
chanter. Il remue la queue de bas en haut, et la
porte souvent relevée. Hardi et courageux, il est
toujours en guerre avec les Tyrans pipiris y et
force les petits oiseaux de proie de s’éloigner des
endroits qu’il a adoptés, surtout dans le temps
des couvées.' Il place son nid sur des arbres de
moyenne hauteur ou dau$ les grands buissons,
en garnit la base en dehors de branches épineu-
neuses, et lui donne la. forme de celui de la
Grive draine. Sa ponte est de quatre ou cinq oeufs
blancs et parsemés de points roux, plus grands
vers le gros bout que partout ailleurs.
L e nom que l ’on a donné à cet oiseau, vient
. du talent qu’il a de contrefaire le cri et une partie
du chant des autres ; mais il ne ridiculise point
ces voix étrangères, comme paroîtroit l’indiquer
sa dénomination ; au contraire,'s’il les imite,
c’est pour les embellir. Ses cris, ses demi-phrases
dont il enrichit son ramage, déjà très-varié, lui
ont fait donner par les Aborigènes un nom plus
convenable et plus justement appliqué, celui de
Cincontlatolli y qui veut dire quatre cents langues.
Non-seulement il chante avec goût, sans paroître
se.répéter, mais il chante avec action , avec
âme ; il semble que les diverses positions où il se
trouve, que les diverses passions qui l’affectent,
aient leurs tons particuliers.
C e t oiseau a l ’iris jaune ; les sourcils blancs ;
routes les parties supérieures d’un gris-brun , tirant
au noirâtre sur les ailes, dont les pennes
primaires et secondaires sont blanches vers leur
milieu et à leur extrémité; quelques-unes des
couvertures supérieures présentent cette même
couleur, de même que le pli de l’aile ; le croupion
est gris-bleu; le dessous du corps, gris-
blanc ; la queue, brune, avec une grande tache
blanche vers le bout de ses pennes latérales. Des
individus ont les pieds de la teinte indiquée ci-
dessus ; d’autres les ont noirs.
L a femelle ne diffère du mâle qu’en ce qu’elle
est brune au lieu de gris, et que ses parties inférieures
sont d’un blanc sale.
Sur les indiyidus qu’on yoit à Saint-Domingue,
le dessus du corps approche plus du cendré,
et la couleur du dessous est plus pure>
Le Grand Moqueur a-le plumage plus rembruni
en dessus et d’un blanc plus gris en dessous.
On lui donne plus de grosseur et de longueur ;
cependant nous croyons, de meme que Soane
et Montbelliard, qu’il appartient à la même espèce
que le Moqueur proprement dit.
Enfin, nous regardons comme-une race particulière,
le Moqueur varié ou le Tjoupan de Fernandez,
s’il porte le plumage qu’on indique; ||
a le dessus du corps d’un gris-brun varié de noir
et de blanchâtre ; le dessous blanc, tacheté de
noir et de cendré ; du reste, il a la grosseur, la
forme et le chant des précédens. Gmelin, ïg L '
nat. n. to ( Turdus polyglottus ). Idem. n. io
( Turdus orplieus). Idem. n. n . ( Turdus do mi-
nicus). Brissony Ornith. tom. i . p. 166. n. ip,
Ibid. p. 1 6 1 . n. i j . Ibid. p. 2 8 4 . n. 5 8 ( Merle de
Saint-Domingue). Buffbn, Hist. natur. des Oiseaux
j tom. 3. p. 315. pl. en/, n. 518, fig 1
[ Grand Moqueur). Idem. [Moqueur), p. 325,
VAmérique septentrionale'.
L . 9. E .. P.. R . 12.
L e Moqueur cendré . 156. T. Gilvus.T. Su-
prà cinereus 3 subths albus ; remigibus nigriçante-
fuscis; rectricibus apice al bis ; rostro pedibusque
nigris.
Cendre en dessus; blanc en dessous; rémiges
d un brun-noirâtre; rectrices blanches à leur
pointe ; bec et pieds noirs.
On trouve ce Moqueur à la Guyane. Le dessus
de la tête, du cou et du corps est d’un joli cendré ;
les couvertures supérieures des ailes sont d’un
brun tirant au noirâtre, mais plus foncé sur les
primaires que sur les secondaires, qui toutes ont
leur bord cendré, de même que les couverures ;
la queue est pareille aux ailes, et les pennes sont
terminées par une marque blanche d’environ un
pouce de largeur sur les quatre premières, moins
grandes sur les suivantes et très-étroites sur les
deux intermédiaires ; les plumes du sommet de
la tête ont une petite ligne foncée le long de leur
t ig e ; celles des oreilles sont d’un gris-cendré
foncé ; les sourcils et routés les parties inférieures
sont blancs ; cette couleur prend une nuance
grise sur la poitrine et sur les flancs. Vieillot}
Hist. nat. des Oiseaux de ÜAmérique septentrionale
3 tom< 2. pl. 68 bis. 2* édit, du nouv. Dict.
d’Hist. natur. tom, 20. pag. 196. VAmérique
méridionale.
L . 8 -J-, E.. P.. R . 12.
L e Moqueur theuca. 157. T. Theuca. T. Supra
fusco alboque varius ; remigibus rectricibusque
apice alb'ts.
Tacheté de blanc et de brun en dessus ; rémiges
et rectrices4>lanches à leur pointe.
