
P L A N C H E X X X I I I .
BOIS SILICEUX PERCE PAR DES TARETS.
L a montagne de Saint-Pierre renferme, particulièrement dans la partie
qui fait face à la Meuse, beaucoup de bois pétrifiés qui doivent avoir
long-tems flottés dans la mer, puisque les tarets s’en étaient emparés à cette
époque, et les avoient criblés de trous. Ces bois, dont on trouve des blocs
qui pèsent plus de deux cents livres, ont passés à l’état de silex pierre à
fusil, de couleur grise blanchâtre ; leurs fibres ligneuses sont parfaitement
conservées dans plusieurs morceaux, tandis que l’organisation végétale est
presqu’entièrement effacée dans d’autres, et remplacée par la matière siliceuse,
plus ou moins pure, plus ou moins transparente. Mais dans l’un et
l’autre cas, les ouvertures longitudinales, sinueuses et cylindriques formées
par les tarets sont très-distinctes.
Ces ouvertures sont souvent restées vides, et il y en a qui ont plus de neuf
lignes de diamètre, sur six pouces de longueur et même davantage ; l’on
distingue au milieu de la pâte siliceuse la matière encore en partie testacée
du fourreau coquillier des tarets. Quelquefois l’on voit dans le tube des
espèces de cloisons; enfin, l’on en distingue quelques-uns de mieux conservés
qui ont leur partie supérieure globuleuse et plus grosse que la partie
tubulaire ; ce qui les rapproche beaucoup des véritables fistulanes, dont
le caractère est d’avoir constamment une des extrémités fermées.
Dans les fistulanes, lorsque ce bout est formé en tête de massue, c’est 1a
Fistulana dava, la Masse de Ceylaii, Eticydopcdie, planche 167,
fig. 17 et 22. Lorsque la fistulane est formée en manière de retorte à distiller
ou de bouteille, c’est la Fistulana lagenula de Lamarck, Fncydo-
pédie, planche 17, hg. 23. Une troisième espèce, qui vit en société, est la
Fistulana agregata, voyez Guettard, tome III, planche 70, fig. 6 et 9.
Enfin l’on en trouve dans la Champagne une quatrième espèce fossile,
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