Etats-Unis a de.si grands rapports avec le nôtre,
que nous le soupçonnons delà même espèce ; mais,
celui du Canada, dont parle M. Charlevoix ,
n’est ni ce dernier ni celui d’Europe. I l en esc
de même des Troglodytes de Buenos-Ayres et de
la Louisiane.
Notre Troglodyte a le dessus de la tête et du
corps d’un brun tirant un peu sur le roux et rayé
transversalement de brun pur; les joues tachetées
de blanc-roussâtre ; une tache pareille en
dessus de l’oeil ; la gorge , le devant du cou et
la poitrine, d’un blanc sali de toussâtre; le
ventre et les j.vnbes, d’urt brun-roussâtre et'rayé
transversalement de brun ; les couvertures supérieures
de l’aile pareilles au dos, rayées de brun ;
une petite tache ronde et blanchâtre à l’extrémité
des moyennes ; ses pennes, cendrées en
dessous, brunes en dessus, du côté interne, d’un
brun-roux en dehors et rayé de petites lignes
transversales; celles.de la queue pareilles. La
femelle diffère du mâle en ce qu’elle est un peu
plus petite, et que les raies sont moins nombreuses
ou moins apparentes. '
Nota. Les Troglodytes diffèrent des Fauvettesy
Pouillots y Roitelets y Motteux, Figuiers y e tc .,
avec lesquels on les a réunis, sous le nom gé-
• ‘neriqtie de Sylvia y en ce qu’ils ont le bec entier y
les ailes courtes et la queue susceptible de rester
■ relevée ; ce qui a donné lieu d’en faire un genre
particulier et distinct dans la i c édirion du nouveau
Dictionnaire d*Histoire naturelle. Brisson,
Ornith. tom. $ . p. 4 1 5 . n. 1 4 . Buffon y Hist. nat.
des Oiseaux y tome 5 . p . 3 $ 3 .pl» enl. n.-6yi. f ig . 2.
VFurope.
L . 5 | . E .. P.. R . 12.
L e T r o g l o d y t e a r a d a . 1 8 0 . S. Arada. S.
Rufo-fusca ; nigricante transversïm striata ; subtils
albida ; sub 0culis macula nigrâ y albo punctatâ ƒ
genis colloque inferiore fusco-rufis ; rostro recto y
nigro ; pedibus flavicantibus.
D ’un roux-brun, rayé transversalement de
noirâtre en dessus ; blanchâtre en dessous ; tache
noire, pointillée de blanc sous les yeux ; les
joues et la partie inférieure du cou , d’un roux-
brun ; le bec droit, n o i r l e s pieds jaunâtres.
{ p i . 1 8 0 , f g . 3 . )
Parmi les petits musiciens de la Guyane,
Y Arada est mis au premier rang. Son ramage,
dit Buffon , d’après les observations de Sonnini,
est des plus brillant ; il répète souvent les
sept notes de l’octave, par lesquelles il prélude ;
il dé^le ensuite différens airs, modulés sur un
• grand nombre de tons et d’accens différens, tou-
joùrs mélodieux, plus graves que~ceux du rossig
n o l, et plus ressemblans aux sons d’une flûte
douce: on peut même assurer que le chant de
\'Arada est en quelque façon supérieur à celui
du rossignol ; il est plus touchant, plus tendre et
plus flitté. Il a de plus une espèce de sifflet, par
lequel il imite parfaitement celui d’un homme
qui en appelle un autre.
h'Arada est solitaire, vit seul dans l’épaisseur
des bois éloignés des habitations. L ’espèce n’en
paroît pas nombreuse, et elle fuit les environs
des lieux habités.
h'Arada y comme presque tous les oiseaux les
meilleurs chanteurs, porte une livrée ternë et
sombre ; il a le dessus de la tête et du cou d’un
brun foncé, légèrement teinté de roux ; le dos,
les couvertures supérieures des ailes, leurs pennes
et celles de la queue, rayées transversalement
de brun ou de noirâtre ; les côtés du .cou,
noirs et tachetés de blanc; le devant de cètce
partie, la gorge et le haut de la poitrine, roux ;
le reste de la poitrine et les parties postérieures
d’un blanc sombre.
Buffon rapproche de y Arada ua autre individu,
qu’il regarde tomme une race distincte,
ou peut-être même une espèce voisine. C e t oiseau
lui ressemble par la longueur et la forme du
be c , par celle de la queue, par la longueur des
pieds et par quelques plumes blanches mêlées
dans les plumes du cou ; il a aussi la grandeur,
. a très-peu de chose près, et la même forme de
corps ; mais il en diffère en ce qu’il a l’extrémité
du bec plus crochue, la gorge blanche, avec un
demi-collier noir en dessus, et que son plumage
est d’une couleur uniforme, et non rayé de lignes
brunes comme celui de l'Arada. Latham a classé
. Y Arada parmi les grives ; sous le nom de
Turdus cantans. Buffony Histoire natur. des Oiseaux
j tom. 4. p. 480. pl. enl. n .jo 6 .f ig . 1. La
Guyane.
L . 4. E .. P.. R . 12.
* L e T r o g l o d y t e d ’ h i v e r . 18 1 . S. Hyemalis.
S. Capite nuchâque fuscis ; corpore supra fusco y
nigro transversïm striato; supercilïisy gutturey collo
subtus pectoreque albidis, rufescente transversïm
lineatis ; rostro recto supra nigrescente y subtus
albido; pedibus incarnatis.
