
mettre à découvert ; aussi le voit-on posé sur
les grosses pierres écartées de leur retraite ; mais
on ne l ’approche pas moins difficilement, et
rarement à<la portée du fusil , si on ne iè surprend
j dès qu’on s’avance un peu trop, il part,
v a s e poser sur une autre pierre, et choisit toujours
celle où il peut dominer sur tout,ee qui
l ’entoure.
. . L e mâle, dohé d’une voix douce, variée et
approchant de celle de la Fauvette à tête noire ,
est recherché pour la cage ; son gosier , est si
flexible, qu’il s’approprie promptement léchant
des autres .oiseaux et les airs de-nocre musique.
C ’est un peu avant l ’aurore et au coucher du
• soleil qu’il déploie toutes les beautés de son ra-
roàge, q ui, pendant le jour, n’est plus qu’un
gazouillement; mais si, dans le milieu de la
nuit, on approche une lumiète de sa cage, il se
met aussitôt à chanter.
L ’extrême défiance de ce Mer,le lui fait recher-
cherjes lieux les plus inaccessibles pour mettre
en sûreté sa nouvelle famille ; aussi choisit-il un
trou de rocher pour y placer son nid, et l’atra-
che-t-il au plafond d’une caverne. C e n’est pas
sans courir beaucoup de risques et éprouver de
grandes difficultés qu’on peut parvenir à sa cou-
- vée. L à , un nouveau danger attend le ravisseur;
car cet oiseau, aussi courageux que défiantÉ la
défend avec opiniâtreté, et tâche surtout de l ’aveugler,
en portant ses coups de bec directement
aux yeux. Sa- ponte est composée de quatre ou
cinq oeufs d’un bleu-verdâtre.
C e Merle se trouve sur les monts Ourals, sur
les Alpes , dans les montagnes du T y r o l, du Bu-
g ey, de la Suisse, de^ l’Autriche, etc. ; étant
voyageur, il n’y paroît qu’au mois de mai et les
quitte à l’automne pour se retirer en Italie , en
Espagne et dans les îles de l’Archipel. Il a été
confondu par des auteurs avec le Corms infaus-
tus ( notre Geai boréal) , mais c’est une espèce
distincte, et qui n a avec celui-ci aucuns rapports
• dans son plumage et ses moeurs. Un beau bleu
uniforme colore la te te , le cou, la gorg e , les
petites couvertures des ailes, et borde l’extérieur
des pennes, q ui, dans le reste, sont noires-;, la
poitrine et les parties postérieures sont orangées ;
la queue a ses deux pennes intermédiaires noirâtres
; les autres rousses : tel est le mâle sous
son habit de noces. Il a , apfès la mue et en
hiver, un plumage pareil à celui de sa femelle;
pendant la belle saison de sa première année, il
a la t e t e l a gorge et le cou d’on cendré très-
foncé, avec des petites taches roussâtres; le dos,
- le croupion, les scapulaires, les petites couver-
tûrésdes ailes, la poitrine, le ventre, les jambes
variés de noirâtre, de brun et de roussatre ; les
couvertures de la queüe, rousses ; les supérieures
grandes et moyennes des ailes, noirâtres et bordées
de roussâcre ; les pennes pareilles. Le jeune
mâle, avant sa première mue , a son plumage
varié de brun, de blanc, de roux et de-gris-; les
plumes de la tête-, du cou , en arrière, du dos
tachetées de noir et pointijlées de blanc ; celles
des couvertures des ailes et leurs pennes bordées
de blanc sur un fond brun ; la gorge, le devant
du éou, là poitrinë et les autres parties postérieures
d’un blanc un peu sale, bordé de brun •
cette couleur forme un demi-cercle à l ’extrémité
de chaque plume.; le bec et les pieds, sont-bruns.
La femelle a le dessus de la tête , le derrière
du cou, les ailes et les deux pennes intermédiaires
de la queue, brunes ; les plumes du corps roussâ-
trés et bordées de brun. Brisson , Ornith. tom. 2.
p. a ; 8. Buffon, Hist. nat. des Oiseaux, tom. 3.
P- *551. pl- enl. $61. Linnée y édit: 1 3 (Lanïus
infaustus , «.25 ). Ibidem , n. 114 { Turdus saxa-
tilis ). U Europe.
L. 7 g E.. P.. R. 12.
L e M e r l e R O S E . 4 1 . T. Roseüs. T. Subincar-
natus ; c'apite, • ali s caudâquè nïgris ; occipite
cristato ; rostro incarnatOy basi nïgricante; pedi~
bus tubescentibus.
Un peu incarnat ; tête, ailes et queue noires ;
occiput huppé ; bec couleur de chair; pieds rougeâtres.
( P l. i 76. n. 4. )
C e Merle joint à un beau plumage des qualités
bien plus précieuses ; car il est un grand destructeur
de sauterelles, dont il dévore chaque jour
un nombre incroyable dans diverses contrées de
l’Orient ; aussi étoit-il regardé par les Anciens,,
qui l ’appeloient Seleucide, comme une faveur
des dieux, lorsque les sauterelles, fléau plus redoutable
pour les productions de la terre que la
grêle et les^ tempêtes, dévastoient leurs campagnes^
Encore présentement, les Arabes,, les
habitans du M ogol et d’Alep invoquent, par des
pratiques superstitieuses, le Samarmar ( nom
qu’ils donnent à ce Merle),, de venir au secours
des récoltes attaquées par des myriades dé sauterelles
; enfin les Turcs , aux yeux desquels c’est
un- oiseau sacré, ne veulent pas qu’on, le tue en
leur- présence.
