ennemis morts dans le combat est portée chez eux au
plus haut point, et l’emporte de beaucoup sur ce qui
a lieu à cet égard à la N ouvelle-Zélande.
Si dans ce vaste archipel la race noire a pris, dans
sa constitution physique, un développement égal à
celui de la race jaune, elle le doit, ce nous semble, à
l’agréable latitude sous laquelle elle vit, à une température
qui n’accable point ses habitans par une chaleur
humide, énervante, et qui n’étouffe point les
productions utiles à la nourriture de l’homme sous le
luxe d’une végétation équatoriale.
NOUVELLE-HOLLANDE.
Nous n’avons vu de ses habitans que ceux de la baie
des Chiens-Marins , du port du Roi-Georges , de la
baie Jervis et de Port-Jackson. S’ils appartiennent à
la race que nous venons de décrire , il faut convenir
qu’ils en forment une variété bien distincte et des plus
dégradées. Peut-être l’en isolera-t-on quelque jour
lorsqu’on aura mieux étudié les peuplades qui couvrent
cette vaste partie du monde, et qu’on aura mieux
saisi les rapports qui les lient entre elles sous diverses
latitudes. Les indigènes de Port-Jackson étant connus
par la foule de voyageurs qui en ont parlé , nous ne
décrirons que ceux du port du Roi-Georges. Quant
aux habitans de la baie des Chiens-Marins , ils ont été
décrits et figurés dans le Voyage de F Uranie.
Les habitans du port du Roi-Georges , comme tous
ceux des plages de la N ouvelie-Hollande, sont peu nombreux
et divisés en petites tribus dont chacune parait
composée au plus d’une vingtaine d’individus. Nous
ne les avons point vus entièrement réunis. Les groupes
les plus considérables avec lesquels nous ayons
communiqué comptaient à peine douze à quinze hommes
et quelques enfans de dix à douze ans qui pouvaient
les suivre dans leurs courses. Les femmes n’étaient
jamais avec eux ; et nous sommes fondés à
croire q u e , par crainte ou par jalousie, ils les cachaient
avec soin. Il paraît même qu’elles habitent
assez loin des bords de la mer.
Le caractère de physionomie de ces hommes nous
semble à peu près le même dans toute la Nouvelle-
Hollande , autant qu’on peut en juger par les relations
des voyageurs que par ce que nous avons vu
nous-mêmes à la baie des Chiens-M arins , à la baie
Jervis et à Port-Jackson. Il peut y avoir quelques
différences dues aux localités , mais elles ne modifient
pas essentiellement le type général»
Les indigènes du port du Roi-Georges sont en général
d’une taille au-dessous de la moyenne. Au premier
aspect on est frappé de la maigreur et de l’exi-
guité de leurs membres inférieurs ; mais cette disposition
ne paraît pas être le caractère propre à ces
peuples ; elle tient à l’état de misère dans lequel ils
sont el au défaut d’une nourriture suffisante pour le
développement de ces parties. Ce qui semble le prouver,
c’est que nous avons vu dans ces parages des
femmes du port Dalrymple, sur la terre de Yan-Dié-
men , prises dans cet état d’émaciation par les Anglais