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nous n’avons trouvée nulle part chez la race jaune.
La population du port Dorey présente de singulières
différences dans le caractère de la tète. Nous ne
fûmes pas peu surpris de voir, comme à Vaigiou dans
notre premier voyage, des figures de Nègres à maxillaire
avancé, à lèvres saillantes, avec le front
fuyant plus ou moins en arrière. Leurs cheveux
coupés ras ajoutaient encore à la ressemblance. La
couleur de la peau seule était celle des Papous ;
cependant ces individus , jeunes pour la plupart ,
appartenaient bien à la même peuplade, y étaient
nés , enfin c’étaient des Papous comme les autres ,
ainsi qu’ils le disaient en répondant avec énergie à
nos questions qui paraissaient leur déplaire. Ce fa it,
qu’aujourd’hui nous avons de nouveau examiné avec
attention, ne nous en semble pas moins difficile à expliquer.
N ous ne pouvons même, pour cela, faire intervenir
une race existant dans l’intérieur ; car les habitans
de Dorey en ont la plus grande frayeur et sont
en guerre ouverte avec elle, comme nous avons eu
occasion dele voir à nos dépens. [Foyez l’Histoire
du Voyage. )
Les Papous du littoral se distinguent eux-mêmes
de ceux qui habitent les montagnes et qu’ils nomment
ArfaMs ou Alfakis. Comme il y en avait plusieurs
familles qui habitaient trois ou quatre cases sur les
hauteurs de Dorey, où elles s’adonnaient entièrement
à l’agriculture, nous les visitâmes en nous faisant accompagner
par un assez bon nombre de Papous, afin
de pouvoir établir une comparaison immédiate et toutà
fait zoologique. Les légères différences que nous
trouvâmes entre eux, et que la couleui- noire de la
peau rend encore plus difficiles à appi’écier, ne peuvent
tout au plus nous les faire considérer que comme
une de ces variétés de physionomie qu’en France on
observe entre des provinces éloignées.
De grandes contrariétés ayant empêché UAstrolabe
d’explorer la Nouvelle-Guinée comme on en
avait l’intention, nos recherches relativement à ses
habitans n’ont pu se porter sur d’autres points. Ainsi,
nous ne citerons ceux des environs des îles Schouten,
qui s’avancèrent vers nous avec des intentions hostiles
, que comme paraissant moins bien conformés
que ceux du port Dorey, et comme étant remarquables
surtout par la grosseur du ventre.
NOUVELLE-IRLANDE.
La race noire vit ici dans son état le plus naturel,
loin du contact des peuples un peu plus civilisés. Ce
n’est même que de loin à loin que quelques Européens
visitent ces contrées. Les indigènes du hâvre Carteret
vivent en petites peuplades isolées et sont extrêmement
défians -, ils écartaient toutes les propositions
qui tendaient à obtenir la permission de visiter leur
village. Des cadeaux que leur fit l’un de nous parurent
vaincre un instant leur répugnance à cet égard ;
mais bientôt ils changèrent d’avis et ne voulurent plus
tenir leur promesse, quoiqu’ils eussent reçu des présens
qu’ils considéraient comme très-précieux. La
Zoologie. T . I . 6