
O n rencontre cette espèce dans les taillis, les
bosquets, et quelquefois dans les roseaux. L e ramage
du mâle a une soute d analogie avec celui
de l’effarvatte. Bechstein le dit plus suiv i, plus
continuel que le chant du rossignol ; c’est pourquoi
il nomme cet .oiseau bastard nactigall (rossignol
bâtard). Quand il chante, il se perche
ordinairement sur une branche sèche et isolée,
tend le cou et enfle considérablement la gorge.
Ses cris d’amour et de colère semblent exprimer
dague j dague s fidhoi 3 fîdhoi ; et celui de l in -
quiétude peut se rendre par les syllabes grey rc >
re> re> re> re3 prononcées d’un ton aigre. Elle
construit son nid dans les buissons élevés, le place
a l ’angle des branches, et souvent à six ou sept
pieds de terre; les matériaux quelle emploie sont,
pour l’intérieur, l’écorce blanche de bouleau ou
des herbes de cette couleur, des coques de chrysalides,
et pour l’intérieur, le duvet des plantes et
des herbes fines. Sa ponte est de quatre ou cinq
oeufs de couleur de chair, avec des taches rares,
noires ou 4’un rouge sombre. '
Cette Fauvette a le dessus de la tê te , du çou
et du corps, d’un gris-cendré olivâtre , inclinant
au vert sur le croupion ; toutes les parties inférieures,
d’un jaune pâle, tendant au gris sur les
flancs; les sourcils, les paupières et 1$ pli de
l ’a ile , jaunes ; les grandes couvertures des ailes,
d’un gris-brun et bordées de gris-olivatre ; .les
pennes des mêmes couleurs, avec une large bordure
blanche en dessous ; les dernières secondaires
, frangées de blond à l’extérieur ; les pennes
de la queue, pareilles en dessus aux primaires
des ailes et grises en dessous ; la première, sur
chaque cô te , d une nuance plus claire et bordee
de blanchâtre; les couvertures inférieures des
ailes, d’un blanc lavé de jaune ; les plumes des
jambes de cette teinté et grises. L a femelle diffère
du mâle par un jaune plus pâle, presque
blanc "sur la gorge et sur le milieu du ventre ;
par une teinte plus terne sur le dessus du corps.
L e jeune mâle lui ressemble avant sa première
mue, et la jeune femelle, à la même époque,
est grise en dessus, blanche en dessous, avec
une foible nuance de jaune sur le çou et sur les
côtés de la gorge. Cette espèce est connue par
les oiseleurs de Paris, sous le nom de Fauvette
de roseaux. L e bec est aplati jusqu’au-delà du
milieu comme celui d’un gobe-mouche ; la langue
est jaune, coupée carrément à son extrémité
et terminée par trois .soies roides et
courtes ; la bouche, large et couleur de citron
; l’oeil grandf d’un brun sombre, entouré
d’un cercle jaunâtre très-étroit ; le front un peu
aplati. Bechstein, Tasschenb. Deuî. tom. $.p. 175.
si7. 10. [Sylvia hïppolais.) ae édit, du nouv. Dict.
d’H-ist. nat. tom. 11 . p . 200. VEurope. '
L . 5 E.. P.. R . 12.
L a F a u v e t t e bab illard e. 7. S. Garrula. S.
Supra, cinereo-jusca ; subtus aiba ; vertice , tem-
poribusque maris obscurioribus; rectricibus fuscisj
extima marguie tenuiore alba ; rostro nigro ; pedibus
plumbeis.
D ’un brun-cendré en dessus ; le dessous du
corps, blanc ; le verrex et les tempes du mâle,
d’une couleur plus sombre ; les rectrices brunes ,
la plus extérieure blanche sur son bord ; le bec
noir ; les pieds couleur de plomb.
Les endroits les plus épais et les plus solitaires
des taillis de trois ou quatre ans sont ceux où. se
plaît cette espèce, dont le mâle, sans sortir de sa
retraite favorite , fait entendre un ramage qui a
une certaine analogie avec celui de l’effarvatte.
