G e n r e DRONGO. — Edolius, G. Cuvier.
DRONGO A GROS BEC.
Edolius megarhynchus, iioli.
P L A N C H E 6 .
Edolius, rosti'o crasso; rectricibus externis loncg?issiniis,
integt'is et contortis ; corpore nigro viridime-
tallico.
Cet Oiseau a le bec gros, triangulaire, arqué, un
peu obtus à la pointe et garni à la base de soies assez
longues dirigées en avant. Son plumage d’un noir assez
intense présente des reflets métalliques vert foncé.
Le ventre est d’un noir mat, et les extrémités des ailes
sont d’un noir tirant sur le brun et sans reflets. La
queue, longue el fourchue, est composée de dix
pennes. Les deux externes , qui dépassent toutes les
autres, se contournent toujours en dedans vers leur
extrémité; dans toute leur étendue elles ont des barbes
qui sont très-courtes sur le bord externe. Le bec et
les pieds sont noirs. Ces derniers sont médiocres en
longueur et en grosseur. Le pouce seul est très-déve-
loppé ainsi que l’ongle qui le termine.
Sa longueur totale est de 18 pouces; celle des
longues pennes de la queue est de 11 pouces.
Sa patrie est le hâvre de Dorey, à la Nouvelle-
Guinée.
Tous les Drongos se ressemblent autant par leur
port que par leur couleur sombre, et l’individu que
nous venons de décrire, et que nous considérons
comme une espèce particulière, a les plus grands rapports
avec le Drongo à raquettes {Lardas malaba-
ricas, Latham). Quelques personnes même ont pensé
que ce pourrait bien être la même espece, malgré la
différence que présentent les deux longues pennes extérieures
de la queue, différence qui ne tiendrait quà
un certain âge de l’individu où la tige serait libre et
ébarbée jusqu’à son extrémité pour former les palettes
qui le caractérisent. Nous aurions partagé cette opinion,
si nous avions pu trouver des états intermédiaires
; mais non-seulement tous les individus que
nous avons tués, tous ceux que nous avons pu voir
avaient leurs longues pennes entières ; mais de plus,
ce qui est important à noter, les indigènes de la Nouvelle
Guinée portaient des panaches entièrement formés
de ces plumes naturellement tordues à leur extrémité.
O r, s’il existait des états intermédiaires entre
la forme de ces plumes, nous en eussions trouvé sans
aucun doute dans leurs ornemens. Ce sont ces motifs
qui nous font considérer le Drongo que nous venons
de décrire comme une espèce particulière. Nous
avouons d’ailleurs que, pour le reste, il est difficde
d’y joindre d’autre caractère spécifique, si ce n’est la
grosseur du bec.