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VUE DU VESTIBULE INTÉRIEUR.
P L A N C H E II.
C ette cavité intérieure a cent neuf pieds cinq pouces et demi de longueur,
depuis l’entrée jusqn’à la partie du fond, où deux issues qui mènent
aux galeries, s’annoncent par leur sombre obscurité ; la largeur moyenne
est de cinquante-un pieds, et la hauteur de quarante-quatre.
Les murs, façonnés des mains de la nature, offrent des masses variées
d’un effet très-piquaiù i e* lumière, qui n’arrive ici que par l’ouverture
extérieure, produit une clarté douce qui plait à l’oeil et fait ressortir en
même tems tous les effets de cet antre souterrain.
Une habitation rustique, pratiquée dans une des fissures du rocher, vers
la partie gauche en entrant, semble avoir été destinée à servir de manoir
à quelque fée ou de demeure au gardien de ces profondes catacombes.
Un fort détachement de cavalerie légère françoise s’étoit mis en possession
, ainsi qu’on l’a déjà dit, de cette grande entrée; de-là les valeureux
chasseurs harceloient sans cesse et empêchoient de passer les patrouilles
ennemies. Les assiégés, qui savoient que des casemates du fort Saint-Pierre
on pouvoit arriver par un escalier dérobé dans les cavernes souterraines,
se hasardèrent d’y descendre en force, et s’avancèrent à la lueur des flambeaux
et à petit bruit, pendant l’heure du sommeil, pour gagner le vesti-
Imle et y surprendre le détachement.
Mais les chasseurs, toujours aux aguets, sans cesse aux écoutes du côté
des galeries souterraines dont ils ne connoissoient pas les issues, entendant
de loin, et dans le silence de la nuit, un bruit sourd occasionné par
la marche des troupes, entrèrent sur-le-champ bien armés dans la plus
grande des galeries ; appercevant alors de loin les lumières, ils en proiitè-
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