couleurs toutes différentes de celles qu’on leur supposait:
Le Theutis hepalus àe\Jamæ\}&, p ar exemple, que, d ’après
l’enluminure de Séba, l’on croyait jaune et noir, se trouve
avoir la plus grande partie de son corps du plus beau bleu
d ’outre-mer.
On conçoit que n ’ayant pu emporter avec eux q u ’un
petit nombre d ’ouvrages, MM. Quoy et Gaimard n ’ont
pas toujours été bien sûrs de la détermination ni de la
synonymie de leurs espèces, et q u ’ils en auront quelquefois
regardé comme nouvelles qui se trouvaient déjà décrites
isolément dans quelques voyages ou dans quelques
écrits périodiques ; mais leurs dessins, leurs descriptions,
et les individus q u ’ils ont conservés en na tu re leur fourniro
n t des documens si sûrs et si complets, q u ’aucun moyen
ne leur manquera p o u r rectifier, à leur re to u r, en consultant
nos grandes b ibliothèques, les petites e rreurs qui
leur seraient échappées. Nous devons dire q u ’à cet égard
on aperçoit dans leur travail, ainsi que dans celui de quelques
voyageurs ré c e n s , un effet sensible des instructions
que le Muséum d ’histoire naturelle a rédigées à la demande
du ministère de la m arin e; ces instructions, distribuées
aujourd’hui aux officiers de santé des colonies et des vaisseaux
du Roi, et recommandées à l’in té rê t des gouverneurs
et autres officiers supérieurs, o n t déjà pro cu ré et p ro cu re
n t journellement à la science u n accroissement de r ichesses
dont on aurait eu peine à se faire u ne idée, il y a
quelques années.
Parmi ce g ran d nombre d ’animaux curieux nous avons
été frappés surtout d ’un g ran d nombre d ’Holothuries, de
Rhizophyses, de plusieurs Doris remarquables p a r leur
grandeur et par l’éclat de leurs couleurs, de plusieurs
charmantes Serpules et Térébelles, de divers Crustacés
très-singuliers dans leurs formes; mais, p ar des raisons
que nous avons déjà expliquées dans n o tre p récédent rapp
o rt, nous ne devons point en tre r dans trop de détails, ni
anticiper sur les publications que MM. Quoy et Gaimard
se réservent de faire eux-mêmes.
Espérons qu’une navigation déjà si remplie d ’aecidens
se sera continuée plus heureusement, et que nous aurons
bientôt à féliciter la géographie et l’histoire naturelle du
re to u r d ’hommes qui se sont dévoués po u r elles avec tan t
de courage.
L’Académie leur reme ttan t alors le dépôt q u ’ils lui ont
confié, ce sera à eux q u ’il appartiendra d ’en faire jo u ir les
amis des sciences, sous les auspices du gouvernement qui
a fourni avec tan t de générosité aux frais d ’une entreprise
dispendieuse.
Nous pensons que l’Académie doit do n n e r son ap p ro bation
au zèle et aux talens dont MM. Quoy et Gaimard
o n t fait preuve dans ce nouveau tra v a il, et nous lui p ro posons
d ’arrê ter :
Que les manuscrits et les dessins qui l ’accompagnent
seront déposés au secrétariat avec ceux des envois précé-
dens, pour être remis aux auteurslorsqu’ils seront de re to u r ;
Q u ’une copie du présent ra p p o rt sera adressée à S. Exc.
le Ministre de la marine.
Signé DUMÉRIL; B a r o n G. CUVIER, rapporteur.
L’Académie adopte les conclusions de ce Rapport.
Certifié co nform e,
Le secrétaire perpétuel, conseiller d’E ta t, grand-officier
de l’ordre royal de la Légion-d’Honneur.
Signé B a r o n G. CUVIER.