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partie de son poli à l’extérieur, mais la cassure dans cette partie de la
dent est terne , quoique très - compacte et très - fine : le tems, sans l’avoir
altérée , l’a néanmoins rendu assez fragile pour être brisée avec peu d’effort.
L ’ensemble et les dispositions de cette tête pourroient faire croire, au
premier aspect, que les os maxillaires sont à peu près dans leur position
naturelle ; mais un examen plus attentif ne permet pas de douter qu’elle
n’ait éprouvé le plus grand dérangement clans son organisation première ;
c’est-à-dire, que la plupart des os n’aient été déplacés ; et cela n’est pas étonnant
, car l’animal étant mort naturellement ou accidentellement, et se
trouvant au fond de l’eau, ses chairs ont dû être la proie des animaux marins
voraces, qui auront dépouillé ses muscles, en tiraillant leurs attaches
dans tous les sens, de manière à séparer plusieurs des parties du corps ;
que des sables soient ensuite venus se déposer et s’accumuler en grande
masse sur les restes réunis ou dispersés de ce grand animal ; et l’on aura
des résultats analogues à l’état actuel des choses et à la position dans laquelle
se trouvent ces ossemens au milieu des sables durcis qui composent
la montagne de Saint-Pierre.
Il est possible aussi, et cette hypothèse peut être également admise,
que le cadavre de l’animal dont il est ici question, après avoir perdu ses
chairs, et avoir flotté quelque tems au milieu des eaux, ait été entraîné par
l ’action d’un courant rapide dans des sables mouvans parmi des débris de
tortues et autres animaux, qu’on trouve réunis dans les environs et confondus
avec des coquilles nombreuses d’espèces diverses, qui n’ont pas pu
vivre et se propager au milieu d’une telle confusion, dans des dépôts de sable
d’une si grande épaisseur, accumulés pêle -mêle par l’effet de quelque
grand déplacement.
1°. En considérant de face soit sur l’original, soit sur la gravure, qui est
parfaitement exacte, les os de la mâchoire de cette tête, celui qui se présente
en dessus est une portion fracturée d’os maxillaire, très-bien conservé dans
ce qui reste, d’un pied quatre pouces six lignes de longueur, quatre pouces
de largeur; il est armé de quatre grosses dents bien conservées, de la racine
desquelles sort une autre petite dent secondaire très-singulière , dont
il sera parlé dans le tems ; il manque à cette portion de mâchoire trois
autres dents dont on voit les alvéoles.
2®. Immédiatement au-dessous de cet os maxillaire fracturé, qui est posé
diagonalement sur la pierre, on voit un second os de la mâchoire supérieure
disposé en long, et comme dans sa place naturelle, entier et pariai-
temcnt conservé, à l’exception de quelques dents qui ont été rompues.
Cet os maxillaire inférieur a trois pieds neuf pouces de longueur; sa largeur
dans le milieu est de quatre pouces six lignes.
Les dents sont au nombre dé quatorze.
L ’émail des plus grandes a deux pouces trois lignes de longueur. Leur
circonférence près de la racine, deux pouces sept lignes. La longueur des
petites dents auxiliaires placées dans la racine , un pouce six lignes.
Toutes ces dernières ne sont pas autant en évidence, et ne montrent
qu’une pointe plus ou moins grande ; mais j’ai reconnu cette dimension dans
une des secondaires, qui est entièrement à découvert, dans une racine séparée
et hors de l’alvéole : on trouvera cette dent gravée dans une des
planches.
L ’on voit d’une manière distincte dans toute la partie inférieure de l’os
maxillaire les petites ouvertures de forme oblongue qui servent à l’insertion
des nerfs, au nombre de onze, disposées sur la même ligne; tandis que vers
l’extrémité de l’os du côté du museau de l’animal, les petites insertions,
rapprochées et très-multipliées, occupent presque toute la surface de cette
partie de l’os dans un espace de dix pouces de longueur environ.
3°. Immédiatement au-dessous de l’os maxillaire dont il vient d’être fait
mention, il en existe un second, à peu près de la même forme et longueur;
mais un peu moins bien conservé: on y compte treize dents apparentes
; les autres sont recoiivertes et cachées par des portions d’os. On voit
à côté, deux dents séparées hors de leur alvéole, dont les pointes se correspondent.
4“. Un quatrième os maxillaire, qui semble faire le complément de la
mâchoire, est placé longitudinalement au-dessous des autres; mais un peu
plus enfoncé, dans un sens renversé et en opposition avec le reste: on y
compte sept dents, les autres sont cachées.
5°. Un os recourbé et adhérent à celui du n°. 4? et qui paroît former un
prolongement de l’os maxillaire dans le palais de l’animai, est armé de
plusieurs dents beaucoup plus petites que les autres : ce qui a fait dire à
Camper que cet animal devoit avoir plusieurs dents dans le palais : on en
distingue quatre qui sont très-apparentes ; il paroît qu’il y en a eu six à
sept au plus. L ’émail de ces petites dents a le même ton de couleur, que
celui des grandes, mais elles sont simples, c’est-à-dire , qu’elles sont dépourvues
de dents secondaires dans la racine, tandis que les principales
en ont.
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