L a tête e t , la nuque, brunes ; le corps , en
dessus, de cette couleur et rayé transversalement
de noir ; les sourcils, la g o rg e , le dessous
du cou çt la poitrine, blanchâtres, avec des li-
.„ e s transversales roussârres ; le bec, droit . noirâtre
en dessus, blanchâtre en dessous ; les pieds,
couleur de chair.
C e Troglodyte, queTon trouve dans les Etats-
Unis , la Nouvelle-Ecosse et le Canada, a de si
grands rapports avec le nôtre dans son plumage,,
ses formes, son chant et son genre de v ie , que
nous le regardons comme une race très-voisine,
' s’il n’appartient pas à la même espèce. C e t oiseau
arrive au centre des Etats-Unis à l’automne,
et y reste dans les hivers doux. Il fréquente le
revers avancé des fossés, des ravines, les vieilles
souches déracinées, les petits buissons et les
broussailles des lieux aquatiques. On le voit souvent
dans les habitations rurales , où il se cache
dans .les piles de bois ; mais à la fin de l’hiver, il
se retire dans le nord.
Il a la tête et le dessus du cou bruns, de
même que le manteau et les parties postérieures,
sur lesquelles cette couleur est rayée transversalement
de noir ; ce s raies sont, sur le dos . t e r minées
par de petits points d’un blanc sale; on
remarque aussi des points pareils vers le. bout de
quelques couvettutes supérieures des ailes, dont
i’extréniité est noire ; leurs pennes ont des raies
transversales alternativement noires et jaunâtres,
et sont terminées de noirâtre, a 1 exception des ^
trois secondaire^ les plus' proches du corps ; les,
sourcils, la gorge, le devant du cou et la poitrine
ont des lignes transversales très-fines et
roussâtres,sur un fond blanc terne; les cotés du
corps, en dessous des ailes , sont tachetés de
brun obscur, de noir et de blanc sale ; le ventre
et les parties postérieures présentent des ondes
transversales fuligineuses, d un brun fonce ec
blanches ; la queue est .très-courte et rayée comme
les pennes alaires; les deux pennes extérieures
sont un quart de pouce moins longues que les.
autres; U; bec est droit, grêle et long d’un demi-
poucè ; l’iris est couleur de noisette claire. La
femelle ne diffère du mâle qu’en ce qu elle n a
pas de points blancs sur les ailes, W'iLon, A mène
an Ornith. pl. 8-fig. 6. z c édit, du nouv. Dict.
d’Hist. nat. tom. 34. p. 5 14 .
' L , 3 E.. P.. R. ta .
* L e T r o g l o d y t e a e d o n . 18 1. S.-Sylvia
aedon. S. Supra fusca , .nigro striata; corpore
subtus griseo , lineis transversis, obliteratis ; alis
caudâque cinereo striatis ; rostro su.barcu.ato,
fusco ; pedibus /lavescente-albis.
Brun en dessus et strié de noir ; le dessous du
corps gris, avec des lignes transversales oblitérées
; les ailes et la queue, rayées de gris ; le b ec ,
un peu arqué et brun; les pieds, d un blanc-
jaunâtre.
C e Troglodyte, comme celui d'Europe, se
plaît près la demeure de l’homme ; il suffit,
pour l’y fixer, de lui procurer-les commodités
qu’exige la position de son nid : alors on peut
être certain de l’attirer dans un jardin ou tout
autre endroit, et que, si on ne détruit pas sa
couvée, il viendra tous les ans y nicher et y passer
toute la belle saison. Les Américains le pro-
- tègent avec raison ; car c’est le seul oiseau chanteur
qu’on rencontre dans les' villes des Etats-
Unis. Son ramage est aussi fo r t, aussi sonore
que celui de notre Pinson [Fringilla c&lebs) , mais
plus moelleux, plus étendu et plus varié; d'où
lui est venu le nom de Rossignol, sous lequel il
est connu dans le nord de l’Amérique. Une calebasse
ou une petite lo g e , que les Américains
appellent little house (petite maison ) , est le réduit
où il construit son nid ; à défaut, il le fuit
dans un tronc d’atbre ; enfin, tout ce qui est dos
lui convient. Des filamens de racine, de là
bourre, de la mousse, des herbes fines et des
plumes, sont les matériaux qu’il entasse sans
art, ainsi que la plupart des oiseaux qui établissent
dans un trou le Berceau de leur jeune famille.
La ponte est de six à huit oeufs blancs ou
couleur de chair, avec des taches d’un rouge
pourpré. L e bec de cet oiseau est long de sept
lignes, et un peu arqué Vers le bouc; le dessus
de la çête, du cou et du corps est d’un brun obscur,
rayé transversalement de noir ; les plumes
du bas du dos sont tachetées de blanc vers le milieu;
mais on n’aperçôit les taches qu en soulevant
ces plumes; les couvertures supérieures et
les pennes des ailes ont des petites zones noires
et grises ; la queue est pareille, alongée et cunéiforme
; la gorge et le milieu du ventre sont gris ;
•le reste des parties inférieures est de la même
teinte , avec des lignes transversales d’un brun-
noirâtre ;les couvertures inférieures des ailes sont
rousses 3 celles de la queue, d'un gris-blanc, ec
rayées irrégulièrement de noir. La femelle ne
diffère du mâle qu en ce que ses couleurs sont plus
ternes ; les jeunes lui ressemblent.
Cette espèce est répandue dans toute l’Am é rique
septentrionale, depuis le Canada jusqu a
la Louisiane. C ’est d’elle dont parle le P. Char-
le vo ix , sous le nom d e Roitelet dit Canada, que
l’on y appelle Rossignol, et dont il est question
dans la Gaspéste du P. Leclerc, et enfin l’oiseau
du médecin de .Québec, qui a mandé à Salerue