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P L A N C H E LI L
COLONNE VERTEBRALE D’U N CROCODILE TROUVÉE
DANS UNE CARRIÈRE A SECHEN.
J ’ a v o i s à combattre l’opinion d’un homme trop célèbre, Camper, pour ne
pas entrer en lice armé de toute pièce, lorsque dans cet ouvrage j’en serois
aux recherches sur la nature de l’animal de Maestricht, que ce grand anatomiste
avoit regardé d’abord comme un crocodile, ensuite comme un cétacé
inconnu. Van Marura , directeur du muséum de Teyler à Harlem ,
s’étoit rangé sous les étendards de Camper ; il publia dans les Mémoires
de la Société de Harlem, une dissertation tendante à prouver que i’ani-
mal de Maestricht avoit appartenu à un poisson (1). Quelques autres naturalistes
furent du môme avis.
Je recueillois pendant ce tems-là toutes les preuves qui pouvoient tendre
à répandre du jour sur cette question qui tenoit à l’histoire des animaux
• 1 A -.-, te te riCA C-l Tte W/A O 9. .même tems qu’elle touchoit de si près à lalO g éno O /ltoe I g/rii fTe 1. ¿ 1 CI’étoit
dans l’intention d’aller à la recherche de la vérité, que j’avois lait dessiner
et graver de bonnes figures des crocodiles d’Afrique et d’Asie, ainsi que les
os maxillaires et autres parties anatomiques de ces grands amphibies, que
je préparois pour la fin de cet ouvrage ; lorsque le fils du célèbre Camper,
Adrien-Gilles Camper, qui marche sur les traces de son illustre père, et
qui est possesseur de son riche et savant cabinet, fit paroître dans le Journal
de Physique (année 1800), une lettre adressée à Cuvier, dans laquelle
il s’énonce en ces termes : « Depuis long-tems je possédois , sans le savoir,
« le trésor le plus intéressant des débris d’ossemens fossiles de Maestricht,
« j’ose dire le plus précieux, puisqu’il m’a fourni une suite de preuves qui
(1) Mémoires de la Société Teylericnne, 1790, png. 585, en hollandois; voici le liire du mémoire !ra-
duil en françois ; Description des ossemens d ’ une téte de poisson trouvés dans la montagne de S.-Pierre
de Maeslricht et placés dans le muséum de Teyler ; par M . Van Marum.