rönne el habile d’autres lies ; c’est ainsi qu’ils ont la
coutume de porter des anneaux aux oreilles, et de se
percer quelquefois la cloison du nez pour y passer un
bâtonnet. Ils laissent flotter leurs longs cheveux sur
les épaules ; mais ils en allèrent la couleur au moyen
de la chaux qui leur donne une vilaine teinte rousse.
Leur tatouage est régulier et consiste en plusieurs
bandes transv'ersales sur la poitrine ; quelquefois on
en remarque aussi trois longitudinales sur toute la
longueur du dos.
11 y avait parmi les Tikopiens un habitant des îles
des Amis qui ne présentait aucune différence avec eux.
Nous n’en aurions rien su si on n’avait pas eu le soin
de nous en instruire. L'accident qui l’y avait amené
est important à connaître, et il nous servira à expliquer
naturellement la manière dont quelques-unes de
ces îles se sont peuplées. Nous en parlerons incessamment.
ILES CAROLINES.
Les nombreuses petites îles connues sous ce nom
sont éparses sur la vaste étendue de mer qui se trouve
comprise entre les 3® et 12® degrés de latitude Nord et
les 128® el 171® degrés de longitude à l’orient de
Paris. Comme la plupart de ces îles n’offrent aucun
port sûr aux grands navires, on n’y relâche que fort
rarement; mais la confiance et l’intrépidité des Caro-
linois, qui les portent constamment à venir reconnaître
les navigateurs qui traversent leur archipel,
peuvent dispenser jusqu’à un certain point d’aborder
chez eux, surtout lorsqu’on n’a pour but que de savoir
à quelle race ils appartiennent. Nous n’avons donc
jamais fait aucune relâche aux îles Carolines ; mais
nous avons parcouru plusieurs fois cet archipel, en
passant devant les îles Poulousouk, Poulouhot, Ta-
matam, Ollap, Fanadik, au milieu du groupe plus
éloigné dans le Sud-Est que les naturels nomment
Elivi. Nous avons côtoyé la grande et belle île d’Yap.
Partout nous avons communiqué avec les indigènes,
et de plus nous avons vécu à Guam avec un assez
bon nombre d’entre eux qui viennent chaque année
de Satahoual et de Lamursek pour y chercher du fer.
Dans cette étude de plusieurs centaines de naturels ,
nous avons reconnu et confirmé ce que Forsler n’avait
admis que comme une supposition, puisqu’il n’avait
pas vu ce peuple , qui appartient réellement à la race
jaune de la mer du Sud. C’est la même conformation
générale ; ce sont les mêmes traits , la même chevelure
flottante et lisse, plus belle ici parce que rien
ne l’altère. Leur taille, en général, est seulement un
peu moins élevée que celle des autres peuples du
Grand-Océan leurs analogues. Leur tatouage, à l’exception
de la figure qui ne présente pas cet ornement,
est des plus complets, surtout celui des chefs qui portent
incrustée dans leur peau la marque de leur puissance.
Un usage qui leur est commun avec quelques
autres peuplades, consiste à s’agrandir le trou qu’ils
font au lobe de l’oreille de manière à y pouvoir quelquefois
introduire le poing.