Cet oiseau, que Molina a observé au C h ili,
ÊSt doué, selon ce voyageur, d'un organe éclatant,
mélodieux et imitatif, d’un naturel extrêmement
v if ec d’une grande mobilité, lorsqu il
déploie tous les charmes et l ’étendue de sa voix ;
ce qui a donné lieu de le regarder comme le représentant
du Moqueur proprement dit dans l’A mérique
méridionale ; aussi l’historien du Chili
l’adonné pour uné variété de celui-ci; mais,
comme le dit Sonnini, l ’éloignement des lieux
où se trouvent ces deux oiseaux', les différences
assez remarquables dans leur plumage, quelques
disparités dans leurs habitudes et des dissemblances
dans la forme du nid, ne permettent pas de
les réunir : ils doivent, au contraire, faire deux
races distinctes.
Le Theuca a l’extérieur du Moqueur proprement
dit y et la grosseur de notre Grive ; la partie
supérieure du corps, parsemée de taches brunes
et blanches, et l ’iris, brun. Il garnit son nid
d’épines eii dehors, et lui donne; la forme d’un
cylindre, long d’un p ied , fermé partout, excepté
sur le cô té , où l’oiseau se ménage une petite
ouverture pour entrer et sortir. Cet biseau
a un goût particulier pour le suif, goût que l’on
n’a pas observé dans le Moqueur.
M. de Azara a décrit un Moqueur y qu’il appelle
Calandriay et Sonnini, dans la traduction
des Oiseaux du Paraguay, e tc., le donne pour le
même que le précédent,; mais comme la description
du Theuca est très-imparfaite , et que
sa partie historique n’esc pas complète, nous
croyons devoir traduire ici ce que M. de Azara
dit du Calandria.
C ’est sous ce nom que cet oiseau est connu au
Paraguay et à la rivière de la Plata, que les Espagnols
de ces contrées lui ont donné, sans doute à
cause du proverbe chanter comme une Calandre y
ce qui équivaut à chanter fort agtéablemenr.
Cette espèce est assez commune; l’on voit
souvent le mâle et la femelle entrer dans les
galeries et les maisons des habitations champêtres,
lorsqu’il n’y a personne, pour manger la
viande et le fromage qu’on y fait sécher. Au
temps de la ponte, ils écartent tous les oiseaux de
leur nid, qu’ils ne cherchent pas à cacher, et qu’ils
placent ordinairement sur un-opuntia ou sur un
buisson. C e nid est composé à l’extérieur d’une
couche épaisse d’herbes ordinaires et sèches, et
a l’intérieur de filamens et de racines; la ponte
est de deux ou trois oeufs, piquetés de brun sur
un fond d’un blanc-verdâtre mêlé de bleu.
Le Calandria est un oiseau silencieux, qui
ne chante que dans la saison des amours. Alors
le mâle se perche au haut des palmiers, des arbres
et des pieux des palissades , d’où il s’élève
presque verticalement d’environ six palmes ; il
commence ensuite à chanter, puis il se laisse
tomber doucement, les ailes ouvertes, et il continue
sa chanson à la même place d’où il est parti.
Il répète ce jeu pendant long-temps, en métrant
quelques intervalles entres ses sauts ; de sorte que
jamais il ne s’élève sans chanter, et qu’il descend
toujours à peu près sur la même ligne et en soutenant
son corps sur un plan horizontal. Quand
il continue son chant à la place où il tombe , il
ne fait aucun mouvement ni du corps ni des ailes,
et il se tait lorsqu’il passe d’un lieu à un autre.
Tout ce qu’on vient de lire convient parfaitement
au Moqueur proprement dit ou le Merle
de Saint-Domingue ; mais la description du plt>
mage du Calandria présente quelques différences,
ce qui fait présumer que ce sont deux races très-
voisines, susceptibles de s’appareiller et de produire
des individus féconds.
L e Calandria a dix pouces de longueur totale ;
toutes ses parties inférieures blanchâtres, avec
un peu de roux sur les côtés de la poitrine ; un
trait noirâtre sur les côtés de la tê te , qui sont
blancs ; le dessus de la tête et du cou, bruns ; le
dos et le croupion , d’un brun-roussâtre ; les couvertures
supérieures et les pennes de l’aile, noirâtres
; les grandes couvertures des ailes, blanches
à leur extrémité ; un liseré blanc occupe la moitié
de la 1 origueur des pennes extérieures; ce liseré
.est d’ un btun-roussâtro sur les .intérieures ; la
queue est brune, avec une grande tache blanche
â la pointe de ses quatre premières pennes, et
une tache aussi grande, d’un brun clair, à l’extrémité
de la cinquième; le bec et les pieds sont
noirs ; l’iris est couleur d’olive, Les jeunes ont
des points noirâtres sur les plumes du cou, et quelques
taches pareilles sur une partie des couvertures
alairés. Molina y Hist. nat. du Chil. p. 222.
n. 5 [Le Chili ). Latham y Index y n. 4 6. 2e édit, du
nouv. Dict. d’Hist. natur. tom. 20. pag. 2.97,
mal-à-propos sous le nom de Merle Thema.
L .. E.. P.. R.. 12.
* * * G e n r e .
F O U R M I L L IE R , Myrmothera. Turdus y Linnéc,
Latham.
Corpus subovatum y variis, coloribus pictum.
Caput•' subrolundum.
Rostrum basi altius quàm latum, rectum , sub-
validumy suprà connexum; mancibula superior ad
apicem emarginata curvataque ; inferiore apice
emarginata et recurvata.