agissent à un point si extraordinaire sur l’organisation,
que le docteur Gall reconnut, au premier aspect
, des déformations rachitiques sur six tetes de
Papous que nous lui montrâmes, et qu’il en devina
la cause. Cependant là une civilisation commençante
lutte contre ces causes de déformation , en procurant
aux indigènes une nourriture smon abondante, du
moins assurée.
Transportez cette même race sous une latitude
moins chaude , aux îles Viti par exemple , vous la
verrez se développer au physique et au moral et marcher
l’égale de la race jaune qui l’avoisine. C’est ainsi
que le climat peut modifier, jusqu’a un certain point,
nous le répétons , le caractère de tel ou tel peuple.
Après la latitude , les causes qui exercent la plus
grande influence sur la constitution physique de
l’homme sont la disposition du sol et les habitudes.
C’est de là même que nous tirons nos preuves pour
démontrer que si les Carolinois ont la peau plus foncée
en couleur , ils le doivent a leurs des basses et a
fleur d’eau qui reçoivent une forte réverbération du
soleil, et à la nécessité où ils sont de rester constamment
dans leurs canots pour se procurer une partie
de leur nourriture à l’aide de la pêche Nous avons
déjà dit ce que nous avons vu à cet égard relativement
* Les habitans des Marquises, dit Forster, doivent leur couleur plus l>asauée
à leur rapprochement de l’cquateur. (^Voyage, tome V, page 211.)
Il en serait de même pour ceu.x do l'ile de Pâques, qui est presque entièrement
dépourvue de bois et d’ombrages.
aux Sandwichiens. E t , comme le remarque Forsler,
le bas peuple de la race jaune qui travaille à la terre
ou exécute des travaux qui l’exposent presque constamment
aux rayons du soleil, brunit au point de se
rapprocher de la race noire quant à la couleur. Nous
ajouterons que ce ne sont que des apparences pour
un obser vateur attentif qui retrouvera toujours les
distinctions que présente l’organisation , laquelle ne
varie que très-peu.
Ainsi, en accordant à ces causes tout ce que l’observation
permet d’accorder , il ne faut pas aller trop
loin parce qu’on pourrait bientôt attribuer au climat
ce qui appartient en propre à l’organisation. C’est
alors que pour se guider on a besoin d’avoir recours
aux caractères zoologiques proprement dits , afin d’établir
une opinion sur des bases stables. C’est ce que
nous avons cherché à faire le plus souvent qu’il nous
a été possible sur les lieux mêmes. Malheureusement
nous n’avons pu apporter des preuves irréfragables
de tout ce que nous avançons pour tous les peuples
dont il a été parlé, parce qu’ils tiennent beaucoup aux
dépouilles mortelles de leurs compatriotes , et qu’on
ne pourrait pas violer leur sépulture sans courir de
grands dangers.
Nous éviterons toute discussion et toute hypothèse
relativement à la question de savoir lequel de ces peuples
a la priorité d’occupation sur l’autre, surtout
dans les lieux où ils se touchent et où ils parlent la
même langue. Encore moins chci’cherons-nous à
prouver d’ou ils tirent primitivemenl leur origine.