De la Race jaane du Grand-Océan.
Tous les navigateurs s’entendent parfaitement relativement
à celte race d’hommes; elle est, en effet,
tellement caractérisée par sa constitution physique,
qu’il suffit de l’avoir vue pour la reconnaître à l’instant
partout où on peut la rencontrer. Comme nous ne
considérons ici l’homme que dans ses rapports zoologiques
, laissant à la partie historique, que traite
M. le capitaine d’ü rv ille , le soin de le faire connaître
dans ses moeurs et ses habitudes, nous ne ré.
péterons ce que les voyageurs ont dit tant de fois que
lorsque notre sujet l’exigera rigoureusement. Nous
dirons seulement que nous avons observé la race
jaune à la Nouvelle-Zélande, aux îles des Amis, aux
îles Sandwich (dans notre premier voyage) , sur la
petite île de Tikopia et enfin au milieu des nombreuses
îles Carolines où elle a subi une légère variété dans
la teinte, variété dépendant du sol et de la latitude.
On sait que le peuple qui habite Taïli et toutes les
iles de la Société, les Marquises, l’île de Pâques,
se rattache à la même origine. L’opinion de Forster à
cet égard a été confirmée par les navigateurs qui lui
ont succédé ; mais n’ayant point vu nous-mêmes ces
dernières localités, nous nous bornerons à les citer.
leurs femmes, on ne distingue aisément les progrès de la rougeur. « L épi-
thète de jaune lui convient mieux que celle d’une localité quelconque
parce qn’on la trouve dans des divisions différentes du globe.
tîi
Voilà donc les débris de ce grand peuple disséminés
à la surface du globe, occupant, sur des sommités
isolées, un espace immense ( entre les 20® degré de latitude
Nord et 48® de latitude Sud, et les 112® degré
de longitude occidentale et 140® de longitude orientale),
se reconnaissant à sa constitution physique, à
ses moeurs et à son langage, caractères qui se modifient
selon les distances et les latitudes.
NOUVELLE-ZÉLANDE.
Cette grande terre, divisée en deux îles par le détroit
de Cook, reculée vers l’extrémité de l’hémisphère
austral, est habitée par les plus beaux individus
de la race jaune. Sa latitude, qui la soumet aux
variations atmosphériques des contrées tempérées de
l’Europe, donnant à ses habitans le développement
physique et la vigueur qui les caractérisent, il en résulte
une grande énergie morale qui fait du Zélandais
le peuple le plus remarquable de toute la mer du Sud.
Nous avons fait six relâches successives sur divers
points de la Nouvelle-Zélande, savoir ; la baie Tasman
, la baie Inutile ou Téra-Wili, la baie Houa-
Houa [Tolaga de Cook), la baieWangari ou des
Brèmes, la baie Shouraki [rivière Tamise de Cook)^
la baie des lies, et sur chacun de ces points nous avons
été à même de remarquer plusieurs centaines de naturels.
C’est d’après eux que nous donnons l’esquisse
suivante ;
Les Zélandais sont grands, robustes, d’une phy