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le penser ainsi que nous avons , pour aiîisi dire, un passage graduel dans
ces coquilles qui peut nous conduire à cette forme.
En effet, quoique la plus grande partie des ammonites soient discoïdes
ou rondes, nous en connoissons cependant quelques-unes d’oblongues, et
celles-ci offrent divers degrés de prolongement, sans que néanmoins leurs
tours de spire soient disjoints ; mais la belle et singulière corne d’ammon
turbinée de la montagne de Sainte - Catherine près de Rouen, qui se déroule
et s’alonge en spirale, comme un buccin, semble résoudre le problème
; et je ne vois pas pourquoi une fois que la nature a permis à cette
coquille de prendre cette forme, d’autres espèces rapprochées de celles-ci,
n’arriveroient pas jusqu’à la ligne droite.
Je présume que Lamarck a pesé toutes ces considérations qui ne lui
auront pas paru assez fortes pour l’engager à laisser dans les cornes d’ammon,
non-seulement celle qui fait l’objet de cette notice, dont il a fait un
genre particulier sous le nom de Baculite, Baculites vertebralis, genre
9a, page io 3, en citant l’ammonite droite de Maestricht que je lui avois
communiqué ; mais encore celle de la montagne de Sainte-Catherine, que
Denys Montfort a si bien décrite et si bien figurée dans le Journal de
physique et d’histoire naturelle, thermidor an 7, sous le nom de Corne
d aminon turbinée, et dont Lamarck a formé son 91^”% genre, page 102,
sous le nom de Turrilite, Turrilites costata.
Bourguet, dans son Traité des pétrifications, a figuré planche 4.9, fig.
3i 3 et 3i 6 , des articulations et une portion d’une corne d’ammon droite,
mais si mal dessinées qu’il faut, pour ainsi dire, deviner ce que l’auteur
a voulu représenter et décrire.
^ Bourguet, qui n’étoit qu’un compilateur, a pris 1a figure de sa corne
d’ammon droite dans Langius, pl. 21, ainsi que le sujet de son texte; mais
la figure de Langius est moins mauvaise et a été mal copiée par Bourguet.
Le baron de Hnpsch, dans un livre qui a pour titre : Nouvelles découvertes
de quelques testacéespétrifiés rares et inconnus, pour servir à l ’histoire
naturelle de la Basse-Allemagne, Cologne 1771, un vol. in-12, a
figure dans la planche 4 l’ammonite droite avec tous ses détails, d’après
un exemplaire trouvé par lui dans les environs d’Aix-la-Chapelle.
M. de Hupsch, qui n’avoit consulté ni Langius, ni Bourguet, ou du
moins qui ne les cite pas, disserte fort au long sur l’importance de sa découverte
, « qui est, dit-il, en quelque façon plus remarquable que la dé-
« couverte des orthocératites. » Page 95, à la note.
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