de Tonga, consiste à se couper un ou deux des petits
doigts, dans l’articulation de la première phalange,
lorsqu’un de leurs proches parens est malade, dans
la croyance que ce sacrifice lui rendra la santé. Sur
dix individus, sept à peu près offrent cette mutilation.
Tous les chefs sont dans ce cas ; e t , ce qui est
encore plus barbare, on mutile ainsi de jeunes enfans
qui, sans aucun doute, ne peuvent pas donner leur
consentement à un acte aussi absurde.
En général, les jeunes femmes de Tonga sont assez
jolies. La fille du chef Palou avait quelque ressemblance
avec certaines statues égyptiennes. Ses bras et
ses mains étaient très-bien faits. Le sexe serait mieux
encore s’il ne coupait pas sa chevelure en la défigurant.
Quelques femmes avaient un tatouage blanchâtre
à petits points qui les rendait affreuses ; on le
croira facilement si nous ajoutons qu’il ressemblait à
la lèpre ou à des marques de petite-vérole.
ILES SANDWICH.
C’est dans le voyage de l’Uranie, avec M. le capitaine
de Freycinet, que nous visitâmes cet archipel
en 1819. Nos observations furent faites sur des milliers
de naturels des îles Owhyhi, Mowi et Wahou.
Comme à Tonga, un latitude qui n’est point trop élevée
permet tout le développement des forces physiques
; là , en effet, nous avons vu parmi les chefs des
hommes de plus de six pieds qui paraissaient de taille
ordinaire, tant ils étaient gros. C’est parmi les femmes
des chefs qu’on remarquait le plus d’obésité. Ici, la
mutilation était d’un autre genre, et consistait à se
briser une ou deux dents non - seulement pour des
chagrins particuliers, mais aussi à l’occasion d’un deuil
général, comme par exemple lors de la mort du roi.
Ce peuple, qui habite des îles grandes et élevées,
est l’un des plus nombreux de la race jaune et l’un de
ceux qui, avec les Taïtiens, marchent le plus vite vers
la civilisation. On peut d’avance se faire une juste
idée des améliorations qu’éprouveront dans leur constitution
physique ces insulaires s’ils veulent se servir
de vêtemens et habiter les contrées tempérées de leurs
hautes montagnes. 11 est probable aussi que les chefs,
modifiant leur genre de vie et cessant de s’allier constamment
entre eux, n’offriront plus les formes athlétiques
qui les caractérisent.
ILE TIKOPIA.
Cette île, d’une très-petite étendue, située par 12°
18’ de latitude Sud, et 166° 12’ de longitude Est, à peu
près à égale distance des Nouvelles-Hébrides et de
l’archipel de Santa-Cruz, semble avoir été peuplée par
la race jaune à la suite de quelque accident. Dans une
circonférence d’un peu plus d’une lieue, elle contient
plus de cinq cents habitans, qui sont grands, robustes,
gais, confians, communicatifs comme tous les hommes
de cette race en quelque lieu qu’on la trouve.
Leurs usages sont les mêmes; seulement ils en ont
emprunté quelques-uns à la race noire qui les envi