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brunes. Los joues et la gorge sont blanchâtres; la poitrine est de la même
couleur que le manteau. Le ventre, les jambes et les recouvremens du dessous
de la queue, sont d’une belle couleur de canelle ou de bois d’acajou;
et généralement toutes les plumes de cet oiseau ont une ligne noirâtre le
long de leurs tiges. La queue est brune, elle est de plus rayée transversalement
d’une couleur plus foncée ; et à l’exception des deux premières de
chaque cote, le bout de chacune des pennes qui la composent est d’uii
fauve léger ; l’iris est d’un brun-noisette.
Dans cette espèce, la femelle est un peu plus forte que le mâle, et scs
couleurs sont plus ternes.
^ J ’ai trouvé le Parasite répandu dans toute la partie de l’Afrique que j’ai
visitée ; je l’ai rencontré plus communément dans les cantons les plus fournis
de menu gibier, et notamment chez les Caffres et dans le pays des
Grands Namaquois. Dans la colonie du C a p , les hahitans nomment cet
oiseau kuykeii-d'wf, qui signifie voleur de poulets ; c’est le nom hollandois
du milan, et non pas kuken-duf, comme l’a écrit Buffon d’après Aldrovande.
II n’est pas étonnant que les premiers Hollandois qui vinrent s’établir
au C ap , ayant reconnu dans cet oiseau une espèce .aussi analogue à
leur milan, lui aient donné le même nom. '
L e Parasite a , dans le caractère, plus de hardiesse que notre milan ; la
vue des hommes ne l’empèche pas de fondre .sur les jeunes oiseaux domestiques
; il n’y a point d’habitation où il ne paroisse, à certaine heure du
jou r, quelques-uns de ces oiseaux voleurs. Dans mes voyages, lorsque
j ’étois campé, il no manqnoit jamais d’en arriver p lusieurs, qui se posoiont
sur mes charriots, d’où ils nous enlevoient souvent quelques morceaux de
vrande. Chassés par mes Hottentots, Us revcnoient à l’instant avec une
voracité et une hardiesse toujours incommodes; les coups de fusil ne nous
débarrassoient point de ces Parasites; ils reparoissoient quoique blessés.
Invinciblement attirés par la chair qu’ils nous voyoient préparer, et qu’ils
nous arrachoiont, pour ainsi dire, des mains, notre cuisine, à l ’air et
sous la voûte du ciel, les nomrissoit malgré nous. Sur les bords des rivières
, j’ai vu co milan s’abattre dit haut des airs, et sc plonger dans l’e a u ,
comme le nôtre, pour en tirer un poisson, nourriture dont il est très?
friand. 11 chasse d’ailleurs toutes sortes de menu gibier. Les restes des
grands quadrupèdes que je tuois pour mon usage et celui de mes gens,
étoient fort de son goût. Il se rabat aussi sur les charognes , dont il dispii-’
toit même courageusement, et avec succès, les lambeaux aux corbeaux,
ses mortels ennemis : ces oiseaux fuyoient en vain avec leur proie, le Parasite
s’acharnoit à leur poursuite et les forçoit à la lui abandonner. Il se
battoit courageusement aussi contre les buses et les autres oiseaux de
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