sont inexplicables et se refusentjnême à toute conjecture.
Très-certainement c’est une race distincte, et il
suffit pour s’en convaincre de jeter les yeux sur les
dessins des deux voyageurs que nous venons de citer
et sur ceux que nous donnons nous-mêmes.
Lorsque ces insulaires ont une nourriture abondante,
et qu’ils ne sont point exposés aux intempéries
des saisons propres à ces latitudes, ils sont susceptibles
de prendre beaucoup d’embonpoint, comme
nous l’avons remarqué chez les femmes qui vivaient
avec les Anglais. Un métis provenant de cette union
n’avait rien de désagréable dans les traits , bien qu’il
eût conservé la couleur noire de sa mère. On l’eût
pris facilement pour un Indien.
c o u p -d ’o e il GÉNÉRAL SUR LA DIFFÉRENCE QUI EXISTE
ENTRE LES DEUX PEUPLES.
Nous avons vu dans la race jaune une grande uniformité
physique, quelles que soient les latitudes diverses
où nous l’ayons observée, depuis le climat
tempéré de la Nouvelle-Zélande jusqu’à Tikopia et
aux îles Carolines, oii il fait une chaleur brûlante.
Partout ce sont les mêmes hommes ; grands , robustes
, à physionomie ouverte et dont les traits ne déplaisent
point ; il n’est même pas rare de rencontrer
de belles figures parmi eux. On s’accoutume facilement
à la vue de ces hommes nus de couleur jaune
cuivrée, parce qu’ils présentent de belles proportions.
telles que l’espèce noire, en général, est loin d’en
offrir, et que même souvent on ne trouverait pas chez
les Européens, comme il est facile de s’en assurer dans
les ecoles de natation ou en examinant les régimens
que l’on fait baigner. Leurs longs cheveux noirs et
ondulés qu’ils laissent flotter sur leurs épaules en boucles
élégantes , ou bien qu’ils relèvent avec grâce au-
dessus de la tete, ne contribuent pas peu à leur donner
un agréable aspect. La race noire, au contraire, torture
ses cheveux en tous sens , les couvre de poudres
de diverses couleurs, et leur fait prendre cette forme
ébouriffée qui, de prime abord, paraît si singulière.
Les habitans de Vanikoro ont même une chevelure
tout-a-fait laineuse et l’enveloppent soigneusement
dans de longs cylindres d’étoffes qui pendent jusqu’au
bas du dos. Indépendamment de la couleur, les traits
de ces deux races ne sont point comparables. Des
pommettes élargies, un front rétréci et comprimé latéralement,
des lèvres épaisses ou avancées, un nez
écrasé, les yeux un peu obliques et quelquefois saillans
: tels sont les caractères de la figure des noirs ,
qui ont également l’usage de se limer les dents et de les
altérer par l’usage du bétel. Il est vrai que les hommes
jaunes ont aussi les narines un peu élargies ; mais quelques
uns d’entre eux ont le nez bien fait.
Le tatouage diffère considérablement parmi les
Océaniens. Celui du Zélandais, unique en son genre,
est le résultat d’incisions douloureuses et régulières ;
il parait propre aux chefs qui donnent ainsi à. leur figure
un air de ressemblance martiale. Chez les insu