
G A L E R I E S I N T É R I E U R E S
P L A N C H E I I I .
L ’ o u v e r t u r e principale, dont nous venons de parler, est, nous le répétons
, l’ouvrage de la nature ; ses voûtes souterraines se prolongent à
plus d’une demi-lieue au loin, puisqu’elles aboutissent dans les environs
de l’habitation de Slavante, sur la rive gauche de la Meuse , et bien encore
au-delà.
Notre intention n’est pas de rechercher si cette profonde cavité est due
à un courant de mer, dont les efforts et la rapidité se sont fait jour à
travers des sables raouvans qui leur ont opposé moins de résistance que
les masses environnantes, ou à d’autres causes, dont la discussion nous
meneroit trop loin : il suffira d’observer, et tout l’annonce, que cette première
caverne n’a jamais été ouverte par la main des hommes; mais il faut
dire en même tems qu’à’ une très-petite distance de celle-ci, il en existe
une seconde beaucoup moins élevée et néanmoins très-profonde, qui doit
être considérée comme l’ouvrage de l’art.
La facilité d’extraire et de tailler une pierre si tendre a fait choisir de
préférence ce second emplacement, comme plus commode pour les voitures
; aussi les pierres qu’on a tirées par-là depuis des tems très-anciens
ont dû nécessairement laisser dans le sein de cette montagne des vides si
considérables, que le plan de ces galeries profondes, qui se croisent dans
tous les sens , présente un labyrinthe inextricable, si complique et d une
telle étendue qu’il est probable qu’il n’en existe nulle part aucun qui puisse
être comparé à celui-cn
On est forcé de croire, d’après cela, que non-seulement les pierres qui
ont servi à la construction de Maestricht et des villes voisines sont sorties
de là , mais qu’il en a été fait d’immenses transports autrefois, par la