
H I S T O I R E N A T U R E L L E
MACHOIRE SUPÉRIEURE DROITE,
DU C A B I N E T DE C AMP E R.
P L A N C H E VI.
C e t t e portion de mâchoire supérieure droite, dessinée de grandeur naturelle,
est d’un pied onze lignes de longueur, sur cinq pouces de largeur,
depuis la base de l’os jusqu’à l’extrémité des dents. Elle est gravée d’après
le dessin original de Pierre Camper, qui a publié, dans les Transactions
philosophiques de la société de Londres, année 1786, une savante dissertation
, dans laquelle il a cherché à prouver que l’animal de Maestricht
étoit un phiseter d’espèce inconnue, et non un crocodile.
Il appuyoit principalement son opinion sur le système des dents de cet
animal, dont la racine osseuse donne naissance à une petite dent secondaire,
qui lui paroissoit, avec raison, fort extraordinaire, et en même tems
étrangère à celles des crocodiles. Or, comme ce beau fragment d’os maxillaire
, par l’effet d’un heureux hasard, offre à découvert et met en évidence
l’organisation de ces doubles dents. Camper a cru devoir le publier.
Nous avons déjà fait mention de ces petites dents, en décrivant les os
maxillaires du Muséum de Paris, et ceux du Muséum de Teyler à Harlem
; mais comme dans le morceau de Camper on les voit d’une manière
très - distincte et dans diverses positions, nous avons cru que cet os maxillaire
devoit trouver place ic i, avec d’autant plus de raison que notre intention
est de mettre les naturalistes à portée de prononcer eux-mêmes sur
la question de savoir si les restes de l’animal trouvé dans les carrières de
Maestricht ont appartenu à un cétacée inconnu ou à un crocodile d’une
nouvelle espèce.