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celles de la planche précédente, et parce qu’elles présentent quelques dé-
veloppemens instructifs qui ne se trouvent pas aussi bien prononcés dans la
première mâchoire , planche IV .
Le bloc de pierre du Muséum de Harlem renferme, parmi quelques os
isolés, trois grands os maxillaires.
1“. Le plus considérable, qui est celui du milieu, a trois pieds six pouces
neuf lignes de longueur; il formoitle côté droit de la mâchoire supérieure,
vue intérieurement. On y distingue neuf grosses dents avec leurs racines
saillantes, dont cinq sont parfaites ; les autres ont souffert. Comme l’animal,
d’après la partie complette d’un des os maxillaires de la planche IV,
devoit en avoir quatorze, il en manque quatre : en effet, la partie de derrière
est détruite.
Il est important d’observer que deux des dents les mieux conservées de
cette portion de mâchoire, montrent à découvert, dans leurs racines , une
de ces petites dents secondaires qui y prennent naissance ; ce qui est particulier
à cet animal. L ’une de ces dents, la neuvième en commençant à
compter par le bout de la mâchoire, est placée au centre même de la racine
, et correspond en ligne directe avec la grosse dent; tandis que l’autre,
qui est la quatrième, a sa petite dent auxiliaire, qui s’est fait jour vers la
base de la racine à côté de la dent mère : ce qui prouve, ainsi qu’on le
verra plus particulièrement dans la suite, que dans l’organisation de ces
singulières dents , la nature n’a pas adopté une marche uniforme.
2®. Au-dessous de la mâchoire que nous venons de décrire, il en existe
une autre, moins conservée, qui n’a qu’un pied sept pouces de longueur,
et seulement deux dents entières et en bon état ; c’est le côté gauche de la
mâchoire supérieure.
3®. Un troisième os maxillaire, armé de six dents bien conservées avec
une septième hors de son alvéole, se trouve placé au-dessus de la portion
de mâchoire , n®. i , qui est au milieu de la pierre : ce morceau n’est pas
complet, et n’a qu’un pied quatre pouces de longueur.
L ’on voit qu’il manque ici une quatrième portion de la mâchoire ; mais
ce morceau n’en est pas moins recommandable, par son grand volume et
par la belle conservation de ce qui reste. L ’animal paroît avoir été de la
même force que celui qui est actuellement au Muséum de Paris, et que
nous avons décrit planche IV. On voit aussi dans le bloc de Harlem quelques
dents et quelques vertèbres et autres os qui s’y trouvent placés comme
au hasard.
Van-Marum a publié dans les mémoires de la société de Teyler ( 1790 ),
une dissertation sur cette tête, accompagnée d’une bonne figure. Nous en
parlerons plus particulièrement lorsqu’il sera question de rechercher à quel
animal ont pu appartenir les restes de ces têtes fossiles si extraordinaires.