d’avoir l’ongle postérieur alongé et droit, |
si ce n’est à sa pointe, qui est un peu inclinée 3i
la queue longue, égale à son extrémité, et non|
pas fourchue comme le dit Brisson 5 les dernièresI
pennes secondaires de l’a ile , presqu aussi longues
que les premières : cet attribut, ainsi que
celui-de l’ongle, ne se rencontre chez aucunej
Fauvette. . ‘ r '
Si Buffon eût comparé la description qu il fai'.
d’après Brisson, de sa Fauvette tachetée, à l ’individu
figuré sur la pl. enl. 5 8 1 , n. 3 , il se serait
aperçu que l’uu et l’autre n’ont aucun rapport,
'cependant cette figure est l’image d’une Fauvette
tachetée; mais ce n’est poinrcelle de la Boarina
des Italiens, ni celle de la Fauvette'tachetée du
texte ; c’est la figure de la Fauvette grise tachetee
' du Supplément à L’ Ornithologie de Brisson, et conséquemment
la Fauvette locustelle. On se trompe
encore tous les jours sur la S ylv ia o o Motacilla
ruvta ; car, dans ce moment, on voit au Muséum
d Histoire naturelle cette dénomination appliquée
à la Fauvette des joncs, qui est une espèce '
très-distincte. Brisson, Suppl, à l’ Ornith. tom. S.
p. 1 1 1. n. 8 2.
L a F a u v e t t e roüsseline. u . S. Frudceti.
S . Fulvo gr'iseà ; subtils rufèscente-alba ; tectrice
' prima hasi extàs albâ, dein rufescente; seconda ad
•apicem macula rufci cuneifôrmi instrucpa , tertia
apice solo fulva; iiridibus fus c is; rostro supra
fusco , subtils fiavescente ; pedibus flavescente-
plumbeis. }
D ’un gris-fauve en dessus ; d’un blanc-rous-
sâtre en dessous 5 la première rectrice blanchâtre
à sa base extérieure, ensuite roussâtre ; la seconde
, avec une tache rousse, cunéiforme à sa
'• - base; la troisième, fauve à son extrémité seule;;
• le bec brun en dessus, jaunâtre en dessous 3 les
pieds d’une couleur de plomb jaunâtre.
Nous ne pouvons nous dispenser d’entrer dans
des détails que l’on trouvera peut-être minutieux et
fasddie'ux pour décrire cette Fauvette, que l’on
persiste à regarder comme une femelle ou une
jeune Fauvette grise, quoique Bechstein en ait
r fait avec raison une espèce distincte. Il est vrai
qu’elle offre de grands rapports avec la Grisette ;
mais l’ayant examinée avec la plus grande attention,
nous avons reconnu que la Roüsseline
ae distingue de l’autre (femelle ou jeune), i° . par
la nuance roussâtre répandue sur la plus grande
partie de son plumage 3 20. par une taille moins
- ' longue 3 50. par les yeux d’un brun foncé 3
4°. par la teinte de ses trois premières rectri-
ces 3 3°. par la proportion de la première et la
, quatrième rémige, qui chez elles sont égales,
tandis que chez les autres, la première est plus
îç longue que la quatrième. Qu’on ajoute à cela
que ses oeufs et son ramage diffèrent essentiellement,
comme on le verra ci-après. D e plus,
la Fauvette cendrée où Grisette niche dans nos
contrées et y est très-commune 3 la Roüsseline ,
au contraire, n’y fait que passer. Pour que celleci
fût la femelle ou un jeune de l’autre, il fau-
droit qu’elle eût vêtement pareil, ce qui n’est
pas , nous en ayant assuré sur un grand nombre
de ces femelles, à quelqu’âge que ce soit. Toutes
les Roussèlines que nous avons vues ne varient
entr’elles-qu’en ce que leur plumage est plus ou
moins roux , ce qui caractérise ici la différence
des- sexes. Nous les regardons donc comme des
individus d’une de ces' races constantes, que
Buffon appelle espèces très-Voisines, qui diffèrent
seulement par une taille plus ou moins
grande, par des couleurs d’une nuance plus ou
moins prononcée, plus ou moins étendue 3 enfin,
par quelques caractères particuliers, mais qui
tiennent à la même souche par un grand, nombre
de ressemblances communes.
Cette Fauvette a toutes les parties supérieures
d’un léger gris-fauve, un peu plus foncé sur la
tête 3 une ligne étroite d’un blanc-fauve qui
part des narines et passe au-dessus de l’oeil 3 les
paupières, de la même teinte 3 la gorge , d’un
blanc pur, ainsi que le mi ieu du ventre 3 la
poitrine et les flancs, d’un roux-blanchâtre 3 les
couvertures supérieures et les pennes des ailes,
d’un brun-foncé, avec une large bordure d’un
gris-roussâtre à l’extérieur des grandes couvertures
et des pennes secondaires, mais étroite
sur le côté externe des primaires 3 les couvertures
inférieures, d’un gris-blanchâtre 3 les pennes
caudales, d’un brun clair 3 les dix intermédiaires
bordées de roux en dehors 3 la première de chaque
côté, blanche à l’origine, ensuite roussâ-
rre du côté extérieur, et d’un gris-brun depuis sa
base jusqu’au-delà du milieu, d’un roux très-
clair le long-de.la tig e , et totalement de cette
couleur jusqu’au bout du côté intérieur 3 la
deuxième est d’un blânc-roussatre, plus foncé à
sa pointe, où cette teinte forme une espèce de
triangle , et elle se présente comme un trait à
l’extrémité de la troisième 3 les quatre pennes
du milieu de la queue sont terminées en pointe,
d’égale longueur, et dépassent les autres qui sont
un peu étagées 3 le dessous des doigts et les coins
de la bouche sont jaunes. L a femelle diffère peu
du mâle; sa couleur rousse est moins vive et
moins prononcée.
Nous n’avons point vu c.ette espèce en France
pendant l ’été 3 mais Bechstein l’ayant observée
en Allemagne dans cette saison, nous dit qu’elle
fréquente les endroits montagneux couverts de
broussailles et de buissons 3 qu’elle place son nid
dans une touffe de framboisiers ou d’épines noires
les plus sombres 3 que sa ponce est de quatre ou