N a t ines silicées à la base dil bec, ou un peu
lunulées ou arrondies, closes en devant par une
membrane et à ouverture ronde par-devant.
Langue courte, large et fendue à sa pointe.
Cou très-court.
Ailes longues, la première rémige la plus
alongée de toùtes.
„ Cuisses posées hors l ’abdomen ; jambes totalement
emplumées ; tarses courts, nus ou emplumés.
Pieds tétradactyles, trois doigts devant, un
derrière ; les extérieurs réunis à leur base ; le
pouce posé au bas du tarse, sur le même plan
c]ue les antérieurs, cerclant le juchoir et portant
à terre sur toute sa longueur.
Queue le plus souvent fourchue, égale chez
quelcjues-uns, et à rectrices terminées en pointé
aigue. .
Les Hirondelles se trouvent en tout pays ; les
unes habitent dessous les toits des maisons * les
- autres dans les rochers ; toutes quittent -à l’automne
les régions froides et y reviennent au
printemps. Elles se nourrissent d’insectes, prin- ,
cipalement de ceux qui sont ailés, et les avalent
vivans. Elles nichent une ou deux foi^dans l’an-
• n é e ; les unes font leur nid avec art dans les
cheminées, contre les rochers et les murs; les
* autres dans les trous des collines sablonneuses et
escarpées, ou dans un arbre creux. Leur ponte
est de quatre ou cinq oeufs, ordiiydrement blancs.
L a mère appâte ses petits dans le nid y et ceux-ci
ne le quittent qu’en état de voler.
A. 12 R e c t r i c e s .
L ’H ir o n d e l l e g r ise d es r o c h e r s , u H.
Montana. H. Corpore supra cinereo 3 subtus ru-
fescente ; rectricibus , duabus intermediis excepùs3
latere inferiore macula ovatâ albâ notatis; rostro
digitisque ni g r is ca udâ subfurcatâ.
L e corps cendré en dessus, roussâtre en dessous;,
toutes les pennes latérales de la queue,
avec une tache blanche et ovale , sur leur bord
intérieur ; le bec et les doigts noirs ; queue un
peu fourchue.
On rencontre cette Hirondelle dans les A lp e s ,
dont elle ne descend dans les plaines que ppur
chercher sa nourriture, ce qu’elle fait de compagnie
avec Y Hirondelle de fenêtre ; mais on la
reconnoit facilement à son vol beaucoup plus
lent. Elle arrive en Savoie vers le milieu d ’avril,
et le plus., grand nombre disparoît dès le 15
d’août : les individus qu’on yoit à la-fin de septembre
et au mois d’o ctobre, sont des traîneutj
retardés par leur dernière couvée.
Toutes les plumes du dessus de la tête et du
corps, les pennes., les couvertures des ailes et de
la queue sont bordées de roux sur un fond gris
rembruni, moins foncé sur les deux rectrices
intermédiaires ; les latérales ont une tache blanche
et ovale sur leur bord intérieur ; cette tache
ne se voit que lorsque la queue est étalée ; le
dessous du corps est roux ; cette teinte prend un
ton gris sur les flancs ; un duvet gris , varié de
brun, recouvre les pieds.
L 'Hirondelle de rocher ( Hirundo rupestr'u)
qu’a décrite Scopoli, et que l’on a isolée spécifiquement,
nous paroît faire partie de l’espèce
précédente , comme variété d’âge ou de sexe,
attendu .qu’elle se, trouve dans les mêmes en-
• droits, et ne diffère qu’en ce que le dessus du
; corps est,d’un gris de souris, et que le dessous
est blanchâtre. Buffonj Hist. nat. des Oiseaux,
tom. G. p . 641, Scopoli, Ànn. i .p . 1 6 7 . n. 2;;.
. ( Hirundo rupestris. ) L ’Europe.
L . 5 E.. P.. R. 12.
L ’H ir o n d e l l e d e r i v a g e . 2. H. Riparia. II.
Cinerea j gulâ abdomineque albis ; pedibus midis>
postice plumosis restroque nigricantïbus ; caudâ
urcatâ.
Cendrée ; la gorge et l'abdomen , blancs;
les pieds nus, emplumés par-derrière, noirâtres,
de même que le bec ; queue fourchue. ( P l. 1 5 4.
fg - ?•)
O n confond quelquefois cette Hirondelle avec
. la précédente, parce que leur plumage présente
de grands rapporcs, mais ce sonc .deux espèces
distinctes; Celle de rivage arrive en France un
peu plus tard que les autres et en part plus tôt;
mais l’on assure qu’elle est sédentaire à Make.
EU e construit son nid dans les terrains sablonneux,
et préfère ceux qui sontcoupés à pic, à
quelque distance de l’eau. Ces Hirondelles creusent
elles mêmes les trous avec leurs ongles plutôt
longs que courts, et parfaitement appropriés
à ce genre, d’ouvrage. L ’endroit où esc placé le
nid est souvent à une profondeur de deux pieds,
et le boyau qui y conduit est ou tortueux ou en
droite ligne ; elles s'y introduisent en volant,
sans s’accrocher sur les bords. C e nid est composé
de paille, d’herbes entassées sans ordre,
avec .des plumés au centre. L a ponte est de cinq
ou six oeufs d’un blanc uniforme. On a remarqué
que si on les inquiète, elles ne reviennent pas
aux mêmes endroits., l ’année suivante. Leur voi
O R N I f H
est très-rapide ; la race qui .habite l’Amérique
septentrionale, ne diffère de celle d’Europe qu’en
ce que ses pieds sonc lisses et un peu plus longs.
