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mieux comparer qu’à un bec de lièvre double, surtout
dans le jeune âge où les défenses ne paraissent point
encore. Ce tubercule était recouvert d’une plaque cartilagineuse
parsemée d’aspérités ; une autre plaque
semblable tapissait aussi la mâchoire inférieure. La
plaque cornée d'en bas est fort épaisse et cordiforme ;
elle recouvre la partie antérieure de son maxillaire ,
ainsi que les dents rudimentaires. On ne peut pas
dire que ce soit proprement un cartilage; c’est plutôt
un amas de poils rudes , bien distincts sur les bords ,
moins dans le centre oii ils forment des papilles cornées.
La plaque qui recouvre le maxillaire supérieur
en avant est plus rude ; les poils sont moins saillans,
et au milieu les papilles sont beaucoup plus grosses
et plus séparées. II est probable que ces plaques ne
servent que dans lejeune âge et tombent avec le temps,
la supérieure surtout, lorsque les défenses poussent.
Notre individu avait la langue petite, très-charnue et
presque fixée dans toute son étendue; les lèvres munies
, sur leurs bords, de poils rudes et rares ; les
yeux petits, ovalaires et très-saillans ; les nageoires
peu grandes, lisses , offrant une dépression en arrière,
près de l’extrémité. La nageoire de la queue est
celle des Cétacés ; il paraît que dans l’individu adulte
elle est plus échancrée, et que ses lobes sont plus
alongés que dans le jeune âge.
La peau dans l’intervalle des poils et sous le ventre
est lisse et luisante comme celle des Dauphins l’épi-
* Les Dugongs sortent-ils de l’e.-m? vont-ils paiire .i terre? Celte peau
MAMMIFÈRES. 147
derme était épais. Le chorion très-tenace, de plus de
deux lignes d’épaisseur, recouvrait un lard blanc ou
grisâtre.
Dans les mâles , le pénis paraîtrait avoir quelques
légères différences selon l’âge. Ainsi, celui de notre
individu était rentré dans son fourreau ; le prépuce
formait un bourrelet séparé par une rainure en dessus.
Le gland en sortait alongé et pointu; le méat
urinaire se trouvait à l’extrémité de cette pointe ;
toutes ces parties étaient plissées transversalement.
Nous n’avons pu voir où se fixait le corps caverneux
, si c’était dans les chairs ou sur les os du bassin
rudimentaire.
L’estomac avait la forme d’une outre arrondie. De
l’endroit oii commençait le petit intestin, on voyait
partir de chaque côté deux autres petits estomacs
semblables à des coecums; le gauche un peu plus
considérable. L’estomac semblait se continuer plus
petit pendant quelques pouces , et le passage du pylore
était à peine indiqué ; puis l’intestin, d’une grosseur
uniforme dans toute son étendue, continuait ses
nombreuses circonvolutions. Arrivé au colon, qui
n’avait pas plus de volume que l’intestin grêle, on
voyait un coecum court, cordiforme ; les deux extrémités
intestinales s’y inséraient à la base, près l’une
de l’autre. Les estomacs et tout le tube intestinal
lisse ne semblerait-elle pas indiquer que non, el qu'ils mourraient, comme les
autres Cétacés, s’ils se trouvaient long-temps dans l’air? C’e.st une conjecture
que l’observation peut seule confirmer.
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