
des carrières m’apportoient de tems à autre, d’en casser plusieurs dans
l’intention de bien connoître leur structure intérieure; je m’apperçus que
la nature avoit varié dans la formation des dents de cet animal. Le plus
grand nombre étoit entièrement solides, ayant la seconde dent toujours
placée vers le bas de la racine osseuse, montrant souvent sa pointe à côté
de la couronne de la grosse dent.
D’autres fois la grosse dent étoit en partie ouverte vers la racine ; dans
quelques autres l’ouverture étoit beaucoup plus grande; et enfin je trouvai
des dents qui étoient elles-mêmes presqu’entièrement creuses jusqu’au
bout, avec les restes du germe d’une seconde dent, qui étoient dans l’intérieur
même de la dent, caractère analogue à celui des dents des crocodiles
d’Asie et de ceux d’Afrique.
J’ai lu quelque tems après, dans les Transactionsphiiosophiques de la
Société royale de Londres, de 1786, que Camper àvoit observé le même
fait avant moi. « J’ai une dent dans ma collection , dit ce célèbre natura-
« liste, dont la dent secondaire est entièrement formée au centre et dans
« la substance de la primordiale. » On a de la peine à concevoir comment
cet illustre savant laissa échapper un caractère aussi tranchant, et put regarder
d’après cette observation ces dents comme ayant appartenu à un
cétacé.