Toutes les parties supérieures sont d’un gris
de souris, de même qu’une espèce de collier sur
le bas du cou ; les pennes alaires et caudales,
brunes ; le reste du plumage esc d’un blanc terne,
plus pur sur la gorge et sur l’abdomen ; le duvet
qui couvre le tarse par-derrière est brun. Le mâle,
.selon Schwenckfeld, est d’un gris plus sombre
que la femelle et a le menton d’une teinte jaunâtre
; mais ces différences ne les caractérisent
pas tous, car on en voit un grand nombre chez
lesquels elles n’existent pas. Brissonj Ornithol.
tom. 2. p. 5 oG. n. 12. Buffon j Hist. nat. des
Oiseaux j tom. G. p. 63 2. pl. enl. n. 643. fig- 2..
L’Europe.
L . 4 | . E.. P.. R . 12.
L’Hir o n d e l l e d e c h em in é e . 3. H. Rusv
tica. H. Corpore supra nigro-c&rulescente ; subtus.
albido ; froute gulâque castaneis ; rectricibus late-
ralïbus macula albâ notatis ; rostro nigro j pedibus
nigricantïbus ; caudâ f urcatâ.
Le corps d’un noir-bleuâtre en dessus ; blanchâtre
en dessous ; le front et le haut de la gorge,
couleur de marron ; les rectrices latérales marquées
d’une tache blanche ; le bec noir ; les
pieds noirâtres ; queue fourchue. (Pl. 1 33. 3.
Hirondelle domestique. )
Les cheminées des habitations rurales dans
lesquelles on ne fait pas de feu pendant toute, la
belle saison, sont celles que cette Hirondelle
préfère pour y nicher ; ce qu’elle fait aussi dans
les cheminées des v illes, lorsqu’elles sont dans
le même é ta t, mais plus rarement ; c’est de
toutes nos Hirondelles, celle qui se montre , au
printemps, le plus tôt dans nos climats, et celle .
qui les'quitte le plus tard. Elle esc si attachée à
sa cheminée, qu’elle y revient tous les ans, et
construit, peu après son arrivée, un nouveau
nid qu’elle place au-dessus de l’ancien ou à côté, ■
si le local le permer. Elle lui donne la forme
d un demi-cylindre creux, plus ou moins grand;
^j^pose l'extérieur de terre gâchée, mélangée de
paille et de crins qui sont doublés d’herbes sècHes
et de plumes. La ponte est de cinq oeufs blancs.
Le chant du mâle, qu’ il fait entendre longtemps
après le coucher et avant le lever du soleil,
est un gazouillement assez monotone, que les
Lrreçs exprimoient par les mots psithyrisein 3 ù-
tybrisein 3 -et les Latins par ces autres mots,
finsarej finfi/arare 3 fritinaire 3 minurisare. Elle
O L O G I E. 517
a , outre ce gazouillement, différens cris, celui
d’assemblée, celui du plaisir, ceux d’effroi et de
colère, et enfin celui par lequel elle avertit ses
petits des dangers qui les menacent.
Elle a le front, la gorge et les sourcils d’une
teinte aurore, tirant à la couleùr de marron •; le
reste de la tête et le dessus du corps et du cou,
d’un noir-bleuâtre lustré; cette couleur n’est qu’à
l’extrémité des plumes, qui sont blanches dans
le milieu et cendrées à leur base ; les pennes des
ailes sont noires, à reflets bleuâtres et d’un brun-
verdâtre ; celles de la queue, noirâtres et à reflets
verts ; coures les latérales, marquées d’une tache
blanche vers le bout ; la plus extérieure de chaque
côté est plus longue d’un pouce que les intermédiaires
; la queue très-fourchue ; le b e c ,
jaune en dedans et sur les coins de la bouche. L e
mâle se distingue de la femelle par plus de vivacité
dans la couleur aurore et par une légère
teinte de rougeâtre sur les parties inférieures du
corps. Les jeunes ont des couleurs moins brillantes
, et les deux premières pennes de leur queue
dépassent de très-peu les suivantes. Brisson 3
Ornithol. tom. 2. pag. 48 G. n. 1. Buffon 3 Hist.
nat. des Oiseaux> tom. G.pag. 5q i .p l. enl. n. 5 43.
fie. 1. L’ Europe.
L . 6 | . E.. P.. R . 12.
L ’H ir o n d e l l e a c r o u p io n b l a n c ou d e
FENETRE. 4. H. XJrbica. H. Corpore supra nigro
CArul.es cente > subtiis albo ; rostro nigro j pedibus
ad ungues usque lanugine albâ tectis 3 caudâ
furcatâ.
L e dessus du corps d’un noir-bleuâtre ; le
dessous et le croupion, blancs ; le bec noir ; les
pieds couverts d’ un duvet blanc jusqu’aux ongles
; la queue fourchue. (P l. 13 3. fig. 4. Hirondelle
Cul-blanc.)
Nous venons de dire qu’une de nos Hirondelles
établir son domicile dans les cheminées ; celle-ci,
au contraire, préfère les rochers, les cavernes,
les encoignures des fenêtres, des grandes portes,
les entablemens et les saillies des corniches pour
y construire son nid avec de la terre, surtout celle
qui a été rendue par les vers, et que l ’on voit ça
et là dans les lieux nouvellement labourés ; elle
emploie aussi une sorte de boue qu’elle ramasse
avec son bec et ses pieds dans les chemins et sur
les bords des eaux stagnantes, surtout celles fréquentées
par les bestiaux. Elle gâche ces matériaux
et les pose avec son bec seul ; le milieu du
nid est fortifié avec des brins de paille et doublé
en dedans d’une très-grande quantité de plumes.