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trouve en Afrique. Pline le désigne plus spécialement
lorsiju’il dit qu’on trouve aux Indes des Sangliers
dont le front est armé de deux cornes semblables
à celles d’un veau, et qui ont en outre les
défenses des sangliers communs. Gosme-le-Soli-
tairc assure avoir vu cet animal et même en avoir
mangé. Valentyn, Bonlius, Séba, Thomas Bartholin,
Buffon et Pennant Font décrit et figuré d’une manière
plus ou moins inexacte. Cet animal est loin d’avoir les
jambes hautes, comme on s’est plu généralement à le
représenter dans d’assez mauvais dessins dont les premiers
furent faits par des personnes peu exercées ; il
est bas sur jambes, et a tout le port des petits Cochons,
surtout de ceux de l’Inde, à museau effilé.
La forme des Babiroussas est trapue et arrondie.
Leur tête est petite ; ils ont le museau très-pointu et
plus alongé dans la femelle que dans le mâle ; le boutoir
assez peu évasé, les narines terminales larges et
arrondies. La mâchoire inférieure, à cause du développement
du boutoir, paraît moins avancée que la
supérieure. L’oeil est petit, son grand angle se prolonge
en forme de larmier. L’iris est rougeâtre ; la
pupille est grande et arrondie, cependant nous l’avons
trouvée un peu oblique sur un individu. Les
oreilles sont écartées, petites, pointues, droites et
dirigées en arrière. Les dents canines supérieures
percent, comme on sait, la peau du museau, el se
recourbent au point de s’enfoncer quelquefois dans
les chairs du front. Les inférieures remontent verticalement
en soulevant un peu la lèvre supérieure.
Le corps du mâle, dans un état complet d’embonpoint,
est comme cylindrique ; celui de la femelle est
plus effilé en avant. Ces animaux ont quelque chose
du port du Rhinocéros. Les jambes , comprimées latéralement
, sont proportionnellement courtes et peu
fortes : les antérieures, qui offrent une légère torsion
, s’amincissent assez brusquement au genou, en
formant dans cette partie une espèce de saillie ; les
postérieures sont peu fléchies. Les pieds sont un peu
déjetés en dehors ; les ongles sont petits , arrondis,
bien séparés ; ceux des doigts postérieurs ne portent
pas ordinairement à terre. La queue, grêle, nue et
munie d’un petit bouquet de poils terminal, ne se
tortille point comme dans les Cochons.
La peau ru d e , épaisse, forme des plis dans plusieurs
parties du corps , notamment entre les oreilles
et sur les joues. Dans le mâle, le front est couvert
de petits tubercules rapprochés. La tête est brune
en dessus. Les oreilles sont couvertes, à leur base et
dans tout l’intérieur de la conque , de petits poils fins
et noirs. Tout le corps est parsemé de poils assez
ra re s, très-courts, sortant de petits tubercules ou
de plis qui contribuent à donner à la peau sa rudesse
, et la font ressembler un peu à celle de l’Hippopotame
ou de l’Eléphant. Tout le corps est d’un
brun sale ; le dessous du cou, du ventre, l’intérieur
des membres sont d’un rougeâtre assez vif. Une bande
dorsale, blonde, large d’un pouce à son origine,
prend au-dessus du cou et va se terminer près de
la queue ; elle est plus fournie de poils que les autres