
Le corps cylindrique, strié et lamelleux, ainsi que l’espèce d’étoile qui
est à coté, vers le haut de la droite de la planche, est l’espèce d’astroïte
grossi à la loupe qui est venu s’établir en iaraiiie dans le grand alvéolite
dont je viens de faire mention.
Quant au corps ovale, bombé et grenu qui est figuré au bas de la même
planche, c’est un des polypiers oblongs qui sont nichés dans le même alvéolite
et dont il est impossible de bien déterminer le genre.
I ci se termine la description des différens corps fos siles trouvés ju squ ’à
ce jo u r dans la montagne de S a in t-P ierre de M a e s tr ich t ou dans les collines
voisines et comme attenantes.
Une si belle réunion d’objets nombreux et si variés, ne se rencontre pas
communément dans un aussi petit espace, et il faut convenir que la nature
a été prodigue ici de ses richesses fossiles les plus remarquables et les plus
propres en même tems à nous permettre de soulever un coin du voile qui
couvre et dérobe à nos yeux les secrets de ses antiques révolutions. J’ai donc
cru qu’il étoit avantageux pour l’avancement de la géologie de ne pas laisser
perdre d’aussi beaux faits, et de les réunir, pour ainsi dire, dans un
môme tableau, en les perpétuant par la gravure.
Il me reste à présent à démontrer qu’un des objets les plus remarquables
de cette collection, la grande tête fossile de l’animal inconnu de Maestricht,
appartient à un crocodile d’une nouvelle espèce et non à un cétacée
, et c’est ce que je vais tâcher de faire.
R E CH E R C H E S
SUR. L’ H I S T O I R E N A T U R E L L E
DES CROCODILES FOSSILES.
I l existe des crocodiles fossiles; cette vérité ne sauroit être raisonnablement
révoquée en doute; il est vrai que les os maxillaires de ces amphibies,
ainsi que d’autres parties de leur charpente osseuse, ont été regardés long-
tems comme ayant appartenu à des cétacés ou à d’autres animaux dont
les espèces étoient perdues.
Mais depuis que l’on a mieux étudié la zoologie, et que l’on s’est attaché
plus strictement à la recherche des caractères qui fixent la détermination
des espèces, et sur-tout depuis que l’anatomie a éclairé de son flambeau
la géologie, la marche de cette science est devenue plus méthodique, plus
ferme et plus assurée ; l’on peut prononcer affirmativement que tels ou tels
quadrupèdes, que tels ou tels amphibies fossiles ont des rapports directs et
immédiats avec des animaux vivans de la même espèce, tout comme on
peut assurer qu’ils diffèrent de ceux que nous connoissons jusqu’à présent,
lorsque rien ne permet de les rapporter comparativement aux espèces actuellement
existantes ou du moins à celles que les découvertes faites jusqu’à
ce jour (car tout n’est pas connu) nous ont mis à portée d’étudier.
L ’on comprend d’avance combien cette branche importante d’histoire
naturelle tient de près aux grands événemens dont plus d’une fois notre
planète a été en quelque sorte la victime, et combien la géologie doit recevoir
de secours elle-même de la connoissance plus exacte des animaux.
Aussi celui qui veut se livrer aux recherches difficiles qui tiennent aux
grands événemens du globe, doit réunir à l’étude de la minéralogie et de
39