rons les faits sans nous engager dans aucune conjecture
sur son origine. Nous demandons seulement
qu’on nous tienne compte de la réserve que nous
apportons dans des opinions zoologiques, q u i, vu le
développement actuel de la science, pourraient être
portées fort loin et trancheraient bien des difficultés.
NOUVELLE-GUINEE.
Nous avons parlé ailleurs de ses habitans connus
sous le nom de Papous ou Papouas, que nous avions
vus sur l’île Vaigiou, et nous avons donné quelques
détails sur ce que l’organisation de l’homme a de plus
caractéristique, la tète osseuse. Les observations que
nous avons faites depuis lors sur ces hommes qui
habitent le littoral de la Nouvelle-Guinée, au port
Dorey, nous ont confirmés dans l’opinion que nous
avions avancée ; savoir , que ces peuples formaient
une race distincte , différente de la race nègre proprement
dite. Ses principaux caractères sont les suivans
; les cheveux crépus, mais non laineux très-
touffus par le soin tout particulier qu’ils en prennent.
* Voyage de V Uranie, Zoologie, pages i - 9, planches I e t II.
** Celte observation, qui est de Forster, nous paraît Iràs-bonne, en ce
qu’elle distingue la chevelure des Papous de celle des Nègres d’Afrique qui est
courte et laineuse, et dont on ne pourrait jamais faire ces vastes coiffures des
Papous dont les cheveux ne sont que crépus et très-longs. Nous ne nous dissimulons
pas du reste qu’une description ne saurait rendre qu’imparfaitement
ce qu’un seul coup-d’oeil jeté sur ces hommes ou sur une bonne figure indique
immédiatement.
Quoique leur crâne ait en général les dimensions
voulues pour constituer des hommes doués d’une
assez grande somme d’intelligence , les proportions
du reste de leur corps sont loin d’être belles. Ils sont
petits ; ils ont les membres assez grêles et le ventre
gros. La couleur de leur peau est un brun foncé
mélangé de jaunâtre. Ils ont le nez épaté, la bouche
grande et les deux diamètres de la face presque égaux.
Cependant, parmi les jeunes gens, il s’en trouve d’une
physionomie agréable ; et nous citerons pour le village
de Dorey, un de nos guides nommé Manbéou.
Il joignait à l’élégance du jeune âge la plus grande
coquetterie dans sa frisure qu’il craignait de déranger
en nous accompagnant dans les forêts. Aussi sa mère
se vantait-elle à nous , par des signes , de l’avoir
porté dans son sein.
Dans toutes les contrées que nous avons parcourues
, nous avons trouvé les femmes moins bien que
les hommes. Ici, elles sont dégradées au dernier degré
et flétries de bonne heure par les institutions qui
les chargent des travaux les plus pénibles.
Les habitans de Dorey nous ont paru de moeurs
aussi douces que simples, sans cependant manquer de
sagacité. La fréquentation des Malais et des Chinois
des Moluques leur donne l’habitude du commerce.
Sans vouloir entrer dans des détails qui appartiennent
à fHistorique du Voyage, nous ferons remarquer
cependant qu'ils savent fabriquer la poterie,
coutume qui semble propre à la race noire, qu’elle
a portée avec elle dans ses migrations, el que
Î-:
*if ■m
’>1 II