Comme il ne met presque point d’intervalle entre
les reprises, c’est probablement de ce chant,
presque continuel, qu’est venu le nom de babillards
que Buisson lui a imposé, et qui lui convient
mieux qu’à l’oiseau auquel BufFon l ’a appliqué
dans le texte de sa Fauvette babïLlarde3 qui est, ce
qu’on ne peut trop répéter, lagrisette de Brisson
et de la pl. enl. Toutes les deux jettent le même
cri bjiej bjie} ce qui tend encore à les confondre. L a
véritable Babillarde fait son nid au milieu d’un
buisson le plus, touffu , le place à trois ou quatre
pieds de terre, et lui donne plus de profondeur et
d’épaisseur que les autres fauvettes. A des tiges
d’herbes grossières, jetées négligemment à la base
et sur les contours, succèdent des herbes plus fines,
entrelacées d’un peu de laine. Sa ponte est de
quatre à six oeufs blancs, glacés d’un gris très-clair,
pointillés d’olivâtre et de noir sur le milieu, avec
des taches de la même couleur, nombreuses et
irrégulières vers le gros bout. Les oeufs indiqués
par BufFon et par Latham ne sont point ceux de
cette Fauvette.
L e mâle a toutes les parties supérieures d?un
joli gris qui incline au brun, et qui est plus sombre
sur la tê te , en dessouset derrière l’oe il; les
parties inférieures sont blanches; cependant cette
couleur n’est pas uniforme sur toutes; elle est
pure sur la gorge et sur le devant du cou , tend
un peu au gris sur les côtés de la poitrine et du
ventre, et prend un ton roux vers l’anus ; les
petites couvertures des ailes sont brunes, de
même que les grandes, donc le bord esc d’un
gris-roussâtré leslnférieures sont d’un blanc B
peu roux; les pennes primaires, brunes frangées
de gris-cendré à 1 extérieur er de blanc ep
dessous, du côté interne; les secondaires, bordées
de gris-roussâtre en dehors:; les dix pennes intermédiaires
de la queue, d’un gris-brun, et
d’une nuance plus claire en dehors ; la plus exte-
- térieure de chaque côté est blanche sur son bord
externe, à sa pointe et en dedans, le long de la
tia e , ensuite cendrée ; la suivante est terminée
par une petite tache blanche, K H encore
remarquer à l’extrémité de la troisième et de la
quatrièmechez les individus peu avances en âge.
g La Femelle diffère si peu du mâle, qu on peut
aisément les cônfondre ; cependant celui-ci a la
I tête d’un gris plus foncé, qui de plus incline au
bleuâtre sur son sommet , lorsqu’il est vieux ; tel
;■ eSr le Sylvia dumetorum : enfin, le blanc de la poitrine
I nid dans le creux abrité cl’un rocher, car elle
se rapproche davantage du gris. Les= jeunes
ont la 1ère et le dessus du corps d’un gns-
■ cendré uniforme ; les parties inférieures d’un
blanc pur, AU’exception des flancs, quisont d un
gris très-clair.
Nous regardons la Sylvia sylviella de Làtham,
figdrée dans cette Ornithologie, pl- 1 15, ' dp I
K sous le nom de Fauvette Sylvie, comme un individu
de cette espèce. Brisson, Ornithologie,
;• tom. 3. p.' 584. ». 7. Buffon, B u t . nat. des
Oiseaux, tom. j .p . 1 5 j .p l . enl. 580.f ig .} .
L . 4 7. E.. P.. R , 11 .
L e P ég o t ou F a u v e t t e des A lpes. 8. S.
Alpina. S. Grisea; gulâalbâ, fusco maculatâ ;
tectricibus alarum'nigricantibus, apice albis ; re-
migibus fuscis ; caudâ furcatâ ; rectricibus intùs
ad apicem macula rufescente notatis ,* rostro supra
nigro, subtùs basifiavescente; pedibus fla-
vescentibus.
