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xxxviii RAPPORTS
quenient toute la reconnaissance qu’ils lui doivent. Depuis
plusieurs an n ée s, l’histoire naturelle, et surtout la zoologie,
s’est plus enrichie peut-être par suite des ordres donnés
de la p a rt du ministère de la m a rin e , et du zèle que
MM. les officiers ont mis à les exécuter, que p a r les efforts
particuliers d ’aucun de ceux qui la cultivent, et même que
par les expéditions scientifiques d ’aucune des époques
précédentes. Dans cette occasion, ce zèle a p u se montr
e r d ’autant mieux, que le commandant de l’exp éd itio n ,
M. le capitaine d ’Urville, lu i-m êm e trè s -p ro fo n d dans
plusieurs branches de la science, a p a r ta g é , autant que
ses devoirs de chef le lui ont permis, les travaux des naturalistes;
et q u ’on lui doit personnellement une grande
partie des insectes de la collection. On en doit aussi beaucoup
à M. L o ttin, l ’un des officiers, et leurs contributions,
p o u r cette p a rtie seulement, montent à près de cinq cents
espèces.
A Madagascar, M. Ackermann, c h iru rg ien -m a jo r de
l’établissement français, en a usé également envers M. Gaim
ard avec la plus grande générosité.
Ce qui ajoute encore à la reconnaissance que les amis
de l ’histoire naturelle doivent au ministère de la mariné
et au gouvernement du Roi en g é n é ra l, c’est l’attention
que l ’on met aujourd’hui à publier aussitôt les résultats
des expéditions et avec une magnificence égale , à quelque
science q u ’ils se rap p o rten t. On se souvient comment
to u t ce q u ’avaient p ro d u it le voyage de Bougainville et le
séjour de Commerson dans les mers de l’Inde, s ’est trouvé
dispersé. Je ne parlerai pas de l ’expédition de La Perouse,
ni de celle de d ’Entrecasteaux, l’une et l ’autre si malheureusement
term in ée s, quoique d ’une manière différente ;
mais Pe ro n lui-même, dont l ’activité, lors de l ’expédition
de Baudin, avait été si p ro d u c tiv e , n ’a p u obtenir que la
publication d ’un mince atlas, et le gran d nombre de dessins
qui avaient été faits sous ses yeux , o nt même dwparu
après sa m o r t, sans q u ’aucune autorité se soit mise en
peine d ’en faire la recherche.
11 n ’en a pas été de même des trois derniers voyages.
Celui de M. de Freycinet a déjà p ro d u it, p o u r la seule
zoologie, un volume où l ’on n e peut rep ren d re que deux
ou trois figures faites sur des dessins n o n vérifiés d ’un a rtiste
qui n ’était pas naturaliste. Celui de M. Duperrey se
publie maintenant avec encorç plus de magnificence, et
l’ordre a été donné de pulilier également celui d o n t nous
rendons compte.
Bien ne lui manquera en exactitude, sous le rap p o rt
des dessins. M. Quoy, pour beaucoup d ’objets, ne s’en
est reposé que sur lui-même; il s’est en quelque sorte adjoint
à M. Sainson, pe in tre de l ’expédition , et son ta le n t,
comme dessinateur, ne se montre pas moins dans les r e cueils
que nous avons sous les y e u x , que ses connaissances
comme naturaliste. Tous les objets do n t l’a rt ne pouvait
entièrement préserver les formes ou les co u leu rs, ont ete
représentés d ’après le vivant, ou au moins sur le frais ,
e t , ce qui est vraiment prodigieux , ils o n t tous été dessinés
deux fois; les auteurs ont gardé p a r devers eux les
premiers dessins, et dans la crainte d ’événemens qui p ourraient
anéantir leurs trav au x , ils ont saisi toutes les occasions
d ’en envoyer des copies correctes à l ’Académie, qui,
déposées au se c ré ta ria t, leur ont été exactement remises
lors de leur retour.
Ces dessins, que rien ne pourrait rem p la c e r, ne p o rten
t , comme cela était n a tu re l, n i sur les Mammifères, ni
sur les Oiseaux, ni sur les Insectes, trois classes qui se con