C e Merle, comme nos É tourneauxavec lesquels
il a des rapports dans- ses habitudes et son
naturel, se plaît avec les troupeaux, se pose
même sur d’autres animaux, pour chercher dans
leur poil les insectes qui s’y cachent, et qui se
logent même dans leur peau. D e même que les
Étourneaux y il vole en troupes et fait, son nid
dans des trous de rocher. Outre les sauterelles, il
se nourrit de divers autres insectes,. surtout de
ceux qui vivent dans le fumier, e t , à leur défaut,
il mange des baies et des fruits tendres. On
neconnoît pas son ramage, mais selon Forskaël,
il a un cri qui s’entend de fort lo in, et qui semble
exprimer tr 3 try tr.
On rencontre cette espèce dans l'es parties les
plus froides et les plus chaudes de notre continent.
Forskaël l’a rencontrée sur le sol brûlant
de l’Arabie, dans les campagnes d’A lep , aux
mois, de juillet et d’août ; M. Levaillant l’a vue
en Afrique, à la hauteur du' 24e. degré sud ;
Pallas l’a trouvée dans les contrées de la Sibérie,
sur les bords montueux de l’Irtich, où elle niche ;
des troupes assez nombreuses ont parcouru le
Piémont et la Provence en l’an 18 17 ; elle vit
aussi sur les montagnes de la Laponie.; elle, est
commune sur les bords de la mer Caspienne,
près d’Astracan, tout le long du Volga, et passe,
chaque année, en grandes troupes dans la partie
méridionale de la Russie ; enfin, on voit quelquefois
dé ces Merles dans nos provinces septentrionales
et en Angleterre, mais ce sont des
individus égarés.
Le mâle a la tête parée d’une huppe, qui sé
jette en arrière comme celle du Jaseur; cette
huppe, la tê te , le cou , les pennes des ailes et
de la queue sont noirs, et à reflets verts et
pourprés ; cette couleur se termine sur le milieu
du haut de la poitrine, qui e s t , de même que
le ventre, le dos , le croupion et les petites couvertures
des ailes, de deux'teintes roses, l’une
claire, l’autre plus foncée; on remarque quelques
taches noires sur le dos, et que la plupart
des plumes scapulaires et du croupion sont un
peu salies de brun clair à leur pointe ; les couvertures
de la queue, les plumes qui sont proches
du. poignet de l’a ile , celles des jambes et des
flancs, sont d ’un noir à reflets verdâtres et terminées
d’un rose fané ; celles du dessous de l’aile
sont noires et bordées de blanc. La femelle est
un peu plus petite que le mâle, porte une huppe
moins haute et moins fournie, et a le. cou , les
pennes des ailes et de la queue d’un, noir te rn e ,
et la teinte rose beaucoup moins vive. Le jeune,
qui né prend qu’à sa seconde année les belles
couleurs des adultes, est gris et blanc en dessous,
et chez lui la couleur rose est remplacée par du
brun clair. Brisson3 Ornith. tom. 2. p. 2 5o. n. 20.
Buffon y Hist. nat. des Oiseaux'3 tom. 3. p. 3 48.
pl. enh • 2 5 r. VEurope,
L . 8. E.. P.. R. 12.
* * Le M erle d’A mérique. 42. T. America-
nus. T. Corpore suprà nigro nitente ; subths nigro
pallido ; rostro pedibusque fiavis.
Dessus du corps d’un noir brillant ; dessous
d’un noir pâle ; bec et pieds jaunes.
Brisson, qui a décrit ce Merle 3 ne nous indique
point la partie de l’Amérique qu’il habite.
I l est, en dessus, d’un noir brillant et à reflets
violets, et en dessoussans reflets et sans éclat ;
lés pennes des ailes et de la queue sont noires,
et les pennes primaires ont leur extrémité rous-
sâtre. Nous soupçonnons que cet oiseau est plutôt
un Troupiaie qu’un Merle. Brisson, Ornith. tom. 2.
p. 308'. n. 5 1. Buffon y Hist. nat, des Oiseaux y
tom. 3. p. 3 91 .
L .. E.. P.. R . •i2./
* * L e M erle a aigre tte s . 43. T. Arcuatus.
T. Suprà. spadiceus ; superciliis3 loris y mento ,
çrissoy genis arcuque gutturis albis.y caudâ rotun-
datây versus apicem nigrây apice albâj rostro
pedibusque plumbeis.
Châtain en dessus; sourcils, lorums3 menton
, couvertures inférieures de la queue, joues,
l ’arc de la gorge, blancs; queue arrondie, noire
vers son extrémité et blanche à sa pointe ; bec
et pieds plombés.
C e Merle de la Chine a le dessus du corps
d’un brun-rougeâtre ; les sourcils, le haut de la
gorge , les couvertures inférieures de la queue,
blancs ; le devant du cou et la poitrine, rougeâtres
; cette teinte blanchir sur le ventre ; les
joues et un croissant sur le derrière du cou sont
noirs ; une petite touffe de plumes molles et
blanches,se fait remarquer derrière chaque oeil;
la queue est arrondie, noire vers son extrémité
et terminée de blanc. Latham3 Synopsis, tom. 2.
part. 1. p. 73. n. 34. Crescent thrush. 2e édit, du
nouv. Dict. d’Hist. natur. tom. 20. p. 249. La
Chine.
* * L e M erle aux ailes courtes . 44. T.
Brachypterus. T. Corpore cinereo-fusco; alis abbre-
viatis ; caudâ cuneijormi y longâ ; rostro pedibusque
nigric antibus.
Corps d’un brun-cendré ; ailes courtes ; queue
cunéiforme,-longue ; bec et pieds noirâcres.
L a Nouvelle-Galles du sud est la patrie de ce
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