G enre ECHIDNÉ. — Echidna, G . C u v ie r .
ECHIDNÉ SOYEUX, mâle.
Echidna setosa, G. Cuvier. — Ornithorhynchussetosus, Home,
Trans. philos., i8 oz, pl. i 3. — Bullet. Soc. philom.,
t. I I I , pl. i5.
PLANCHE 2 1 .
Nous allons présenter quelques observations que
nous avons eu occasion de faire sur les moeurs et l’a-
natomie de l’Ecbidné.
Cet animal, dont nous fîmes l’acquisition a Hobart
Town , capitale de la terre de Van-Diémen, vécut
à bord de l’Astrolabe. Pendant le premier mois il ne
prit aucune espèce de nourriture et maigrit sensiblement
sans paraître en souffrir. Cet animal apathique,
stupide, recherche l’obscurité, seblottitau grand jour
et fuit l’éclat de la lumière ; il se ramasse en portant
la tête entre ses jambes , mais sans pouvoir se rouler
en boule comme le Hérisson, et il présente, ainsi que
lu i, de toutes parts , une masse de piquans à ses ennemis.
ftlalgré le peu de mouvement que semble se
donner l’Echidné, il paraît cependant aimer la liberté,
car il faisait sans cesse des efforts pour sortir
de la vaste cage dans laquelle nous le tenions enfermé.
Il fouit avec une rapidité vraiment étonnante ; lorsque
nous le mettions sur une grande caisse pleine de
terre qui contenait des plantes, en moins de deux
minutes il parvenait au fond de la caisse. Son museau,
quoique d’une sensibilité très-vive , aide, dans ce travail
, ses pieds qui sont très-robustes.
Après un mois d’abstinence, il se mit d’abord a
lécher, puis à manger un mélange liquide d’eau , de
farine et de sucre, dont il consommait à peu près un
demi-verre par jour. Nous pensons qu’il serait assez
facile de transporter de ces animaux en Europe, sur
un navire qui s’y rendrait directement ; d’autant mieux
qu’ils demeurent engourdis pour peu que le froid se
fasse sentir. Notre Echidné mourut après avoir été
lavé trop fortement ; cette mort arriva très-intempestivement
pour les observations anatomiques que nous
nous proposions de faire sur divers points de son organisation.
Nous étions alors (mars 1828) sur l’île de
Vanikoro où s’est perdu La Pérouse ; malades nous-
mêmes, nous avions beaucoup de malades a soigner;
e t , d’un autre côté, l’histoire naturelle de cette intéressante
contrée réclamait toute notre attention.
Nous n’avons donc pu recueillir, sur cet individu,
que le petit nombre d’observations suivantes.
Les yeux de l’Echidné sont noirs, très-petits et
convexes; les narines, constamment lubréfiées par un
mucus liquide , sont très-sensibles et saignent par un
contact un peu fort. Le derme est épais , particulièrement
au dos ; il est dur et excessivement tenace ; les
piquans, plus robustes que ceux des Hérissons, y
tiennent au moins autant ; leur base ou racine présente
un cône q u i, embrassé par la peau, explique