
les pennes de la queue, noires ; les deux intermédiaires,
entièrement de cette couleur ; les
deux suivantes, blanches sur leur bord extérieur,
depuis leur origine jusqu’au milieu ; toutes, les
autres, de cette couleur dans les trois quarts de
leur longueur et à leur pointe.
C hez la femelle, le capistrum et un trait au-
dessus de l’oeil sont d’un blanc sale ; la tête et le
dessus du cou, d’un gris un peu roussâtre; le haut
du dos est roux ; le bas de cette partie et le croupion
sont g r is ; les ailes, brunes; la queue est de
la même couleur, et du reste pareille à celle du
mâle ; les parties inférieures sont d’un blanc sale,
avec des lunules brunes sur lés côtés du cou, sur
la poitrine et les flancs. Elle a , dans sa première
année, des lunules d’un brun-noirâtre sur le dos
et le croupion, lesquelles disparoissent à mesure
qu’elle avance en âge : on remarque des lunules
pareilles sur les scapulaires et sur les couvertures
supérieures de la queue, qui disparoissent en
même temps que les autres.
L e jeune mâle diffère peu de la femelle ; il est
sur la tête,, le dessus du cou et du corps, d'un
brun-rôu5sâtre,avec des taches d’une teinte sombre
j d’ùn blanc-roux, ondé de brun, sur les côtés
du cou , la poitrine et les flancs.
L ’Ecorcheur varié de Brisson ( Lanïus collurip
variusj v ar., de Gmelin) n’est point la femelle
de cette espèce , mais une jeune Pie-grièche
rousse; et l’individu figuré sur la pl. enl. de Buffo
n , /?, 3 1 ,./% • ,!, sous le nom de Pie-grièche
rousse, est un Ecorcheur femelle. Les descriptions
de Gmelin et de Latham manquent d’exactitude
£n ce que le dos n’est gris que sur sa partie
inférieure, et qu’il n’y a que les deux.pennes
du milieu de la queue qui soient d’une teinte
uniforme ; enfin le bec n’est point .couleur de
plomb j mais noir. Le signalement du mâle, que
fait Sonnini, est exact ; mais il se trompe dans
celui de la femelle, puisqu’il appartient au jeune
mâle. Enfin, Frisch a présenté la femelle de
Y Ecorcheur pour celle de la Pie-grièche rousse
[pl.' 6 1 yfîg- inférieure ). Il paroît que ce natura-
raliste ne connoissoit pas le mâle, car il n’en
parle pas. Brisson, Ornith. tom. i .p , 1 5 i . n. 4.
Buffon, Hrsf, nat. des Oiseaux , tom. 1 .p , 304.
p l, enl. n. 3 a . fig. 1 . VEurope et P Afrique.
L . 6 m E .. P.. R. i l .
L à P iE-g r iÈc h e -GRISE; 2. L, Excubitor. L.
Dorso cano ; alis nigris , macula albâ • rectricibus
lateralïbus al bis ; rostro pedibusqus nigris,
P o s grisâtge; ailes noires, avec une tache
blanche ; rectrices latérales de cette couleur ; bec
et pieds noirs.-( P l. l y i . f y . jdfryki
Cette P ie :grièche j, répandue dans toute l’Eu-
rope, très-commune en France, où elle reste
toute l’année, se tient dans les bois pendant
l ’é té , fréquente les plaines et s’approche des habitations
pendant l ’hiver. Elle place son nid
tantôc dans des embranchemens et fourches des
arbres d’une futaie solitaire, tantôt dans les haies
touffues et épineuses, en compose l’extérieur de
fo in , de petites racines fibreuses et de mousse
entrelacés ensemble, et y fait encrer, en les tordant,
les petits rameaux des branches voisines
pour former sa base et son assiette j-elle en garnit
l’intérieur de plumes, de duvet et de laine,
répandus avec profusion. L a ponte est de quatre
à six oeufs d’un gris-blanc, tachetés de vert-olive
pale et de cendré. Les petits naissent nus et 11e
sont jamais couverts de duvet.
Ces oiseaux se tiennent en famille pendant
l ’automne et l’hiver; cettè division en famille,
fait qu’on reconnoît de loin ces Pies-grièches ;
on les reconnoît encore â leur cri aigu troui,troui}
qui s’entend de fort loin, et qu’elles répètent sans
cesse lorsqu’elles sont perchées au sommet des
arbres ; et enfin à leur v o l, qui se fait de haut
en bas et de bas en haut, par élancemens successifs
et par ondulations. On les voit presque
toujours perchées â l’extrémité des branches les
plus hautes et les plus isolées des arbres et des
buissons, position que semble exiger leur manière
de chasser ; car, volant avec difficulté,
elles ne rencontrent plus d ’obstacles pour s’élever
dans les airs et se mettre au-dessus de leur
proie, de manière à fondre sur elle et à la forcer
à s’abattre sur la terre, où elle est â l’instant saisie
et dévorée. C ’est de cette manière qu’elles parviennent
à attraper les petits oiseaux ; elles-* se
nourrissent aussi de souris, de mulots et d’autres
petits quadrupèdes , ainsi que d’insectes.
Le haut de la tê te , le - dessus du cou et du
corps sont d’un gris-cendré clair ; les scapulaires
en grande partie, blanches ; la large bande noire
des Cotés de la tête part de l’angle du bec,
passe au-dessous des yeux et se termine sur les
côtés de la gorge, qui est blanche, de même que
le devant du cou, la poitrine et les parties postérieures
; un cendré clair couvre les petites couvertures
des ailes; les grandes sont noires ; leurs
pennes de cette couleur, mais les primaires ont
du blanc à leur origine, et les secondaires, à leur
extrémité ; les pennes intermédiaires de la queue
soi).t de cette couleur â lçur base et.en$uite noires;
les trois plus prochès de chaque côté ont plus de
blanc vers leur extrémité, et ce blanc s’étend
d’autant plus, que la penne est plus éloignée du
centre ; la deuxième est entièrement blanche en
dehors et marquée de noir dans son milieu, et
. ]a plus extérieure de chaque côté totalement
blanche.
