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Le cinquième, auquel les auteurs d o n nent le nom d ’Æ'w-
néagone, a son animal antérieur plus p e tit que l’autre et
de forme globuleuse. Son orifice est entouré de neuf
petites pointes. Le postérieur est plus g ra n d , de forme
globuleuse.
Le d e rnier, enfin, qu’ils nomment Cuboïde, a son animal
an té rieu r trè s -p e tit, de forme à p eu près c y lin d riq u e , et
le postérieur beaucoup plus g ran d et de forme cubique.
Les naturalistes tro u v e ro n t p eu t-ê tre que toutes ces
espèces ayant p o u r l’essentiel à peu près la même o rganisation,
et ne différant que p a r les formes extérieures, il
n ’était pas nécessaire d ’en faire autant de genres ; mais ils
n ’en accueilleront pas moins avec in té rê t ces notions sur
une famille peu connue, e t qui présentera de grands p ro blèmes
à résoudre aux observateurs.
Po urquoi cette réunion constante de deux individus
seulement, et de deux individus différens? Sont-ce des
sexes? Sont-ce seulement des parties d ’un même animal
d o n t MM. Quoy et Gaimard n ’o nt pas aperçu la liaison
o rganique, parce q u ’ils se tenaient p a r des membranes
trop frêles? Nous ne p ré tendons pas rép o n d re à ces questions
; nous les proposons seulement à nos naturalistes ou
à ceux qui se tro u v ero n t à même de poursuivre leurs re cherches.
Ils term inent leur Mémoire p a r des observations sur
les polypes d ’u n polypier libre q u ’ils nomment Alcyon
jaune, mais que nous croyons n ’être q u ’un Vérétille, et
su r ceux d ’une espèce de madrépore de la famille des
AslroUes.
Ces d e rn iè re s, s u r to u t, doivent être bienvenues des
naturalistes p o u r qui elles sont entièrement nouvelles.
MM. Quoy et Gaimard nous apprennent que ces Polypes
ont, comme les Actinies, une multitude de bras courts et
grêles à p roportion. Ils o n t fait aussi la remarque que
ces animaux, qui paraissent en communauté de n u tritio n ,
ne sont pas en communauté de sensibilité, et que l ’on
peut en blesser et en d étruire u n , sans que les voisins
aient l ’air de s’en apercevoir.
L’Académie ju g e ra , sans d o u te , p a r cet ex tra it, que le
Mémoire de MM. Quoy et Gaimard est un heureux avant-
coureur des travaux qu’ils se proposent d ’exécuter p e n dant
leur voyage, et q u ’il ne peu t q u ’exciter à u n haut
degré les espérances que les naturalistes o n t conçues de
cette entreprise.
Nous proposerions à l ’Académie de l ’insérer parmi ceux
des savans étrangers, si les auteurs, dans une le ttre q u ’ils
ont écrite à M. de Blainville, n ’avaient témoigné le désir
qu ’il fût imprimé le plus tô t possible, afin de leu r assurer
la prio rité de leurs observations ; il sera plus facile de sa-
tisiàire à une demande aussi ju s te , en le d o n nant à u n de
ces recueils qui paraissent chaque mois, et où l ’on a tous
les moyens d ’accélérer la rep ro d u c tio n des nombreux
dessins qui l ’accompagnent.
Nous proposons donc seulement à l’Académie de témoign
e r sa satisfaction à MM. Quoy et Gaimard, et d ’adresser
une copie du p ré sen t ra p p o rt à S. Exc. le Ministre de la
marine.
Signé LATREILLE; B a r o n G. CUVIER, rapporteur.
L’Académie adopte les conclusions de ce Rapport.
Certifié conforme.
Le secrétaire perpétuel, conseiller d ’E ta t, coinmandeur
de l’ordre royal de la Légion-ÆHonneur,
Signé B a r o n G. CUVIER.