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([ui constituent ce que l’on nomme \q fa d e s , d’après
des notes , des dessins ou des souvenirs qui s’affaiblissent
par les distances qu’on a parcourues et par
l’absence des individus qu’on a à comparer? Pour
obtenir des résultats positifs , il faudrait d o n c c e
qui est pour ainsi dire impossible, réunir un grand
nombre d’individus de ces variétés pour les comparer
entre eux, et en faire faire des portraits à l’huile
bien ressemblans, afin d’indiquer la nuance de la
physionomie. C’est ce qui n’a point encore été exécuté
d’une manière satisfaisante, et ce qui éprouverait
d’assez grandes difficultés pendant la rapidité
d’un voyage nautique. Ce n’est qu’en procédant de
la sorte qu’un naturaliste pourra rendre avec vérité
et faire concevoir en Europe ce que lui-même aura
saisi et senti beaucoup mieux qu’il ne pourrait l’exprimer.
On concevra facilement que si nous sommes aussi
sévères, nous ne devons point, à l’époque actuelle,
faire un très-grand cas des observations des premiers
navigateurs, qui dépeignent avec tant de vague et
les caractères physiques et la couleur des peuples de
la mer du Sud, toutes les fois que cette teinte ou ces
caractères ne sont pas très-tranchés.
Ce que nous venons de dire ne doit se rapporter
qu’aux nuances qui demandent, pour etre saisies et
appréciées, l’habitude de l’observation anatomique ;
car il est des races qui sont tellement distinctes qu on
ne s’est jamais trompé en les citant, comme par
exemple la race ridrc et la race jaune. Les difficultés
n'existent réellement qu’à saisir les variétés de ces
deux types principaux du Grand-Océan.
La question qui nous occupe a été posée et traitée
avec la plus grande sagacité par un homme qui servait
comme de complément au génie du marin le
plus intrépide et le plus expérimenté des temps modernes.
Cook et Foi-ster ont élevé un monument de
gloire impérissable qu’admirent avec respect tous
ceux qu i, de loin , ont cherché à marcher sur leurs
traces.
Les divisions admises par Förster, pour caractériser
les habitans de la mer du Su d , sont si naturelles
que nous n’en emploierons pas d’autres , en ajoutant
toutefois aux différentes peuplades qu’il a visitées et
que nous avons vues nous-mêmes , celles qu’il n’a pu
connaître. Nous aurons en outre la précaution constante
de ne parler que de nos propres observations ,
car tous les jours nous voyons naître une foule d’erreurs
dès l’instant où l’on veut s’affranchir de cette
règle. Il nous serait facile d’en fournir de nombreux
exemples.
Ce qui frappe le plus le voyageur, dans la Polynésie
, ce sont les deux types prononcés qui caractérisent
les peuples qu’on y rencontre. Nous y verrons
donc, avec le célèbre compagnon de Cook, deux races
bien distinctes ; la race jaune et la race noire.
* Förster, en la comparant à la noire, l’appelle plus blanche. « Elle est
moins basanée que celle d’un Espagnol, dit-il, et n’est pas aussi jaune que
celle d’un Américain.... C’est un blanc mêlé d’un jaune brunâtre; mais la
teinte n’est pas assez forte pour q u e , sur les joues de la plus blanche de
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