La femelle est un peu plus petite que le mâle,
et en diffère par un gris plus clair sur le dos, par
quelques lignes demi-circulaires d’un brun pâle
sur la poitrine, qui néanmoins disparoissent dans
l’âge avancé, et qui sont très-prononcées chez
les jeunes avant leur première mue. Brisson,
Ornith. tom. 1. pi 1 4 1 . n. 1. Buffon, Hist. nat.
des O isea u x tom . 1. p. 296. pl. enlum. n. 445.
L’Europe.
L . 9 i . E .. P.. R . n .
L a P i e - g r i è c h e g r i s e a f r o n t n o i r . 3.
L. Minor. L. Cinereus ; gulâ albâ ; pectore et ab-
domine roseis ; fronte , lineâ oculari, caudâ, rostro
pedïbusque nigris.
Cendré ; gorge blanche ; poitrine et abdomen
rosés; fron t, bande oculaire , queue, bec et
pieds, noirs.
On voit cette espèce en Espagne, en Italie
et quelquefois aux environs de Paris, où elle
niche. On la distingue facilement de la précédente
à son-vol rapide, droit et soutenu, â un
tri différent et â son habitude de se poser souvent
à terre, soit sur une pierre, soit sur une petite
monticule ; de se réfugier,.lorsqu’elle est inquiétée,
sur la lisière des bois, ou de ne se tenir que
dans le milieu d’une plaine ; â sa manière de s’y
reposer, restant, pour ainsi dire, immobile à la
place où elle s’a rrête, jetant autour d’elle un oeil
inquiet, s’enfuyant au loin dès qu’on l ’approche,
et à une telle distance, qu’011 la perd de vue.
Cette Pie-grièche niche sur les arbres ; sa
ponte est de cinq ou six oeufs oblongs, d’un
blanc-verdâtre , et entourés vers leur milieu de
points brun-olivâtres et gris-cendrés.
Une bande noire qui est sur les cotés de la
tete, s’étend sur le front ; le reste de la tête, le
dessus du cou , le dos, les scapulaires et les couvertures
supérieures des ailes sont d’un cendré-
bleuâtre, qui est plus pâle sur le croupion ; le
bord de l’aile est blanc ; ses grandes pennes sont
noires^avec une tache blanche vers leur origine ;
cette couleur couvre la gorge et prend une foible
nuance rosée sur les parties postérieures ; les qua-
tre pennes ’du milieu de la queue sont noires;
les hu ir autres pareilles, avec du blanc vers leur
extrémité, qui' s’étend sur leur longueur, d’autant
plus qu’elles s’éloignent du centre ; toutes,
à l’exception de la plus extérieure de chaque côté,
sont égales entr’elles.
La. femelle diffère du mâle en ce que le noir
vdu front est moins étendu, moins pur ; celui des
ailes et de la queue plus terne, et l’on n’aperçoit
qu’une nuance rose sur le dessous du corps, L e
jeune, avant sa première mue, a les plumes des
parties supérieures grises et terminées de brun ;
le lorum et les oreilles, noirâtres ; toutes les parties
inférieures blanches, avec des petites raies
transversales sur les flancs, et les ailes noirâtres.
Buffon , Hist. nat. des Oiseaux , tom .i.p . 298.
pl. enl. n. 32 ( Pie-grièche d’ Italie ). L ’Europe.
L . 9. E,. P.. R . 12.
L a P i e - g r i è c h e r o u s s e . 4. L. Rut-ilus. L. Su-
prà tribus coloribus, subths rufescente albus ; fas-
ciâ oculari nigrâ; scapularibus totis, rectricibus
à basi ad medium, laterïbus apice albis ; rostro
pedïbusque nigris.
D e trois couleurs en dessus ; d’un blanc-rous-
sâtre en dessous ; bande oculaire noire; scapulaires
blanches; rectrices blanchés depuis leur
base jusqu’au milieu ; les latérales de cette couleur
â la pointe ;■ bec et pieds noirs. (P l . 18 2 ,
fig. 1 , sous le nom de Pie-grièche de Poméranie. )
Comme YpÉcorcheur> cette Pie-grièche a la
faculté de contrefaire les petits oiseaux, pour les
faire tomber dans ses serres. Elle est répandue
dans l'Europe, quitte à l’automne les contrées
septentrionales, et y revient au printemps pour
passer toute la belle saison. On trouve son nid
dans les buissons et les haies fourrés, situés dans-
les plaines,ousurles bords d’un taillis, et rarement
dans.les bois. Elle le construit avec les mêmes
matériaux que les précédentes, lui donne un peu
moins d’étendue , et là femelle y dépose cinq ou
six oeufs arrondis, d’un blanc-roussârre, avec des
taches et des points brun-roux et d’un cendré
pâle vers le gros bout. On la trouve encore en
Egypte et en Afrique , jusqu’au Cap de Bonne-
Espérance ; mais là , des individus y sont sédentaires
pendant toute l’année, et le climat n’a
apporté aucun changement dans leurs couleurs,
leur taille et leurs habitudes.
L a Pie-grièche rousse et Y Ecorcheur ont été
' tellement confondus par des auteurs , qu’il est
difficile de s’y reconnoît ré. 1 °. Gmelin a d’abord
donné la première pour une variété de la seconde,
et en a fait ensuite une espèce distincte, sous le
nom de Lanius pomeranus, d’après Sparmaon,