Grise en dessus ; gorge blanche et rachetée de
brun ; rémiges brunes ; queue fourchue ; rectrices
des ailes noirâtres, blanches à la pointe ;
tectrices marquées d’une tache roussâtre à l’intérieur
, vers leur bout; bec noir en dessus, jau-
; narre à sa base et en dessous ; pieds jaunâtres.
( Pl. 1 1 6 , flg. ; , sous la dénomination tres-im-
i’ propre d’ Alouette des Alpes.)
Le nom que nous avons conservé à cette fau-
■ ' vette, est celui qu’elle porte dans le Haut-Com-
minge. I l vient de p é e , q u i,e n langue vulgaire
; du pays, signifie un imbécille. Elle habite les
Pyrénées et les Alpes, où elle se tient ordinairement
sur les pointes les plus élevées er les plus
r solitaires des montagnes arides. Elle place son
paroîc craindre le vent du nord, lui donne une
forme circulaire, et le compose de mousse et de
gramen. Sa ponte est de cinq ou six oeufs verts.
On trouve aussi le Pégot sur les hautes montagnes
de la Perse. Il est en triple emploi dans la
1 1 e édition du Systema Nattira de Linnée, sous
les noms de Motadlla alpina, de Sturnus collaris
et de Sturnus maurïtanus ; Eatham 1 a décrit dans
Son ïndex, sous les deux dernières dénominations
; dans son Synopsis, sous celles de Col-
• lared stare, Persian starl'ng er d’Alpine warbler:
Bechstein et Meyer en’ fout un genre particulier,
o sous le nom d'Acçentor.
C e t oiseau a le dessus de la tête et du cou
' d’un gris-cendré, q u i, sur le dos, est varie de
brun ; la gorge tachetée de cetce couleur, sur un
fond blanc;’ la poitrine pareille à la tê te ; les
parties postérieures, variées de gris plus ou moins
blanchâtre et de roux; les couvertures inférieures
de la queue, et les supérieures des ailes, rachetées
de noirâtre et de. blanc ; les pennes abrite
s , brunes ,• avec une’ bordure extérieure blanchâtre
aux primaires et roussâtre aux secondai-
- rês ; les couvertures supérieures de la queue,
brunes, et frangées de gris-verdâtre et de rous-
sâtrè,!; ses pennes ; terminées par une tache de la
dernière teinte sur leur côté intérieur. L a femelle
diffère du mâle, en ce que ses couleurs
sont un peu plus tetnos. Buffon, Bist. nat. des
Oiseaux , tom. 5. p. 156. pl. en!, n. tS d .fig . I .
La Daourie , la France et l ’ Italie.
L . 6 { . E.. P.. R . 12.'
L a F a u v e t t e b r u n e t t e . yc S. Fuscescens. S.
Fusco • grisea.; subtùs cinerea ; caudâ subtùs ni-
grâ , cuneatâ y rostro nigro , tnargimbus basique
mandibule inférions corheo;pedibus flavescentïbus.
L e dessus:d’un gris-brun ; le dessous cendré;
la queue noire en dessous et cunéiforme ; le bec
- noir, avec la base et les bords de sa partie inférieure
couleur de corne ; les pieds jaunâtres.
C e t oiseau, que l’on trouve dans le Languedoc,
et que M. Bâillon conserve dans son cabinet,
a , dans son ensemble, des rapports avec la
Fauvette pitchou; mais il en diffère particulièrement,
en ce qu’il 11’a aucun vestige de ferrugineux
sur son plumage , ni de blanc dans l’aile et
à la queue ; de plus, ses proportions et dimensions
sont un peu plus fortes, et.nous pouvons
assurer que c’est une espèce distincte. I l a toutes
les parties supérieures d’un brun-gris, ritant un
peu, sur la tête, à la couleur d’ardoise ; la gorge