leurs, diffèrent de ceux qu’on trouve à la Nouvelle-
Hollande. Ces animaux , dont les espèces ont jusqu’à
ce jour été mal déterminées, sont les seuls peut-être
qui, à l’état sauvage, présentent autant de variété
dans les couleurs du pelage. Ceux de la Nouvelle-
Hollande sont assez uniformes dans leurs couleurs
pour qu’on ne se méprenne point sur les espèces ;
nous sommes même certains que les Phalangers de
ce grand conlinent ne se trouvent point dans l’archipel
d’Asie. De fausses indications de localité auront
fait confondre ces deux races d’animaux. L’âge
apporte aussi de grands changemens dans les nuances
de leur pelage. Nous avouons même que les figures
que nous en donnons sont surtout destinées à servir
un jour à l’histoire encore incomplète de ces Marsupiaux.
Le Phalanger Oursin ( Phalangisla ursina,
Temm.) nous parait faire exception ; les individus que
nous avons vus ou obtenus à Célèbes avaient entre
eux la plus parfaite ressemblance.
Nous avons constaté, sur la terre de la Nouvelle-
Guinée , au port Dorey, non-seulement la présence
du Kanguroo d’Aroé {Didelphis Brunii, Gm.) qu’on
n’avait encore trouvé que dans les îles d’Aroé et de
Solor, mais encore celle d’un Péramèle nouveau; ce
qui joint aux Phalangers, aux Casoars, aux divers
Perroquets, etc., établit des rapports zoologiques
enlve cette grande île et la Nouvelle - Hollande,
qui jusqu’à ce jour avait offert des créations toutes
particulières à elle seule. Celte Nouvelle-Guinée,
que des circonstances malheureuses nous empèchèrent
de visiter sur plusieurs points et dont nous ne
pûmes faire que la géographie, est une véritable terre
de promission pour les naturalistes. Que de choses
nouvelles fournies à la science par le seul lieu où les
navigateurs aient encore pu aborder avec sécurité !
Pour terminer ce qui est relatif aux Marsupiaux ,
nous dirons que le port du Roi-Georges nous a
donné quelques jeunes Péramèles et une espèce nouvelle
de petit Kanguroo à queue courte, à poil long
et roide, que nous figurons sous le nom spécifique de
brachiarus. Nous avons constaté au port Western la
présence du Koala [Phascolarctos, Blainv.) qu’on
n’avait encore rencontré que sur les bords de la rivière
Vapaum. Un Echidné épineux [Echidna hijstrix,
G. Cuv.), que nous nous procurâmes à Hobart-Town,
sur la terre de Van-Diémen, nous a permis d’ajouter
quelques détails à ce que l’on connaît de ses moeurs et
de son organisation anatomique.
Nous avons amené vivans, au Jardin du Roi, deux
Babiroussas , mâle et femelle , que nous devons à la
générosité de M. Merkus , gouverneur des Moluques.
Ils proviennent de File Célèbes. On n’avait eu jusqu’à
ce jour que des idées assez imparfaites relativeme|[|^ k
la forme de ces animaux qui ne diffèrent que fort peu
des Cochons ; ils sont même plus bas sur jambes , et
dans lejeune âge, avant que leurs défenses aient percé
la peau du museau, on les confond avec les petits Cochons
de la race dite de Siam, à tète alongée et presque
sans poils. Ces animaux sont rares et très-recherchés
dans les Moluques; ils n’habitent, à l’état sauvage,