Il se compose de cent soixante-dix-neuf pages de texte
et de trente-six planches faisant suite aux douze que l ’Académie
a reçues p ré céd em m en t, et numérotées en conséquence
de 13 à 49. Il y avait en outre deux planches
d ’Otaries adressées à M. Geoffiroy-Saint-Hilaire, et quatre
de Poissons p o u r l’un de nous. Ces six dernières planches
ont été remises à leur destination.
Les trente-six premières contiennent plus de cinq cents
figures de Mollusques et de Zoophytes ou de leurs détails,
dessinées et peintes avec u n talent admirable, p a r M.
Sainson, dessinateur de l’expédition, d ’après les esquisses
et sous la direction de MM. Quoy et Gaimard. Ces n a tu ralistes
pensent q u e , dans ce gran d nombre de figures, il
n ’y a que vingt espèces co nnues, et que le nombre des
nouvelles est de cent quatorze, parmi lesquelles il s’en
trouve dont les caractères leu r paraissent suffisans p our
établir vingt nouveaux genres.
Il nous serait bien difficile d ’affirmer q u ’aucun de ces
cent quatorze animaux, la p lu p art si frêles ou si petits,
n ’a encore été représenté ou décrit dans les innombrables
ouvrages qui tra iten t en to u t ou en partie de zoologie.
Ce sera une recherche que MM. Quoy et Gaimard seront
en é ta t de mieux faire que personne, après leu r re to u r,
mais à laquelle il leur était bien impossible de se livrer
dans leur vaisseau ou sur les côtes désertes où ils ont
abordé. Q u ’il nous suffise de dire que bien p eu de leurs
figures ressemblent entièrement à celles que nous connaissons
, et qu’en supposant que quelques-unes soient identiques
avec celles qui o nt déjà paru, elles auront, au moins,
l’avantage de s’offrir sous u n autre état de développement
et de coloration.
Parmi les Mollusques céphalopodes, ils donnent une
Sépiole nouvelle; parmi les Pté ro p o d es , une H y a le , une
Cléodore et un Pneumoderme.
Leurs Gastéropodes nus consistent en trois G lau cu s,
deiLX Doris et deux nouveaux genres voisins des Pleuro-
branches ; ils se sont attachés à rep ré sen ter les animaux
de beaucoup de coquilles univalves, comme Parmacelles,
Hélices, Stomates, Turbos, Cyclostomes, Dauphinules,
Monodontes, Phasianelles, Trochus, Natices, Buccins, Mitres,
Ricinules, Murex, Rochers, Fuseaux, Volutes, Cônes,
Tornatelles, Porcelaines, Crépidules et C a ly p tré es, tous
genres dont on avait déjà observé les animaux, mais dans
des espèces différentes des leurs, et p our plusieurs, seulement,
sur des individus conservés dans la liqueur. I c i, au
c o n tra ire , on les voit dans toute leu r expansion et avec
leurs couleurs n a tu re lle s, malheureusement la p lu p a rt en
petites espèces ou sur de petits individus. Ils ont un beau
dessin de l’animal du genre Pavois de M ontfort, ou Parmo-
pbore de M. de Blainville. Ce qui nous a le plus frap p é s,
comme intéressant la science sous un po in t de vue général,
c’est un Gastéropode analogue à celui q u ’Adanson a p ré senté
sous le nom de Vermet, et qui habite un tuyau irré gulier
et fixé comme celui d ’une Serpule. Adanson était
jusqu’à présent le seul qui l’eût observé ; mais MM. Quoy
et Gaimard confirment l’exactitude de ce q u ’il avait
avancé. Parmi les Acéphales, on voit deux Ascidies et trois
Biphores, avec des observations suivies sur ces chaînes de
foetus ou de jeunes individus qui o n t ren d u ce dernier
genre si remarquable. Nos deux voyageurs annonçaient
dans leur lettre d ’envoi une bivalve qui aurait sans doute
vivement piqué la curiosité des naturalistes ; c’était laTri-
gonie avec son animal, mais malheureusement elle ne s’est
pas retrouvée , et il faut q u ’elle soit du nombre des