d ’observations fructueuses. Beaucoup de grandes espèces
dans les genres d ’animaux invertéb ré s, où l’on n ’en connaissait
jusqu’à p ré sen t que de petites, donneront, surtout
par leur anatomie, les moyens de les classer avec plus de
certitude. Mais, en en tran t dans plus de détails, nous anticiperions
p e u t-ê tre , et sur le rap p o rt que la grande commission
doit vous p résenter d ’après les pièces originales,
e t , ce qui n e serait pas moins fâcheux, sur la publication
que MM. Quoy et Gaimard sont maintenant si h eureusement
en é tat de faire eux-mêmes. Nous nous b o r- •
nerons donc p o u r le moment à indiquer quelques-unes
de leurs observations, qui nous o n t p a ru offrir le plus
d'inté rêt.
Parmi les Mammifères, ils nous donnent beaucoup de
viscères de Chauve-Souris, de bonnes figures du Douyong,
des détails curieux sur la myologie et sur les viscères de
rÉ ch id n é, des Dauphins, qui peut-être ne sont pas entièrement
nouveaux, mais que l ’on n ’avait encore observés
que de loin ; une espèce d ’Antilope à cornes aplaties en
a v an t, nommée aux Célèbes Vache des b o is , et qui n ’a
encore été indiquée que brièvement sous le nom ÎMAntilope
depressicornis.
Ils n ’o nt pas dessiné beaucoup d ’Oiseaux, parce que les
caractères de cette classe se conservent suffisamment p a r
les procédés de l’empaillage. Mais ils o nt eu l ’attention
d ’en rap p o rte r un assez gran d nombre dans la liqueur,
p o u r que l ’on puisse s’occuper de faire des recherches sur
leu r anatomie. C’est une partie d ’autant plus précieuse de
leurs ré co lte s, que les v oyageurs, par la raison que nous
venons de dire , se sont ra rem en t occupés d ’en former de
semblables.
Dans la classe des Reptiles, ils ont surtout fait des observalions
précieuses sur le cerveau et sur le coeur de la
grande Tortue franche de l ’Ascension.
L e u r s Poissons sont extrêmement nombreux, et il y a
des espèces nouvelles dans presque tous les genres. Mais
ce qui en sera surto u t avantageux p o u r l’ichtyologie, ce
sont les couleurs peintes d’après le fra is , et que ju sq u ’a
ce jo u r il a été impossible de conserver autrement.
C’est parmi les Mollusques, et surto u t parmi les Testacés
, que nos auteurs ont fait le plus d observations
intéressantes. On leur devra une connaissance plus p a rticulière
des animaux des Ovules et des Cyprées; ils ont
découvert celui de la Trigonie et ceux de plusieurs genres
démembrés des Patelles, et qui diffèrent beaucoup plus
de l ’animal des Patelles que la coquille ne pouvait le
faire soupçonner. Nos voyageurs n ’o n t négligé aucun de
ces animaux transparens, soit Mollusques, soit Zoophytes,
que l’on aperçoit à peine dans l ’eau de la m e r, quand on
n ’est pas prévenu de leur existence. Le genre des Bipbo-
re s, par exemple, recevra de leu r collection des accrois-
semens considérables, et il en sera de même p o u r les
Méduses et les Béroés. Ils o nt étudié avec beaucoup de
soin l’espèce de mouvement qui a lieu dans les vaisseaux
de ce dernier genre.
Nous ne pousserons pas plus loin cette énumération
qui se réduit nécessairement à une nomenclature un peu
sèche, et qui ne peut donner une idee suffisante de 1 immensité
des travaux de nos deux voyageurs. Ce sera à la
grande commission que vous avez nommée, à votre avant-
dernière séance, qu’il ap p a rtie n d ra , lorsque les catalogues
de ces collections auront été rédigés d ’une manière
authentique, de vous en faire connaître définitivement
toute l ’importance. En a tte n d an t, ce que nous pouvons
Zoolngie. T . 1 . J